Un projet pour l'implantation d'un réseau de froid urbain dans la zone du Lac de Tunis est en cours d'étude actuellement par la société française Tractebel Démarrée en décembre 2015, l'étude de faisabilité technico-économique est financée par un don de 490 mille euros alloué par le Fonds d'étude et d'aide au secteur privé (Fasep), géré par la direction générale du Trésor français. L'objectif de l'étude est de mettre en place un dispositif de production de froid durable, qui servira à éviter dans l'avenir les coupures électriques intempestives causées par les pics de consommations des systèmes de climatisation individuels. Elle comprendra les études réglementaires et environnementales, les études de faisabilité technique et les études économiques et institutionnelles. Pics de consommation L'étude est menée en collaboration avec le service économique de l'ambassade de France, l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (Anme). Ajoutons à cela un comité de pilotage de suivi de projet constitué par différents organismes et ministères tunisiens, à savoir la Société de promotion du Lac de Tunis (Splt), la Société tunisie de l'électricité et du gaz (Steg), l'Office national de l'assainissement (Onas), le ministère de l'Environnement, le ministère des Mines et de l'Energie, le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement et l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca). Selon ses protagonistes, l'étude de faisabilité du projet sera prête en mars 2017. Après cela, Il est prévu d'organiser une grande conférence pour la présentation des résultats aux bailleurs de fonds et aux entreprises intéressées, particulièrement la Splt. A travers cette conférence, l'Anme va essayer de mobiliser les différents acteurs et commencer à mettre en place le projet. En fait, la Tunisie connaît des pics de consommation électrique, surtout pendant la saison estivale, en raison principalement de l'utilisation des climatiseurs. Selon l'Anme, le nombre des climatiseurs individuels a évolué de 160 mille en 2004 à 1,6 million en 2013. Un accroissement qui est dû à deux facteurs, à savoir l'amélioration des conditions de vie des ménages et aussi la prolifération du marché parallèle. De même, la puissance installée a augmenté de huit fois entre 1998 et 2013. Ainsi, l'évolution annuelle de l'équipement en climatiseurs pour les clients résidentiels est de l'ordre de 290 MW, selon les résultats de l'enquête climatisation réalisée par la Steg en 2013. Projet pilote Pour Samy Benoudiz, directeur général de Tractabel, le projet d'implantation d'un réseau de froid urbain dans la zone du Lac de Tunis est un projet pilote, qui s'inscrit dans une nouvelle approche pour la Tunisie. Le choix de la zone du Lac de Tunis n'est pas arbitraire, puisqu'elle vise une zone à fortes activités économiques et commerciales. « Une fois le projet mis en route, d'autres zones seront ciblées comme les zones touristiques, les quartiers d'affaires. Pour nous, il s'agit d'un challenge technique avec un souci de répondre aux spécificités tunisiennes », indique-t-il, durant le séminaire de communication sur le projet, organisé à Paris, et qui a été suivi par visioconférence à l'ambassade de France. De son côté, Hassen Marzouk, chef de service de l'efficacité énergétique à la Steg, a affirmé que le projet répond aux besoins croissants de la Tunisie en électricité, étant une solution pour résoudre une part des problèmes liés aux pics de consommation électriques. Pour Ridha Trabelsi, directeur général de la Splt, la société sera partie prenante du projet. D'ailleurs, il souligne que la Splt compte étendre son champ d'intervention hors de Tunis pour attaquer d'autres régions du pays. Elle compte également participer activement à la Conférence internationale sur l'investissement, à la fin de ce mois.