Pour un football propre au vrai sens. En tant que porte-parole du Club Africain, c'est la première personne à monter au créneau dès que le club de Bab Jedid est victime d'une injustice arbitrale. Vu le nombre incalculable de fois où le Club Africain a été lésé en ce début de saison, nous avons essayé d'aborder les vrais maux de l'instance arbitrale avec un responsable de club qui ne mâche pas ses mots mais qui ne se montre pas pour autant virulent et excessif à l'égard du corps arbitral, par responsabilité envers des supporters clubistes à la limite du ras-le-bol actuellement: (Au-delà des énigmes qui entourent les désignations (apanage de la paire Aouez Trabelsi-Baraket), le mal est maintenant fait et il serait plutôt productif de ne pas enfoncer le clou et fustiger une nouvelle fois l'arbitrage. Nous sommes au courant de tout ce qui se trame dans les arcanes de la commission d'arbitrage. Pour autant, les choix discutables, les ratés au niveau des prestations, le dialogue de sourd tantôt, les nominations partisanes, le partit pris, le rétropédalage des responsables de ladite commission, les dysfonctionnements internes imputables à une gestion amateur de nos arbitres; tout cela peut être dépassé si la volonté de progresser émane du haut de la pyramide du pouvoir décisionnel des hommes en noir. Là encore, quitte à nous répéter, il faut traiter le mal à la racine. Ce n'est pas seulement une question d'intégrité de ce corps de métier dont la plupart des membres sont de bonne foi. Mais d'un blocage volet formation, état d'esprit, responsabilité, préparation, mise à niveau et remise en cause permanente pour ne pas reproduire perpétuellement les mêmes erreurs et induire à terme les puristes en erreur. Dévier vers le populisme pour crier haro sur l'arbitre, c'est une réaction spontanée quand on a été foncièrement et grossièrement lésé. Cependant, le «j'accuse» récurrent ne doit pas nous aveugler et nous départir de notre vision des choses et appréciation de la situation. «Un blocage d'ordre structurel» Le malaise qui touche les hommes en noir est bel et bien d'ordre structurel. Il est impensable de rester indifférent face à tant d'opacité arbitrale, le tout dans un climat délétère de suspicion. Pourquoi un arbitre n'est-il pas en osmose avec ses deux juges de touche ? Parce qu'il n'y a pas de communication entre eux, pas de briefing d'avant-match, pas «d'étude de cas», aucun jeu de rôle entre eux pour faire face à différentes situations de jeu (prévenir et anticiper). Rien, Nada. Nous sommes souvent en présence de «fainéants» qui ne révisent pas leurs leçons. Qui ne font pas attention à une certaine diététique (hygiène), qui sont souvent dépassés par les événements et qui n'y connaissent rien volet pédagogique. Un arbitre doit pourtant faire sa mise au vert. Malheureusement, ils font l'impasse là-dessus, considérant que revoir leur copie n'est pas si important. Un arbitre qui siffle à 14h00 ne doit pas avoir quartier libre le matin. Il doit lui aussi entrer en stage et préparer sereinement son match. Pourquoi ne pas les regrouper en des sortes de centre régionaux les veilles de match pour faciliter la logistique, éviter les longs déplacements harassants et épuisants. Par manque de moyens, on les livres à eux-mêmes avant le match , et à la vindicte populaire après le match. Un arbitre, c'est aussi un athlète. Il doit être endurant et éveillé. Il doit avoir des aptitudes physiques qui lui permettent de tenir son rôle et son rang. Maintenant, chapitre organisationnel, les désignations tendancieuses et insolites même parfois sont là pour attiser les rivalités entre clubs et placer le football sur le terrain des rancœurs et des accusations. Pour ma part, sachant que je ne parle que de ce que je maîtrise, il est surprenant de noter que l'on a souvent désigné des arbitres néophytes pour les matchs du CA. Des choix expérimentaux et risqués. Quand bien même un arbitre est chevronné, s'il vient de purger une lourde sanction en raison d'un «flop arbitral», il est inconcevable et anormal que ce même arbitre soit par la suite désigné pour arbitrer un match à haut risque. Il faut tout d'abord lui laisser le temps de faire son examen de conscience, se remettre en cause, prendre du recul avant d'avoir de nouveau recours à ses services. Que de maux entourent notre arbitrage actuellement. Des anachronismes au niveau des désignations, de la formation, du recyclage défaillant, de la communication, du mental avec des hommes en noir sous pression, manquant de personnalité et de stature. Quand il faut sévir durant un match, ils tombent souvent dans le jeu des compensations. A Gafsa, le tout jeune Bassam Srarfi a été victime de gestes extrêmement violents en cours de match. L'arbitre (Amir Loussif) n'a pas bronché. C'est comme s'il était anesthésié par l'enjeu, stigmatisé par la pression et dépassé par les gesticulations aux abords du terrain. Notre entraîneur a été touché par un projectile et le sieur arbitre n'a réagi qu'après coup, suite à de longues et interminables minutes...Bref, on est pas sorti de l'auberge. Si nous prônons pour un football propre au vrai sens du terme, le premier rôle des arbitres est de protéger les joueurs. Combien parmi les nôtres ont été durement «séchés» sur le terrain cette saison ? A force de recevoir des coups, les muscles finissent par lâcher avec les conséquences que vous savez. Aux arbitres d'élite tunisiens, je dis: prenez vos responsabilités, armez-vous de courage, prenez exemple sur ce qui se fait de mieux dans le métier, faites votre propre révolution tranquille. Et nous serons à vos côtés quels que soient l'issue des matchs et le déroulement de la compétition».