Qui ne se rappelle pas de l'artificier des «3S», Mohamed Sahnoun, qui détient un record inégalable de buts? La période de gloire qu'a connue le Stade Sportif Sfaxien au cours des années 1960-70 revient en premier lieu à la présence dans ses rangs d'un avant hors pair qui a laissé son empreinte là où il était passé sous les couleurs de son équipe. Il s'agit du buteur mythique Mohamed Sahnoun, auteur d'un palmarès élogieux, avec un total de... 576 buts réussis au cours de sa carrière footballistique. Un record jamais battu et qui dénote les qualités exceptionnelles qui ont fait de lui un buteur hors pair. Sahnoun a entamé son parcours sous les couleurs des 3 «S» où il a été encadré par l'entraîneur emblématique, Mohamed Najjar, lequel lui a inculqué les rudiments du football offensif, en compagnie de son voisin de palier, Hafedh Khoufi. Tous deux se sont surpassés au cours de leur passage parmi l'équipe première, avec toutefois une plus grande notoriété pour Sahnoun. Pour ce dernier, le football est un art auquel il a voué toutes ses potentialités intrinsèques, voire tout son temps. Selon lui, «rien ne peut venir du néant. Il faut se donner à fond pour espérer recueillir les dividendes. Avec Mohamed Najjar, il m'arrivait souvent d'effectuer trois séances d'entraînement par jour. Chacune d'elles revêtait un caractère particulier qui ne s'écarte point toutefois de l'objectif de l'équipe». Ce qui a permis aux 3S, en dépit de moyens financiers limités, «de rivaliser avec les «grands» du football de l'époque», a-t-il enchaîné. Exploit rarissime Sahnoun se rappelle encore de ses exploits réussis lors de la saison de l'accession de la division II, à celle de la «Nationale», où il avait réussi à marquer... 38 buts. C'était précisément au cours de la saison 1968-1969. Il ne cache néanmoins pas sa déception de voir les avants d'aujourd'hui rater des buts immanquables, parfois à deux ou trois mètres des bois adverses : «Cela revient à leur manque de concentration et à la nécessité de peaufiner beaucoup plus leurs potentialités intrinsèques. Comme quoi, nos footballeurs d'aujourd'hui manquent curieusement de confiance en leurs moyens, ce qui est pourtant primordial pour espérer réaliser des performances dignes de leur rang dans le concert du football tunisien», a-t-il conclu.