Le onze national se trouve à pied d'œuvre en Espagne où il négociera demain le premier de ses quatre matches-tests en vue de la CAN du Gabon Alors que beaucoup de nations qualifiées pour le «Gabon 2017» sont confrontées à un tas de difficultés inhérentes au programme de préparation, dont l'Algérie, notre adversaire dans le cadre du groupe «B», l'équipe de Tunisie entame la phase précompétitive sans devoir endurer ce genre de polémiques. Le planning mis en place se révèle copieux et varié, n'ayant du reste suscité aucun commentaire contrarié. Sauf, peut-être, le profil des deux premiers sparring-partners proposés demain et vendredi prochain en terre ibérique. Ce à quoi répond d‘ailleurs le sélectionneur national, Henry Kasperczak, en rejetant d'un revers de la main cet argument : «Le débat est dépassé sur ce sujet, relève-t-il. Il n'est pas vraiment nécessaire que l'on joue contre uniquement des sélection africaines pour préparer une compétition continentale». On peut varier à l'envi les profils sans que cela prête à la moindre concession au registre des exigences techniques. Au contraire, une telle variété permet de travailler les thèmes les plus urgents dans des situations différentes. Et ces thèmes-là s'appellent aujourd'hui, de l'aveu du staff technique, concrétisation et finition devant les buts adverses, reconversion du jeu et replacement, notamment quand il s'agit de défendre dès la perte du ballon. La question s'avère cruciale dans un dispositif à trois défenseurs axiaux, soit dans un 3-5-2 (ou 3-6-1) qui se transforme en 5-3-2 en phase de repli. Or, on sait que le trio axial était jusque-là composé de Syam Ben Youssef, Aymen Abdennour et Bilel Mohsni. Il va subir un relookage (plutôt forcé) à partir du moment que l'athlétique défenseur axial de l'Etoile Sportive du Sahel a passé la première moitié de la saison sur le banc ou dans les tribunes, de polémique en polémique pour finir par chercher tout simplement la résiliation de son contrat. D'ailleurs, retenir un élément manquant complètement de compétition aurait été une insulte au bon sens et source de polémiques à n'en pas finir. Redistribution des cartes A une vingtaine de jours de la première sortie des Aigles au grand rassemblement du Gabon, le 17 janvier, devant les Lions de la Terenga, le premier souci a pour nom manque de compétition et joueurs qui font banquette dans leurs clubs. Parmi la dizaine d'expatriés convoqués, rares sont les éléments régulièrement alignés au sein de leurs clubs. L'accumulation de ces situations frustrantes de remplaçant au fil des journées prive incontestablement la majorité de nos expatriés d'un précieux temps de jeu sur la base duquel ils peuvent être jugés par le staff du onze national. Au lieu de quoi, Henry Kasperczak en est réduit à constater: «Je suis inquiet pour le football tunisien et pour ses joueurs!». Et se voit astreint à redistribuer les cartes, notamment quand il s'agit pour lui de devoir se priver du concours de son avant-centre titulaire, Hamdi Harbaoui, qui a vécu une saison blanche avec le club belge d'Anderlecht, avant de rompre les amarres avec celui-ci. Cette situation embarrassante fait aujourd'hui que les plans de jeu offensifs sont chambardés, à tel point que les solutions de rechange Ahmed Akaïchi et Taha Yassine Khénissi doivent pousser l'ambition et assumer une autre dimension. Kchok en dernière minute En tout cas, dans cette première partie de la préparation, certains éléments vont manquer à l'appel parce qu'ils sont retenus par leurs clubs : le cas d'Aymen Abdennour à Valence, Ali Maâloul à Al Ahly du Caire, Ahmed Akaïchi à Al Ittihad Jeddah ou encore Wahbi Khazri à Sunderland pour les besoins du fameux «boxing day». Enième souci dans cette longue veillée d'armes : quelques blessures qui nécessitent une prise en charge médicale. Le cas, notamment, du latéral gauche de l'Etoile Sportive du Sahel, Ghazi Abderrazak, ce qui a nécessité le rappel en dernière minute du défenseur du Club Athlétique Bizertin, Slimène Kchok. Le cas de celui-ci pose le problème des internationaux pris dans le tourbillon du mercato et qui risquent d'être peu ou prou déconcentrés par les échos du marché des transferts. Affinité Place, donc, demain à 19h00 à Gerone, près de Barcelone, au premier test espagnol devant la sélection catalane. Fin 2011, dans semblable contexte, avant une autre Coupe d'Afrique des nations disputée au Gabon, l'équipe nationale alors drivée par Sami Trabelsi avait fait match nul (0-0) à Barcelone. Cette fois-ci, elle croisera le fer avec une équipe de Catalogne privée de la quasi-totalité des joueurs du FC Barcelone, à l'exception de Sergio Roberto et Jordi Masip, mais renforcée par l'ancienne star blaugrana, Xavi Hernandez, qui exerce aujourd'hui au club Al-Sadd qatari, vendredi prochain (20h45) au stade San Mames de Bilbao. Place à la sélection basque qui présente une forte ossature de l'Athletic Bilbao (une dizaine de joueurs) et du Real Sociedad (sept éléments). Puis, on sera un peu dans le vif du sujet avec deux tests face à des sélections africaines présentes à Libreville : l'Ouganda, le 4 janvier au Stade olympique d'El Menzah, et l'Egypte, le 8 janvier, au stade Assalem du Caire. Dans le choix de ces deux derniers sparring-partners, il y a la ressemblance du style de jeu qui est recherchée : l'Egypte rappelle à certains égards les Fennecs, qui ne sont pas vraiment au mieux, alors que l'Ouganda peut révéler certaines affinités avec les redoutables Lions sénégalais. Passer la fin de l'année dans le cadre pétillant de la péninsule ibérique est tout ce qu'il y a de mieux pour déstresser le team national et le faire bénéficier d'un travail sérieux et intensif dans des installations up-to-date. Soit l'idéal pour une sélection qui ne manque pas d'ambition, mais qui ne garde pas moins les pieds sur terre.