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Naceur Kraiem (ancien président de la Commission fédérale d'arbitrage) : «Un sentiment d'impunité» Dossier : Vague de démissions dans le corps arbitral
Pour l'ancien patron de l'arbitrage tunisien, la politique de deux poids deux mesures est toujours de rigueur. «Les dernières démissions traduisent un malaise au sein du corps arbitral tunisien. C'est qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Pourtant, la Direction nationale d'arbitrage a fait du bon travail ces derniers temps. Le corps arbitral a connu un rajeunissement, conformément aux règlements de la Fifa. Une nouvelle génération d'arbitres compétents et intègres a émergé ces dernières années. Des arbitres qui appliquent, certes, la loi mais qui subissent en même temps la pression des autres intervenants dans le foot. D'autres arbitres, par contre, appliquent des consignes, disons-le, douteuses, et font basculer le sort de beaucoup de matches. Et comme il n'y a pas de suivi dans les enquêtes menées, ceux qui faussent les matches ne sont pas inquiétés. Quant aux arbitres en règle, intègres et rigoureux, ils ne sont pas protégés à cause du sentiment d'impunité qui règne. Sinon comment expliquer qu'un dirigeant sportif d'un grand club voit sa suspension de six mois réduite à un seul match ? Si le public s'agite sur les gradins, c'est qu'il y a des injustices sur nos terrains. A l'approche de la phase du play-off, il faut redouter les démissions des arbitres et les décisions qui font basculer les matches, ce qui engendre des injustices. Quand on sait que l'arbitre international Sadok Selmi, qui a faussé un match, est récompensé en dirigeant la saison dernière un quart de finale et une demi-finale de la Coupe de Tunisie, sans compter sa désignation comme assistant dans la finale, il y a anguille sous roche. Si des arbitres comme Ben Hamza, Ben Hassana ou les derniers en date, Hachfi et Ben Rhouma, ont fini par jeter l'éponge en signant leurs lettres de démission, c'est que le sentiment d'injustice est si fort qu'ils finissent par être dégoûtés. Et pour boucler la boucle, cela fait plus d'une année que la FTF n'a pas honoré ses engagements financiers envers les hommes en noir. Bref, tous ces facteurs font que le corps arbitral connaît un malaise sans précédent. Pourtant, des jeunes comme Haythem Guirat et Walid Jeridi font honneur à l'arbitrage tunisien. Il est temps que la Fédération tunisienne de football prenne ses responsabilités et protège les arbitres. Le jour où les hommes en noir ne calculent plus et prennent leurs décisions en leur âme et conscience, l'arbitrage tunisien guérira de tous ses maux».