Les investissements privés dans le domaine agricole ont enregistré une évolution de 6% durant les cinq dernières années pour atteindre 800 MDT en 2015 L'innovation dans le secteur agricole et agroalimentaire constitue l'un des défis auxquels font face les entreprises tunisiennes. Pour ce secteur, vecteur de l'économie tunisienne, l'amélioration de la qualité est un axe stratégique pour la valorisation du produit tunisien sur les marchés extérieurs et pour renforcer sa compétitivité. L'Italie est, à ce niveau, un partenaire important dans ce processus d'innovation, étant le 2e partenaire commercial de la Tunisie. Dans ce cadre, l'Agence Italienne pour le Commerce Extérieur (ICE) a organisé, les 9 et 10 novembre 2016, en collaboration avec l'Agence de Promotion de l'Investissement Agricole (Apia), un séminaire de formation sur "l'innovation dans les secteurs agricole et agroalimentaire en Italie : recherche et qualité pour affronter les défis du marché". Valorisation des ressources naturelles Ce séminaire qui a rassemblé plusieurs entreprises du secteur avait pour objectif de renforcer l'échange d'expériences et de présenter les exigences de la Politique Agricole Commune Européenne. Les objectifs de cette politique, pour la période 2014-2020, concernent essentiellement le transfert des connaissances et de l'innovation, l'utilisation efficace des ressources, l'intégration et le développement économique des zones rurales, etc. Il est à noter que les investissements privés dans le domaine agricole ont enregistré une évolution de 6% durant les cinq dernières années pour atteindre 800 MDT en 2015. De même, le cumul des investissements étrangers dans l'agriculture est de 300 MDT, dont 21% en provenance d'Italie, faisant d'elle le 2e investisseur étranger dans l'agriculture en Tunisie. Selon Boubaker Karray, chef de cabinet du ministre de l'Agriculture et de la Pêche — intervenant au nom du ministre —, le plan de développement quinquennal 2016-2020 fixe des orientations stratégiques pour le secteur agricole et agroalimentaire, à savoir la garantie d'une sécurité alimentaire durable, la valorisation des ressources naturelles et l'intégration de l'agriculture dans le processus d'innovation et de modernisation. Il s'agit aussi de l'amélioration de la rentabilité économique de l'agriculture à l'échelle micro et macro par la diversification des productions et la maîtrise de la phase post-production, s'agissant de la commercialisation des produits agricoles frais et transformés. Ajoutons à cela la valorisation des produits agricoles et agroalimentaires par des "labels qualité" et la promotion des ressources humaines et le renforcement des capacités des professionnels. Développer le partenariat tuniso-italien De son côté, Son Excellence l'ambassadeur d'Italie, Raimondo De Cardona, a affirmé que le secteur agricole et agroalimentaire a joué un rôle décisif dans les périodes de crise en Italie. "C'est le secteur qui a montré le plus de performance et a joué un rôle dans la garantie de l'équilibre économique", a-t-il indiqué. Il a ajouté que l'Italie est un grand importateur des produits agricoles tunisiens, en tête l'huile d'olive. Mais il a insisté sur l'importance de la certification qualité pour pouvoir introduire d'une façon plus pertinente le produit tunisien dans le marché européen. L'ambassadeur italien souligne que l'Italie a su développer des technologies avancées dans l'agriculture. "Bien que certains considèrent que l'agriculture est un secteur primaire, c'est un secteur à contenu technologique très élevé. Il faut savoir exploiter la technologie pour renforcer ses performances", précise-t-il. D'ailleurs, M. De Cardona indique que le partenariat entre la Tunisie et l'Italie sera renforcé davantage par une visite officielle du ministre italien de l'Agriculture début 2017 en compagnie d'un groupe d'entreprises italiennes afin d'exploiter au mieux les opportunités d'investissement. En ce qui concerne la Conférence Internationale pour l'Investissement, il affirme qu'il y aura une présence forte de l'Italie à cette manifestation d'envergure, insistant sur l'importance des relations économiques entre les deux pays.