On ne voit pas comment les débats télévisés sont tombés si bas sans qu'on n'ait pris les mesures nécessaires pour y faire face. Pour avoir subi sans relâche les critiques et les jugements gratuits et déplacés, le football, le sport tunisien, risquent de se heurter à un déficit de reconnaissance majeur. Par leurs attitudes, leurs excès et leurs abus de tout genre, certains ont participé au développement d'un certain malaise au sein de la sélection. Nous sommes conscients de la pression qui pèse de l'équipe et de son entourage, mais le football engendre forcément des hauts et des bas et la pression ne peut constituer une excuse à certains débordements. Porteuse d'images et de valeurs pour toutes les composantes de la famille sportive, la sélection et ses hommes ont des devoirs à ne pas manquer. Mais le football tunisien a pris l'habitude de se contempler dans une certaine spécificité en matière de sinistrose. Au lieu de parler des victoires, on fait une fixation sur les défaites. C'est vraiment frustrant, car on a pris l'habitude de ne retenir que le négatif. La qualification à la phase finale de la CAN 2017 ne semble pas convaincre certains techniciens et autres habitués des plateaux de télévision. Au lieu de mettre en évidence cette performance, ils préfèrent retourner au passé et évoquer les défaillances et les manquements de la sélection lors de ses anciennes sorties. Cible privilégiée? Bien sûr, le sélectionneur qui aurait dû, selon eux, opter pour d'autres choix, aussi bien des joueurs que des options tactiques. Cela, personne ne semble aujourd'hui l'ignorer car à travers les commentaires, les appréhensions et les interprétations de tout bord, se profilent déjà des campagnes de dénigrement et une mobilisation destinée à remettre en cause une qualification pourtant amplement méritée. Le principal alibi dans tout cela n'est pas difficile à deviner.. Il tourne autour de la différence entre les éliminatoires de la CAN et ceux de la Coupe du monde et qui, selon eux, seront complètement différents, et par conséquent beaucoup plus difficiles à gérer. Sur la même lancée, ils considèrent, encore et toujours, l'avenir de la sélection pas aussi rassurant qu'on pourrait le penser. Alarmisme, défaitisme et pessimisme Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de réflexion et d'analyse dénaturées et dénuées de sens. Il ne faut pas chercher ailleurs aussi l'origine du malaise du football tunisien. Un football qui ne semble pas plaire, et encore moins convaincre, ces illustres spécialistes de l'alarmisme, du défaitisme et du pessimisme. Dans la mesure où plus personne ne semble s'intéresser à ce qu'ils prétendent, ou même à ce qu'ils préconisent, ou bien leur accorder la moindre attention, on ne s'étonne pas des arguments et des justifications lancés ici et là au moment où leur présence, et même leur ‘'compétence'', ne sont plus souhaitées... Aujourd'hui, on ne voit pas comment les débats télévisés sont tombés si bas sans qu'on n'ait pris les mesures nécessaires pour y faire face. Pour avoir subi sans relâche les mauvaises manières, le football, le sport tunisien, risquent de se heurter à un déficit de reconnaissance. Ce qui constitue une menace majeure pour le présent et pour l'avenir. Au vu de leurs limites relatives aux connaissances sportives, ou aux débats constructifs, on se demande si les hommes des plateaux sont vraiment capables de s'acheter une nouvelle conduite après la qualification de la sélection à la CAN 2017, mais aussi en prévision des éliminatoires de la Coupe du monde. L'idée serait de repartir sur de nouvelles alternatives et de nouvelles alternances d'un côté comme de l'autre, avec moins de tension et surtout une politique de confiance réciproque. Les témoignages de solidarité se sont multipliés ces derniers temps autour de la sélection. Cette dernière ne devrait pas pour autant se démonter. Elle n'a plus désormais le choix. Elle est obligée de chercher son salut sans relâche. Avec toutes les parties prenantes. Quelles que soient leurs origines. L'équipe de Tunisie a certes gagné au moment où ces détracteurs s'y attendaient le moins, mais elle a eu le mérite de renverser une trajectoire qui semblait être déclinante. Finalement, on ose reconnaître que la vie sportive n'est pas simple. Elle ne l'est pour aucune équipe, et pas davantage pour une sélection à la recherche de reconnaissance. Ils n'en demeure pas moins que la qualification à la CAN impose de nouvelles contraintes. Les joueurs et leur entraîneur savent parfaitement qu'ils sont encore attendus et qu'un faux pas risquerait de tout compromettre. Ils ne sont pas censés aussi oublier que les responsables ont l'habitude de se disculper dans les échecs et de mettre tout sur le dos de l'entraîneur et des joueurs. On continuera toujours à le penser, la sélection tunisienne peut être encore amenée à exprimer ou à penser à des choses qu'elle n'a pas encore osées et qui restent toujours valables aussi bien sur le terrain qu'à l'extérieur. En même temps, on ne peut pas s'empêcher de se dire que lorsqu'elle se donne des responsabilités, elle peut toujours avancer, progresser. Même si ça lui pèse parfois...