Par Hédi JENNY C'est le nouveau patron de l'arbitrage féminin. Depuis qu'il a été désigné responsable numéro un de l'arbitrage du football féminin, l'ex-arbitre international Allala Malki, a enterré la hache de guerre avec le bureau fédéral de Wadii El Jary et mis fin à un conflit de deux ans et demi. Il s'est mis au travail après l'état des lieux effarant qu'il a fait et la nécessité d'entreprendre un vaste chantier de rénovation. «J'ai été surpris par le peu d'importance accordé à l'arbitrage féminin, à commencer par le travail de formation théorique et pratique des femmes arbitres. Je dois donc repartir de zéro et j'ai obtenu carte blanche du bureau fédéral pour passer à l'action et avoir les moyens nécessaires pour réaliser ce programme de travail». Ainsi, un séminaire de trois jours (14, 15 et 16 octobre) a été organisé. Il a connu une affluence record, 77 arbitres et arbitres assistants venus de toutes les ligues, hormis celle de Gafsa par la faute du président de la commission des arbitres de cette ligue, Mohsen Belaïd, qui n'a pas fait le travail de sensibilisation et de mobilisation nécessaire auprès des arbitres femmes de la région pour se présenter à un rendez-vous aussi important. Le nouveau code disciplinaire établi par la FTF que les arbitres dames sont tenues d'appliquer et notamment les articles 45, 46, 47, 48, 49, 50 et 54, les articles 180 et 195 des Règlements généraux de la FTF ont été les principaux points à l'ordre du jour de ce séminaire. «Il y a un déficit de formation énorme, avec certains arbitres incapables de remplir correctement les feuilles de match et d'appliquer convenablement les lois du jeu, à tel point que plus d'une réserve technique formulée à leur égard a abouti et engendré des matches à rejouer pour faute administrative», poursuit Allala Malki. Sans oublier l'absence du service d'ordre dans les rencontres des catégories seniors ou de médecins sur le banc de l'équipe recevante qui, normalement, sont des raisons pour l'arbitre de refuser de donner le coup d'envoi de façon catégorique et irrévocable, tout comme l'absence de dirigeant accompagnateur. Soumises parfois à de fortes pressions ou par méconnaissance des règlements, certaines arbitres n'appliquent pas les consignes et les règlements à la lettre et prennent le risque de siffler des rencontres dans des stades où les normes de sécurité ne sont pas remplies et elles en paient parfois le prix, comme cette arbitre convoquée pour comparaître en justice après la mort subite d'une joueuse qui n'a pas pu bénéficier du secours et des soins immédiats sur place, vu l'absence de la Protection civile et d'un médecin ou cadre médical sur les lieux, comme exigé par les règlements. Aujourd'hui, cette arbitre incriminée à tort soupire et pleure en répétant : «Ah! Si seulement j'avais refusé de donner le coup d'envoi de ce match fatal. Peut-être que cette jeune fille innocente ne serait pas morte». Au cours de ce séminaire, Allala Malki a été ferme et direct envers ses protégées : «Soit vous êtes dotées d'une forte personnalité et vous appliquez les règlements sans peur et sans reproches et à ce moment-là vous réussirez, soit vous choisissez de faire autre chose». En plus de la théorie nécessaire, ces arbitres femmes ont besoin de beaucoup de pratique pour progresser et gagner en expérience. Un point que Allala Malki a soulevé, exhortant le responsable de désignation des arbitres pour les catégories des jeunes (écoles, minimes, cadettes, juniors et même élite), Riadh Herzi, de solliciter autant qu'il le peut les arbitres pour diriger ces rencontres vu que le championnat féminin est très court.