Principaux résultats définitifs des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat du secteur des services en Europe. Plus faible croissance du privé depuis début 2015 en zone euro La croissance du secteur privé de la zone euro est tombée le mois dernier à son rythme le plus faible depuis le début de l'année dernière, ce qui suggère que l'économie du bloc des 19 semble être en passe de perdre le peu d'élan qui la portait jusqu'ici. En outre, et cela n'échappera pas aux responsables de la la Banque centrale européenne (BCE), cette détérioration de la conjoncture intervient alors que les entreprises, malgré une hausse des coûts de production, ont continué d'offrir des rabais sur leurs prix. L'indice PMI Markit composite définitif pour le mois d'août s'établit à 52,9, contre 53,2 en juillet et une estimation «flash» de 53,3. Ce niveau est le plus bas depuis celui de janvier 2015 mais l'indice reste néanmoins au-dessus de la barre des 50 séparant croissance et contraction de l'activité, ce qui est le cas depuis maintenant plus de trois ans. «Si, dans son ensemble, il y a une sorte de stabilité à un niveau bas avec une croissance de 0,3% (du produit intérieur brut (PIB) induite au troisième trimestre, les données révisées indiquent que l'économie est plutôt en train de perdre de l'élan que d'gagner», a noté Chris Williamson, économiste en chef chez Markit. La BCE maintiendra sa politique monétaire inchangée le 8 septembre à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs mais elle pourrait répondre aux pressions grandissantes en faveur d'un nouvel assouplissement en annonçant une extension de ses achats d'actifs d'ici la fin de l'année, montre une enquête Reuters publiée vendredi.Dans le seul secteur des services, la croissance a également ralenti, avec un indice PMI à 52,8, contre 52,9 en juillet et une estimation flash de 53,1. Dans le secteur, l'optimisme des entreprises est au plus bas depuis la fin 2014, avec la composante le mesurant qui a reculé à 60,7 contre 60,9 en juillet. Net redressement de l'activité des services en Grande-Bretagne Le secteur des services britannique a connu un vif rebond en août, se reprenant après sa contraction du mois précédent provoquée par la décision des électeurs du pays de quitter l'Union européenne, une donnée qui semble diminuer les risques d'une récession. L'indice PMI Markit/CIPS du secteur s'est ainsi établi à 52,9 le mois dernier contre 47,7 en juillet, qui avait représenté un creux de sept ans. C'est le gain le plus spectaculaire d'un mois sur l'autre depuis la création, il y a 20 ans, de l'enquête auprès des directeurs d'achat. Les économistes avaient anticipé en moyenne 50,0, la prévision la plus élevée étant de 52,0. Le net rebond du secteur des services fait écho à celui enregistré dans le secteur manufacturier, avec un indice passant de 48,3 en juillet à 53,3 en août. Mais ces données n'empêcheront vraisemblablement pas une forte décélération de la croissance économique du pays, laissant ainsi la porte ouverte à une nouvelle baisse des taux de la Banque d'Angleterre d'ici la fin de l'année. Selon les enquêteurs de chez Markit, le produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre devrait à ce stade être de seulement 0,1%. «Il est trop tôt pour dire si la reprise d'août est un rebond sans suite ou si c'est le début d'un redressement durable, post-choc du Brexit», a dit Chris Williamson, ajoutant que les données suggèrent qu'une «récession imminente sera évitée». Les services à un creux de trois ans en août en Allemagne La croissance dans le secteur allemand des services a ralenti plus fortement que prévu en août, reculant à son plus bas niveau depuis trois ans, montrent les résultats définitifs de l'enquête de Markit auprès des directeurs d'achat. L'indice PMI des services a reculé à 51,7, son plus bas niveau depuis 37 mois, contre 54,4 en juillet. Le chiffre définitif est bien inférieur à l'estimation flash qui était de 53,3. «Le net ralentissement dans le secteur des services contraste avec la croissance solide affichée par le secteur manufacturier qui est en superforme pour le troisième mois consécutif», relève Oliver Kolodseike, économiste chez Markit. L'indice PMI composite, qui réunit les deux secteurs, a reculé pour sa part à 53,3 contre 55,3 en juillet, après avoir été estimé initialement à 54,4. «On attend toujours une croissance au troisième trimestre mais les dernières données suggèrent un rythme peu élevé», ajoute l'économiste. Sur les six premiers mois de l'année, la première économie d'Europe a enregistré une croissance de 1,1%, tirée par les dépenses de consommation des ménages et des administrations publiques.