En plaçant sous sa supervision directe l'unité d'intervention rapide contre la corruption et la contrebande, Youssef Chahed met l'action des sécuritaires au-dessus de toute interférence La traque des barons de la contrebande a repris de plus belle depuis la création d'une unité d'intervention rapide contre la corruption et la contrebande au sein de la présidence du gouvernement. En effet, au pas de charge, les différentes unités sécuritaires et militaires, dans une stratégie opérationnelle commune, ont pris d'assaut les malfrats et leurs repères, démantelé plusieurs réseaux en neutralisant circuits et connexions. C'est que la nature toxique et corrosive de la contrebande et du commerce illicite nuit à la croissance économique et à la création d'emplois, défie l'Etat de droit, vole aux gouvernements les recettes dont ils ont besoin et menace la qualité de la vie. En effet, l'économie parallèle, axée essentiellement sur la contrebande et le crime organisé, représente 50% de l'économie nationale, et ne cesse de mettre en péril l'autre bonne moitié d'une économie déjà fragilisée par la conjoncture mondiale et nationale en berne. Ce qui représente un réel souci pour l'Etat et commande, donc, une riposte forte et coordonnée au plan national. D'ailleurs, le «document de Carthage», qui fixe les priorités du gouvernement d'union nationale, stipule clairement dans son deuxième point la mise en place de mécanismes de lutte contre la contrebande en constituant des appareils communs entre les ministères de la Défense, de l'Intérieur, des Finances et du Commerce. Ce que le gouvernement Youssef Chahed s'est attelé à concrétiser dès sa prise de fonctions par le biais de la création d'une brigade de lutte contre la corruption, la contrebande et le commerce parallèle au sein de la présidence du gouvernement. D'ailleurs, le déploiement des forces de sécurité internes, toutes spécialités confondues, à longueur de journée, sur plusieurs points névralgiques, atteste du niveau de la vigilance. De ce fait, les informations relayées quotidiennement par les médias en matière de lutte contre les fraudes, la contrebande, le commerce illicite de substances qui constituent une menace pour la santé et la sécurité publiques tels que les marchandises dangereuses faisant l'objet de prohibition, démontrent avec éloquence la tâche herculéenne entreprise, en amont et en aval, pour neutraliser les barons de la contrebande et déjouer leurs plans. Bilan d'une journée Dans la journée du jeudi 3 novembre, à Tataouine, à Sfax, à Jendouba et à Kairouan, les forces de l'ordre traquant les contrebandiers ont frappé fort. En effet, le bilan sécuritaire, entre coups de filet et descentes effectuées dans les dépôts où sont stockées les marchandises, est édifiant et témoigne de la promptitude de nos forces. De ce fait, outre l'interpellation des malfrats, la journée s'est soldée par le déjouement de plusieurs opérations de contrebande et la saisie de marchandises dont la valeur dépasse les 300 mille dinars répartis entre pneus, paquets de cigarettes, maassel, jirak, carburant, vêtements, produits alimentaires, boissons, et autres produits interceptés ou saisis. Bien que ces avancées en matière de lutte contre la contrebande soient louées et témoignent de l'engagement du gouvernement à saper les activités illégales de ces groupes qui ont des répercussions importantes sur l'économie et la société, il reste encore beaucoup de travail à accomplir, pour mettre à nu les tentacules de cette pieuvre d'économie parallèle et souterraine. En effet, pour relever le défi, il est important de mener une campagne de sensibilisation auprès des consommateurs qui, par l'achat des produits de la contrebande, contribuent à la prolifération du crime organisé et encouragent les criminels à s'installer dans leurs régions, affaiblissant ainsi l'économie légitime locale et se soustrayant à l'impôt, qui sert à financer l'infrastructure et les programmes sociaux.