Par Kamel GHATTAS Branle-bas de combat dans les couloirs où loge la délégation de l'équipe nationale. Les résultats n'ont pas été à la hauteur des espoirs mis en elle. Elle a profondément déçu et il n'y avait pas de quoi être fier. Aussi bien au niveau du public qui donne l'impression de chercher la bonne occasion pour lancer une véritable campagne qui plongera l'équipe dans des polémiques sans fin, qu'à celui des proches responsables qui ont fini par avouer «qu'on n'était pas content». Un aveu qui démontre l'embarras dans lequel se retrouvent ceux qui, depuis cette large victoire obtenue face à un adversaire en pleine restructuration, n'ont pas cessé de rêver et de se voir dans le carré final. Cette excitation a été douchée à la suite de la piètre démonstration qui servait de... test. Un test qui a, comble de malheur, démontré que les éléments qui ont été laissés sur le banc, étaient dans de meilleures conditions que ceux qui avaient été titularisés. Le mal étant fait, il fallait absolument trouver une porte de sortie et détourner l'attention de ce public qui a toujours rageusement défendu ses points de vue. Les médias ont été unanimes pour dénoncer l'entêtement qui a fini par mener tout ce monde dans une impasse. La porte de sortie entrouverte, le seul moyen de relancer la machine était bien de faire un saut là où nous risquons de trouver de nouveaux joueurs à l'effet d'essayer de convoquer ceux qui venaient toujours en touristes. On les priera de faire le spectacle et d'entretenir la passion. Ils auront l'occasion de revoir leurs familles, et mettront un terme aux interrogations d'un public pugnace et qui semble, cette fois-ci, tenir bon. Cela chauffait rudement. Au coin du couloir, un assistant, tout tremblant d'émotion, se présente une feuille à la main. -Vous avez raison coach. Je crois que nous tenons le bon bout. Ce sera une nouvelle sensationnelle, un scoop qui fera rager tous ceux qui mettent en doute vos choix. A l'occasion de la tournée que vous vous proposez de faire en Europe et dans le Golfe, pour rediscuter pour la énième fois le ralliement de deux ou trois joueurs qui tiennent encore bon et refusent ou temporisent pour donner leur accord, nous avons prévu, tel que vous l'avez demandé, un crochet du côté de Barcelone. Des informations de bonne source nous sont parvenues. Messi est bien d'origine tunisienne. Lorsque ses aïeuls avaient émigré en Amérique du sud, ils portaient le nom de « Messaî ». C'est un nom bien tunisien, mais que ses aïeuls ont été obligés de changer pour mieux s'intégrer dans leur pays d'accueil. Messi a d'ailleurs ressenti le devoir de prêter main-forte au pays de ses aïeuls et c'est la raison pour laquelle il a jusque-là refusé de prolonger son contrat. Il aurait l'intention de rentrer au pays et de s'installer dans la vieille ville où ses parents possèdent une maison, inscrite d'ailleurs sur la liste des patrimoines de l'humanité. Reste la question de la qualification... -Ne vous en faites pas coach. Nous possédons des magiciens en matière de législation sportive. Ils seront bien capables de trouver une faille dans laquelle ils s'introduiront pour arracher la décision des instances internationales. Moi je pense que vous pourriez d'ores et déjà prévoir à quelle place vous allez le faire jouer. Je ne vous cache pas que toutes les craintes de ce joueur résident dans votre manie de changer les joueurs de place et, tel que vous le savez, « il » aime bien faire le jeu et agir sur celui de ses camarades. -Ah, non ! Je ne serai pas d'accord. J'ai mon style et si je constate qu'il veut en faire à sa tête, je le laisserai sur le banc. Ma tactique est la meilleure et je ne suis pas disposé à la changer. D'ailleurs j'ai bien l'intention de le lui préciser. Ma défense doit être aléatoire, mon milieu à bout de souffle et mon attaque privée de ses meilleurs éléments. Cela a toujours bien marché et c'est à prendre ou à laisser. Je ne suis pas prêt à me laisser influencer. -Oui, mais.... -Il n'y a pas de mais qui tienne. S'il n'est pas d'accord, il y a une demi-douzaine de joueurs qui font banquette depuis le début de saison, qui sont disposés à jouer et reprendre contact avec la compétition. Après quelques mois d'inactivité, ces éléments donneront le meilleur d'eux-mêmes. Ils meurent d'envie de jouer. Je ne les décevrai pas. -Mais « lui » c'est... -J'en discuterai avec son agent. Il me comprendra. J'ai toujours eu de très bons rapports avec les agents des joueurs et c'est d'ailleurs eux qui me fournissent les meilleures informations à propos de l'état de forme des uns et des autres. Notre collaboration est parfaite. J'ai confiance en eux et ils me le rendent bien. -S'il est qualifié, cela tombe à pic. L'équipe a besoin d'un meneur et... -Détrompez-vous, j'ai l'intention de le faire évoluer au centre de la défense. C'est le poste qui lui va le mieux. Nous surprendrons le monde !