La défense flottante, le poids de Msakni et Selliti, l'hésitation de Kasperczak, ce n'est pas très rassurant après ce voyage ibérique. Mais rien d'alarmant. C'est toujours amical. Faut-il être frustré et mécontent et, par-delà, pessimiste pour la CAN 2016 après le voyage ibérique de notre sélection ? Une victoire aux tirs au but au bout d'un match nul 3-3 contre la catalogne, et une défaite concédée en 1ère mi-temps (1-3) contre les Basques, voilà «comptablement» le compte rendu de cette double confrontation. Un bilan peu rassurant à première vue. Même inquiétant pour une sélection qui s'apprête à jouer la CAN et qui veut jouer les premiers rôles. Pour ceux qui se trouvent frustrés et même pessimistes, il y a de quoi vraiment. Ce n'est pas le rendement d'ensemble ni le rendement individuel conforme aux attentes et qui justifie, en quelque sorte, le potentiel technique. Encaisser 6 buts en 48 heures et se faire dominer par une sélection basque, bien sur ses jambes, sont un mauvais signal que Kasperczak doit prendre très au sérieux. En même temps, être inquiet ne doit pas se transformer en une «anxiété» généralisée et un verdict prononcé contre la sélection. Ça reste toujours amical sans pression de résultat et ne doit pas sortir de ce cadre. N'oublions pas alors ce vieux fait puisé dans l'histoire du football : celui qui gagne et rassure en amical cale souvent en jouant la compétition officielle. Pour le moment, il y a lieu de signaler quelques faits et points saillants de cette double confrontation ibérique. Défense : un vrai casse-tête Kasperczak a aligné la plupart de ses défenseurs dans ces deux matches. Rien de rassurant. Nous avons encaissé 6 buts en 2 matches avec trois buts en une seule mi-temps devant les Basques, c'est vraiment inquiétant. Dhaouadi, Syam Ben Youssef appuyés par Meriah, avec Negguez et Abderrazak sur les couloirs et Ben Chrifia dans les bois, voilà une composition de la défense choisie par Kasperczak pour affronter les Basques. Ce n'était pas une réussite. Au contraire, c'était une défense prenable sur les balles arrêtées, aussi bien que sur les actions en mouvement. Le scénario des buts encaissés en dit beaucoup sur la fragilité de la défense. Ce n'est pas à notre avis une question de noms ou d'absences, le malaise de la défense avec Kasperczak dure depuis longtemps. Depuis qu'il est arrivé, il n'a pas réussi à donner de l'assurance à sa défense. Et même en présence de Abdennour, les choses ne sont pas allées mieux. On se souvient tous de la petite prestation de la défense face à la Guinée et à la Libye et combien notre défense a tremblé. C'est la seule chose qui nous fait peur avant la CAN. Et franchement, on ne voit pas comment les erreurs de placement et de duels perdus vont disparaître si l'on continue avec cet état d'esprit et ce laisser-aller. Msakni : qu'est-ce qu'il pèse! Quand Youssef Msakni s'est absenté, on a senti quand même un énorme vide. C'est un joueur, de par sa technique et ses aptitudes de joueur de percussion, qui reste le premier atout pour la sélection. Lui, comme Khazri, ne sont pas faciles à remplacer pour le sélectionneur national. Bguir et Khélifa ont été juste moyens pour ne pas dire limités et à quelques jours de la CAN et de la sélection finale, ils doivent se faire des soucis. En l'absence de Msakni, notre sélection manque de punch, de jeu, de profondeur et de régularité. Lui et Khazri seront deux pièces maîtresses à la CAN. Khénissi, lui aussi, a marqué des points avant le jour J. La conclusion? On a de quoi être inquiet. De quoi se poser des questions. Kasperczak reste encore hésitant, incapable de faire un choix ferme sur la manière de jouer et sur le choix. Toutefois, c'est de l'amical. Pas besoin de dramatiser.