L'économiste et professeur universitaire, Ridha Chkoundali, a exprimé ce mardi de vives préoccupations quant à la situation économique actuelle en Tunisie. Selon lui, le taux d'inflation général ne traduit pas une amélioration significative du pouvoir d'achat des citoyens. Il a en outre suggéré à l'Institut National de la Statistique (INS) la création d'un nouvel indicateur appelé "taux d'inflation alimentaire" ou "taux d'inflation des biens de première nécessité". Ce dernier aurait pour objectif d'évaluer plus précisément l'impact de l'inflation sur les dépenses quotidiennes des ménages tunisiens. En effet, lors de son passage ce matin sur les ondes de Jawhara FM, Chkoundali a révélé que, selon les données du site Numbeo, une des plus grandes bases de données mondiales sur le coût de la vie, une famille tunisienne de quatre personnes nécessite plus de 5 000 dinars mensuels, à l'exclusion des frais de location, pour subvenir à ses besoins essentiels. "La hausse continue des prix des produits alimentaires est une réalité qui pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des Tunisiens. Cela est perçu au quotidien par la majorité des citoyens", a indiqué l'économiste. Il a en outre exprimé des réserves concernant la politique de taux d'intérêt de la Banque Centrale de Tunisie, estimant que l'orientation actuelle, qui consiste à maintenir les taux élevés, n'est pas justifiée. Selon lui, la Banque Centrale semble percevoir la consommation comme une cause principale de l'inflation, alors que cette dernière joue en réalité un rôle essentiel dans la dynamique de croissance économique. Chkoundali a aussi insisté sur le fait que l'inflation n'est pas seulement d'origine monétaire, mais également liée à la politique d'endettement de l'Etat, qui continue de se financer directement auprès de la Banque centrale. Cette situation contribue à augmenter les pressions inflationnistes, malgré des efforts visant à limiter la masse monétaire.