Lors d'une table ronde organisée mercredi à Séville dans le cadre de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, Michket Slama Khaldi, ministre tunisienne des Finances, a insisté sur la nécessité d'adopter une "vision renouvelée de la dette souveraine", qui intègre pleinement son rôle dans le financement du développement durable. Cette rencontre, organisée conjointement par le Royaume d'Espagne et l'Organisation des Nations unies du 30 juin au 3 juillet, a réuni des experts et décideurs autour du thème "Réaliser une restructuration de la dette souveraine orientée vers le développement". Selon un communiqué officiel du ministère des Finances, Mme Khaldi a souligné qu'il n'est plus suffisant d'évaluer la dette uniquement à travers la capacité de remboursement ou les soldes budgétaires. Elle a appelé à reconnaître la contribution active de la dette dans le financement de la cohésion sociale, la création de richesse, la transformation économique, et la construction d'un avenir plus inclusif pour les générations futures. La ministre a insisté sur la nécessité de réorienter la dette vers la structuration de projets à fort impact social et économique, notamment dans les domaines des infrastructures technologiques et environnementales, afin que la dette devienne un véritable levier de transformation. Michket Slama Khaldi a rappelé l'engagement constant de la Tunisie à maintenir la stabilité de ses indicateurs financiers, malgré les incertitudes du contexte économique mondial. La dette publique tunisienne se maintient autour de 80 % du PIB, tandis que la dette extérieure connaît une baisse progressive, passant à environ 43 %, reflétant la volonté du pays de renforcer sa souveraineté économique et de maîtriser les risques externes. La ministre a enfin souligné que la préservation de cette stabilité requiert des investissements urgents dans les secteurs stratégiques essentiels à une croissance inclusive. Elle a identifié des priorités telles que la transition énergétique, l'adaptation au changement climatique, l'emploi des jeunes, ainsi que la modernisation des services de base, notamment la santé, l'éducation et la mobilité.