Parution de la deuxième publication 2016 de l'Union des radios des Etats arabes: un round up sur l'état des lieux. Ce deuxième numéro de l'année 2016 de la revue publiée par l'ASBU consacre plusieurs pages à la couverture de la 17e édition du Festival arabe de la radio et de la télévision qui a eu lieu du 2 au 5 mai dernier. Mais comme la région est sur un chemin glissant de changement, beaucoup de questions concernant le secteur médiatique restent à poser, dont les suivantes : qu'en est-il du traitement de l'information à propos des problèmes de l'environnement ? Comment gérer et organiser les médias dans une société qui aspire à la démocratie ? Entre autres articles publiés dans ce numéro, une lecture du rapport annuel concernant la diffusion par satellite, les nouveautés en matière de communication, l'addiction à l'internet (le cas des enfants) et l'utilisation de facebook. La revue donne également une idée sur les activités de l'ASBU, entre formation et information, en soulignant que l'Union est toujours au cœur de l'évènement. Avant de passer à la version en langue anglaise du contenu, la revue donne à lire des échos concernant les chaînes adhérentes à l'ASBU. Il s'agit, notamment, de la télévision tunisienne qui vient de fêter le cinquantième anniversaire de sa création. Par la même occasion, un article signé Slah Maaouia, ancien directeur général de l'ASBU et ex-président de l'ERTT (Etablissement des radios et des télévisions tunisiennes), traite de la programmation au mois de ramadan. Celle-ci révèle une politique de production «saisonnière» qui concentre toute son énergie et tous ses moyens sur une période précise de l'année. Le reste du temps, on accorde moins d'importance à l'équilibre et à la qualité de la programmation. Cela dit, cette production «boulimique», réservée au mois sacré, devient de plus en plus uniforme, monotone, monocorde et sans intérêt. Ces chaînes qui paraissent et qui disparaissent d'un coup, ces changements d'appellations, ces divergences et ces retournements politiques auxquels on assiste, et qui envahissent la scène médiatique, ne peuvent que fragiliser le secteur et l'enfoncer dans l'incertitude et l'improvisation. Il est temps, précise S. Maaouia, que l'on accorde de l'importance à ce qui est utile pour l'éveil des consciences. Pour revenir à la question de l'environnement, Dr Hiba Ahmed Eddib, universitaire d'Abou Dhabi, insiste, dans son article, sur le fait qu'informer autour de l'environnement signifie : diffuser des vérités scientifiques dans le but de sensibiliser l'opinion publique et mieux orienter les comportements. Car, l'information est aujourd'hui la matière de toute décision pertinente en matière environnementale. Mais dans leur programmation, nos médias consacrent très peu d'espace à ce sujet si important. Les journalistes, quant à eux, devraient bénéficier d'une formation dans le domaine pour apprendre à communiquer autour et d'une manière simple et accessible à tout le monde. A propos de l'organisation et de la gestion des médias dans une société démocrate, l'Irakien, Dr Hafedh Yassine, s'interroge sur l'éthique professionnelle et le rôle politique et social des médias qui contribuent au droit de chacun à gouverner. Car à lui seul, ce secteur peut assurer la découverte et la circulation des informations, la diffusion et la confrontation des opinions, et l'institution du débat public nécessaire à la formation des volontés individuelles des citoyens. Encore faut-il ne pas abuser de cet acquis qui est la liberté d'expression. Car le risque est de déformer, escamoter les informations et les opinions et exercer une influence néfaste sur la formation de ces volontés. Quelles sont les limites et quelle morale adopter pour que les médias qui sont indispensables ne demeurent pas si « redoutables » dans le plus mauvais sens du terme? Quelles lois pour organiser le secteur public ? Quel rôle politique peut et doit-il avoir dans des régimes qui se réclament désormais de l'idéal du gouvernement par et pour le peuple ? Pour ce qui est du contenu du rapport 2015 concernant la diffusion par satellite, on nous informe que les chaînes satellitaires ne cessent de se multiplier. Dans «le ciel arabe», écrit-on, il existe pas moins de 1.230 chaînes de télévision; dont 133 publiques et 1097 privées. Ce sont les chaînes dites «généralistes» qui sont classées en haut de la liste. En deuxième position, il y a les chaînes de news et les chaînes sportives, et en troisième position, il y a les chaînes religieuses dans leurs différentes tendances. Mais malgré cette abondance, la scène médiatique arabe souffre de défaillances au niveau de la structure et du contenu de ses programmes. Ceci, ajoute-t-on, reflète le contexte actuel dans toutes ses contradictions. Ces médias vivent une sorte de schizophrénie, dans leur façon d'être dans l'air du temps, de gérer la liberté d'expression, et de s'adapter à l'évolution technologique. Et de conclure : il est souhaitable d'accorder réellement une grande attention au contenu censé être basé sur les valeurs de la citoyenneté.