On prévoit que Youssef Chahed, chef du gouvernement d'union nationale, rencontre, aujourd'hui, lundi 10 octobre, une délégation du bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), conduite par Hassine Abassi, secrétaire général de la centrale syndicale ouvrière. Au programme de la rencontre, un accord gouvernement-Ugtt sur le report des augmentations salariales jusqu'en 2019 qui comportera les avantages dont profiteront les salariés du secteur et de la fonction publics au cas où les responsables de la place Mohamed-Ali avaliseraient les propositions gouvernementales. Aujourd'hui et à moins de cinq jours de la soumission au Parlement du projet de la loi de finances 2017 (le 15 octobre étant le dernier délai), on saura donc si Hassine Abassi et ses lieutenants épouseront l'approche que se fait le gouvernement du partage des sacrifices douloureux et inévitables entre les salariés, d'une part, et les opérateurs économiques, d'autre part, afin que la machine économique nationale redémarre et que le gouvernement ne se trouve pas dans l'obligation de décréter l'austérité et dans ce cas on ne parlera plus de majorations à reporter mais bien de réductions salariales que subiront les salariés qui échapperont au licenciement. En plus clair, les mesures douloureuses contenues dans la correspondance officielle adressée en cours de semaine par le gouvernement à la direction centrale de l'Ugtt seront au cœur de la rencontre Youssef Chahed-bureau exécutif de l'Ugtt. On saura également les résultats de la campagne de sensibilisation et d'information menée par l'ancien responsable syndicaliste et actuel ministre de la Gouvernance et de la Fonction publique Abid Briki assurant tout au long de la semaine écoulée que les salariés seront gagnants dans l'affaire à long terme puisque plusieurs parmi ces mêmes salariés tireront profit de la proposition gouvernementale relative à la révision de la retenue sur l'impôt sur les revenus. Et Abid Briki n'a pas manqué de citer plusieurs chiffres concernant les catégories concernées, sauf qu'il faut être un fin connaisseur pour comprendre les détails que révélait le ministre. Pour le moment, les syndicalistes restent inflexibles et considèrent que les données leur provenant de la part du gouvernement ne sont pas assez rassurantes. Aux dernières nouvelles, ils exigent des garanties sérieuses et des données plus précises.