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Projets bloqués à Kairouan : L'heure de la restauration a sonné
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 11 - 2024

De nos jours, Kairouan aux multiples facettes, cité de découvertes et de talents créatifs, ville passerelle entre l'Orient et l'Occident, séduit toujours ses visiteurs, grâce à son histoire regorgeant de valeurs patriotiques et culturelles, ses vieux souks, ses demeures anciennes, son artisanat, sa pâtisserie, ses bassins, ses musées et ses lieux de culte.
Kairouan fut, à son heure de gloire,une capitale du savoir vers laquelle se tournaient les savants du Maghreb et du Machreq qui désiraient se perfectionner dans divers domaines dont la philosophie, la poésie, la médecine et les mathématiques.
D'ailleurs, la ville sainte occupe une place privilégiée dans le cœur des Tunisiens après La Mecque et Médine. En outre, Okba Ibn Nafaa, le conquérant du Maghreb, qui fonda Kairouan en 670, a été tellement inspiré par les prédispositions stratégiques de cette ville qu'il pria Dieu de la bénir et de la préserver jusqu'à la fin des temps.
Des projets programmés sont bloqués
Et de nos jours, Kairouan aux multiples facettes, cité de découvertes et de talents créatifs, ville passerelle entre l'Orient et l'Occident, séduit toujours ses visiteurs, grâce à son histoire regorgeant de valeurs patriotiques et culturelles, ses vieux souks, ses demeures anciennes, son artisanat, sa pâtisserie, ses bassins, ses musées et ses lieux de culte. Le célèbre artiste Paul Klee l'a évoquée dans ses carnets de voyages et a peint ses souks, sa médina ainsi que le célèbre café «Arrak» édifié en 1914. Malheureusement, de nos jours, la vieille ville est en train de perdre certaines de ses composantes architecturales, à l'exemple des portes cloutées, des encadrements sculptés et des fenêtres de type zlabia.
A part cela, beaucoup de petites et belles mosquées, dans un état de vétusté avancé, risquent de s'écrouler dont la mosquée Ibn Torkhana et celle située à Rbat Hdid. En outre, le mausolée Sidi Sahnoun, le plus grand jurisconsulte malekite dans le Maghreb, se trouve aujourd'hui dans un état lamentable et est devenu un lieu de débauche faute de gardiennage et de restauration. Quant aux souks El Rabaâ, qui portent allègrement leurs sept siècles d'existence, ils menacent de s'écrouler à tout moment, et ce, à cause des infiltrations d'eau au niveau des plafonds, des terrasses et des clôtures qui présentent de larges fissures. En outre, beaucoup de projets programmés sont toujours bloqués, dont la piscine municipale en état de délabrement depuis 6 ans, la foire régionale, la ligne des chemins de fer, reliant Enfidha à Kairouan, les remparts de Kairouan dont une partie, au niveau de Sidi Siouri, s'est effondrée le 16 décembre 2023 provoquant le décès de 3 ouvriers et des blessures à 3 autres, les bassins des Aghlabides construits entre 860 et 862 et qui fascinent par leur architecture unique et leur grande dimension, sont aujourd'hui en très mauvais état à cause des poubelles et des canettes lancées par des clochards, faute de gardiennage et de caméras de surveillance. Rappelons qu'en 2017, un don saoudien de 15 millions de dollars a été consacré à la sauvegarde et à la restauration des bassins des Aghlabides, de la mosquée Okba et de la Médina de Kairouan. Et depuis c'est la galère des études et des appels d'offres internationaux faits et refaits maintes fois. Même si des experts travaillent sur ces études préliminaires sans que les travaux de restauration n'aient commencé jusqu'à présent. En ce qui concerne les remparts, les responsables à tous les niveaux ont pris, depuis l'année dernière, deux décisions. La première consiste à placer des barrières de sécurité autour de plusieurs parties en attendant les analyses des différentes expertises en vue de leurs restaurations. La seconde a concerné les logements vétustes dont on a invité les occupants à les quitter et habiter dans des lieux sûrs.
Merci monsieur le Président…
Mercredi 30 octobre dernier, les Kairouanais ont vécu une soirée magique à l'occasion de la visite inopinée du Président de la République, Kaïs Saïed, aux bassins des Aghlabides dont il a déploré l'état de délabrement avancé avec des banquettes cassées, des murs, des fissures, des tas de détritus entassés.En outre, il a critiqué le recours à des experts étrangers et la lenteur des études ayant entraîné des dépenses des deniers publics : «Si les Aghlabides étaient encore en vie, ils auraient construit de nouveaux bassins et il est urgent de commencer le plus tôt possible sous la supervision de l'ingénierie militaire, la restauration des bassins des Aghlabides, d'autant plus que les fonds nécessaires à cet effet sont disponibles…», a dit en substance Kaïs Saïed, tout en faisant remarquer que les responsables, ayant manqué à leur devoir, rendront compte de leur laisser- aller et de la dilapidation de plus de 3 milliards 150 mille dinars dans des études n'ayant servi à rien. Même remarque en ce qui concerne les remparts dont il a ordonné le démarrage des travaux de restauration sans avoir recours à des experts étrangers, alors que les experts tunisiens sont capables de superviser l'état du bâti avec des moyens techniques et scientifiques très modernes. Par la suite, le chef de l'Etat s'est rendu au centre-ville, où un grand nombre de citoyens ont pu s'entretenir avec lui tout en évoquant leurs préoccupations relatives à la pauvreté, à l'infrastructure routière défectueuse, au manque de dispensaires et d'écoles dans les localités éloignées et au chômage des diplômés du supérieur... Et le dialogue fut tellement spontané que tout le monde se sentait heureux d'être en présence d'un président à l'écoute des doléances de son peuple...
Liesse populaire
Jeunes, vieux, hommes et femmes voulaient exprimer leurs sentiments de gratitude à Kaïs Saïed qui a dit tout haut tout ce que les citoyens pensaient tout bas en ce qui concerne la corruption de certains lobbys qui voudraient que Kairouan reste abandonnée à son triste sort et continue de s'embourber dans son quotidien sous-développé par rapport aux villes côtières.
Mohamed Khechine, 32 ans, cadre dans une banque, nous confie ... «C'est magnifique, c'est réconfortant de constater que maintenant nous avons un président qui voudrait que Kairouan ne soit plus marginalisée comme elle l'a été depuis les années 50. D'ailleurs, le fait qu'il s'est rendu quatre fois, en 2024, dans la capitale aghlabide montre son intérêt pour les régions de l'intérieur. Merci monsieur le président, maintenant, on ne se sent plus comme de pauvres orphelins. Nous avons un père qui nous protège, un père dont j'apprécie la rigueur et l'honnêteté». Amani Haddaji, 23 ans, artisane, renchérit : «La visite du chef de l'Etat à des projets qui traînent depuis longtemps, m'a redonné l'espoir de vivre désormais dans une ville accueillante et moderne. Et puis, notre président, très populaire, a une forme d'intelligence qui me prend le cœur, que Dieu le protège»...
Quant à Abdelhay Najjar, 23 ans, chef d'entreprise, il est sûr que les promesses faites par le chef de l'Etat seront concrétisées : «Finie l'époque où la réalisation des grands projets était du domaine du rêve, malgré les déclarations des responsables à tous les niveaux, à tel point que tous les citoyens, notamment les jeunes, étaient désespérés. Ce soir, tout le monde a poussé un ouf de soulagement ! Tout le monde se sent rassuré...»
Les youyous des femmes, les enseignes au néon qui brillent, les commentaires qui fusaient de toutes parts, gagnant les pages des réseaux sociaux, et la douceur de la brise légère automnale ont ajouté à cet événement beaucoup d'éclat et de couleur…
Un peu plus loin, à la cité commerciale, nous rencontrons d'autres visages heureux et nous reconnaissons cette joie populaire que tout le monde voulait partager. Bref, la douceur de cette soirée me suffoquait. J'aurais voulu la saisir au vol et la fixer à jamais sur le papier avec des mots.


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