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La bataille ne fait que commencer
Réforme administrative
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 11 - 2016

Youssef Chahed exhorte les responsables de l'administration publique «à briser le mur de la peur» et à assumer leur fonction de force de proposition et d'initiative. Entretemps, les Tunisiens attendent que les préposés aux guichets changent de comportement et occupent au moins leurs sièges toujours vacants
Il est une question que tout le monde se pose et que Youssef Chahed, chef du gouvernement d'union nationale, a fini, samedi dernier, par épouser publiquement en se demandant, face aux directeurs généraux du ministère de la Fonction publique : «Quand nos responsables de l'administration vont-ils décider de briser ‘‘le mur de la peur'' (l'expression est bien celle du chef du gouvernement) et exercer pleinement leur fonction de force de proposition en présentant des initiatives qui constitueront la base des réformes à engager par l'Etat ?»
Le message qui se cache derrière cette question est bien clair. Pour Youssef Chahed, s'il y a un espoir de voir l'administration publique sortir de sa crise, regagner la confiance des Tunisiens et assumer sa part de responsabilité dans le processus d'édification de la IIe République, c'est bien sur ses propres compétences qu'elle doit compter et c'est dans ses ressources humaines qu'elle est appelée à puiser pour élever son rendement aux normes internationales qui en feront la locomotive n°1 du développement économique et social.
En plus clair, ce sont les fonctionnaires qui sont dans l'obligation d'effacer, par leur esprit d'initiative, leur comportement neutre et leur volonté de laisser leurs appartenances politiques en dehors des bureaux ou des guichets où ils officient, cette image catastrophique que les Tunisiens ont d'eux : des agents de l'Etat qui perçoivent un salaire mensuel, un 13e mois, une prime de rendement trimestrielle et parfois une prime annuelle de bilan, de recouvrement et de représentation et, en contrepartie, ils n'assurent qu'un rendement de huit minutes par jour.
Huit minutes de rendement quotidiennement, c'est le résultat auquel a abouti une étude scientifique réalisée en 2014 sur ce que produit réellement et effectivement un salarié de la Fonction publique.
Et quand Kamel Ayadi a été désigné ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, il a décidé de mener «une campagne nationale pour promouvoir la valeur du travail dans le secteur public» et pourquoi les salariés de l'Etat boudent-ils leurs bureaux, s'ils s'y trouvent par hasard ils y restent huit minutes, comme l'a montré l'étude en question, et durant ces huit minutes, qu'ils passent dans leurs bureaux, ils font tout pour exaspérer les citoyens qui leur demandent un service quelconque et les obliger à recourir au système D dans le but d'accéder aux services dont ils ont besoin, c'est-à-dire de payer le pot-de-vin qu'il faut pour être servi.
La campagne de contrôle engagée par le ministère tout au long des mois de mai, juin et début juillet 2016 s'est soldée par un volumineux rapport publié par le ministère où le plus perspicace des experts ne peut que se perdre dans les chiffres, les diagrammes et les tableaux statistiques parlant des taux de retard (légitime et illégal), de la qualité des services rendus, du nombre des visites d'inspection effectuées par le citoyen contrôleur (un corps créé par l'ancien régime et qu'on croyait mis en état de ne plus nuire aux fonctionnaires fuyards), du taux de participation de ces mêmes fonctionnaires aux cycles de formation continue et de recyclage, du nombre des rencontres de sensibilisation tenues dans le cadre de la campagne (12 au total), etc.
Et les chiffres publiés dans le rapport du ministère sont effarants quant au degré d'indiscipline régnant au sein de l'administration publique, au taux d'absentéisme et paradoxalement au nombre de ceux qui demandent davantage de souplesse dans l'horaire administratif.
En effet, ils sont 86% parmi les sondés à vouloir que l'horaire administratif soit plus souple, 41% à n'avoir participé à aucune session de formation, 86% à répondre qu'il n'existe pas de contrôle de présence dans les administrations où ils exercent, 82,2% à préciser que leurs fonctions ne répondent pas à leurs ambitions.
Les solutions à entreprendre
Et en attendant que les responsables administratifs saisissent le message de Youssef Chahed et décident de passer à l'action en matière d'initiative et de proposition et aussi de dépolitiser les services dont ils assurent la direction, il faut commencer par les fonctionnaires en contact direct avec les citoyens demandeurs de services.
Ainsi, le agents de guichets sont-ils appelés à changer de comportement à l'égard des citoyens, à comprendre qu'ils sont là pour servir ces mêmes citoyens, à réduire au maximum les délais impartis pour rendre tel ou tel service.
Quant aux responsables, on les appelle à renforcer les séances de permanence dans les établissements administratifs les plus fréquentés par les usagers, à rapprocher les prestations administratives des citoyens, en particulier dans les régions de l'intérieur du pays, et à généraliser l'expérience de l'administration rapide.
Abid Briki, nouveau ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance (débarrassé de la lutte contre la corruption confiée exclusivement à Chaouki Tabib, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption), cherche par tous les moyens à libérer l'administration de ses vieilles habitudes et à donner aux cols blancs les moyens d'assumer leurs responsabilités dans les meilleures conditions possibles.
Dès les premiers jours de son installation à la tête du ministère, il a évoqué la possibilité d'abandonner la semaine des cinq jours instaurée par la Troïka et de faire en sorte que la matinée du samedi soit une matinée de travail au moins dans les établissements les plus courus par les usagers.
Malheureusement, sa proposition n'a pas eu de suite favorable. Aujourd'hui, il mène une autre campagne, celle de la réhabilitation de la réputation des agents de l'Etat ternie par l'histoire des fameuses huit minutes qu'ils passent dans leurs bureaux.
Pour lui, «il est inconcevable et inacceptable de croire en la véracité de cette histoire et de cibler injustement ces milliers d'agents et de fonctionnaires qui ont sauvé l'Etat de la perdition quand le pouvoir était dans la rue à la portée de quiconque».
Il annonce aussi que la réforme de l'administration va se poursuivre, la finalité suprême recherchée étant que la machine administrative recommence à fonctionner avec la célérité requise.
Un premier défi pointe à l'horizon : la conférence internationale sur l'investissement programmée pour les 29 et 30 novembre.
On se demande si nos administrations seront à l'heure en préparant convenablement les dossiers à remettre aux bailleurs de fonds internationaux qui viendront sélectionner les projets au financement desquels ils pourraient adhérer.


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