«La liberté d'expression à grands traits» regroupe les meilleures caricatures internationales sélectionnées lors des concours s'étalant de 2001 à 2010 et compilées par l'Unesco et le Comité canadien pour la liberté de la presse mondiale, actuellement exposées au Palais Kheireddine à Tunis. Depuis le 30 septembre dernier, le Palais Kheireddine abrite plusieurs dessins présentés sous forme de bannières et de totems en provenance de divers pays du monde et parmi les meilleurs qui ont été reçus lors d'un concours international dont l'objectif est de promouvoir la liberté d'expression et de la presse. A travers les caricatures qui ont été réalisées depuis l'année 2001, on a pu faire le tour en images et en mots des divers faits saillants de l'actualité politique mondiale lors de la dernière décennie. On découvre plusieurs dessins éditoriaux,ou caricatures politiques dont chacune dévoile les particularités, parfois les côtés obscurs de diverses politiques mondiales. On dessine également des événements de l'actualité tout en mettant une situation en lumière et attisant la curiosité du public à l'égard de la vérité. Quarante-huit dessins de presse et des caricatures qui commentent l'actualité, défendent des opinions, accompagnent les polémiques, les crises politiques et les luttes sociales attachent, secouent, intriguent et séduisent par leur pertinence et leur subtilité. Les réalisateurs de ces œuvres sont pour la plupart des journalistes qui ont choisi le trait pour dénoncer les injustices et les abus de pouvoir, la discrimination sous toutes ses formes, etc. Et comme tous ceux qui militent contre la tyrannie, les injustices et la corruption, les caricaturistes politiques, particulièrement ceux qui exercent leur métier dans des pays soumis à des régimes répressifs —mais également dans certains autres soi-disant démocratiques, ne sont pas à l'abri des menaces. Dans certains pays, le caricaturiste, au même titre que ses collègues journalistes, est menacé d'intimidation et d'agressions. Or, comme le dévoile l'exposition, le caricaturiste astucieux utilise souvent l'humour et un message nuancé pour échapper à l'attention du censeur. On découvre, donc, les œuvres de célèbres caricaturistes dont: Jugoslav Vlahovic (Belgrade), Marilena Nardi (Italie), Serguei Elkin (Moscou), Muammer Olcay et Hicabi Demirci (Turquie), Riber Hansoon (Suède), Oleg Dergachov, Dale Cummings et Pierre Brignaud (Canada), Mohammad Al-Adwani (Iraq), Lubomir Mihailov(Bulgarie), Run Tang Li (Chine),Serik Kumeshkenov (Etats-Unis), Lailson de Holenda Cavalcanti ( Brésil), MihaiIgnot (Roumanie), Issam Hassan (Syrie), Luc Vermeersch (Belgique), Gilbert Daroy (Philippines), Habib Haddad (France), Yuri Ochkovsky (Israël), Bruce Mackinnon (Nouvelle-Ecosse). Observateurs, intrépides et pertinents, ils scrutent les physionomies, déchiffrent les expressions, interrogent le flot d'actualités qui, chaque jour, nous assomme. Ils traitent également des thématiques de société, entretenant ainsi un véritable dialogue avec le public. Plusieurs dessins se rapportant à la liberté d'expression et à la violence à l'égard des journalistes, les régimes politiques qui essaient «d'étouffer la dissidence», les campagnes électorales («Une force supérieure pourrait manipuler les élections »), le droit de vote qui «n'est pas donné à toutes les femmes», «Wikealiks», la manipulation et les réseaux sociaux, «la réécriture de l'Histoire» ainsi qu'à d'autres sujets alarmants qui font partie de cette exposition visible jusqu'au 15 octobre prochain.