Par M'hamed JAIBI Ayant rassemblé de manière effective, autour du chef du gouvernement, sept des neuf partis signataires de l'Accord de Carthage, la réunion tenue, vendredi à Dar Dhiafa, a marqué solennellement la relance d'un pacte d'union nationale qui a déjà permis l'adoption négociée de la loi de finances pour 2017, suite à de laborieux compromis échafaudés, en direct, par les représentants du peuple tunisien. Sept partis sur neuf Ennahdha, Nida Tounès, Al Joumhouri, Afek Tounès, Al Massar, Al Moubadara et Machrou Tounès ont donc répondu présent et poursuivent concrètement leur appui au gouvernement Chahed, mais l'absence de l'UPL et du mouvement Achaâb n'est pas forcément définitive et ne signifie pas obligatoirement une rupture du contrat de leur part. Certains signes donnaient plutôt à prévoir deux défections probables, celles de l'UPL de Slim Riahi et du MPT de Mohsen Marzouk, deux partis qui n'ont pas donné leurs voix lors du vote global de la loi de finances, et dont les leaders ont multiplié les déclarations à propos d'une «alliance démocratique» à laquelle se joindrait également le «groupe de sauvetage» de Nida Tounès, conduit par Ridha Belhaj. Les crises de Nida et de l'UPL L'interminable crise de Nida continue de conditionner le devenir de l'échiquier politique national qui, à l'approche d'hypothétiques élections municipales, pourtant inévitables, connaît une acrobatique et imprévisible gymnastique. En regard, une autre crise se développe rapidement sous nos yeux, celle de l'UPL qui ne sait plus où donner de la tête, avec au moins deux défections notoires. Ce, alors qu'Afek Tounès vit mal le départ de son leader du gouvernement, le compensant par le recrutement de personnalités marquantes de la société civile. Quel scrutin pour quelles municipales ? C'est dans la perspective des municipales que devra désormais être envisagée l'imprévisible gymnastique d'un échiquier politique qui se cherche, et qui, en l'état, arrange bien les deux seniors de la classe politique : le président Béji Caïd Essebsi et le leader islamiste Rached Ghannouchi. Or, personne ne peut affirmer, aujourd'hui, quelle forme exacte prendront ces municipales : scrutin majoritaire ou proportionnel, de listes ou individuel, et si listes, partisanes ou d'alliance. Car si les seniors optaient pour des listes de coalition, la partie serait gagnée d'avance, donc perdue pour d'autres. D'où la frénétique agitation sous-jasante au sein de toute l'étendue de la nouvelle classe politique, sachant que l'ancienne ne manquera pas de glaner, ici ou là, en sa qualité d'armée de réserve, des opportunités de choix.