Le projet de restauration et de valorisation des bassins des Aghlabides et de leur environnement immédiat a officiellement démarré, lundi, à Kairouan. Ce chantier d'envergure, d'une durée de 24 mois, est placé sous la supervision de la direction générale du génie militaire, en partenariat avec l'Institut national du patrimoine. Selon Hamadi Abdallah, secrétaire général chargé de la gestion des affaires de la municipalité de Kairouan, les travaux visent à réhabiliter intégralement ce site historique classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, en le transformant en un espace public moderne et attractif, tout en préservant son cachet patrimonial. Le projet comprend la restauration en profondeur des bassins, l'installation d'un système hydraulique innovant assurant un renouvellement constant de l'eau, ainsi que l'aménagement d'espaces verts irrigués par un système de goutte-à-goutte. L'ensemble du périmètre, qui s'étend sur 14 hectares, fera également l'objet d'une rénovation complète, y compris la réfection du mur d'enceinte. « Ce site emblématique jouera à nouveau son rôle de monument touristique et historique, tout en devenant un parc moderne et accessible à toutes les générations », a souligné le responsable, précisant que le projet tiendra compte des exigences liées aux changements climatiques, notamment en matière d'éclairage, de gestion de l'eau et de durabilité. Durant toute la durée des travaux, le site restera fermé au public. Ce projet est financé par une partie de la donation saoudienne allouée à la construction de l'hôpital universitaire Roi Salman Ben Abdelaziz, à la réhabilitation de la mosquée Okba Ibn Nafi, à la restauration de la médina de Kairouan, ainsi qu'aux bassins des Aghlabides. Pour rappel, le président de la République s'était rendu à la fin octobre 2024 à Kairouan lors d'une visite non annoncée, au cours de laquelle il avait constaté la dégradation du site : accumulation de déchets, fissures structurelles et absence d'entretien végétal. À la suite de cette visite, il avait ordonné la mise en œuvre immédiate du projet sous la supervision du génie militaire. Considérés comme l'un des chefs-d'œuvre de l'ingénierie hydraulique islamique, les bassins des Aghlabides ont été construits en 248 de l'Hégire (862 après J.-C.) par Ibrahim Ahmed Ben El-Aghlab, afin de répondre aux besoins en eau de la ville. Une réunion de travail tenue ce lundi au siège de la municipalité, en présence de représentants du génie militaire, de l'Agence de mise en valeur du patrimoine, des services d'assainissement et des différents opérateurs publics, a donné le coup d'envoi officiel à l'installation du chantier.