Ce label revient en force, puisque les entraîneurs tunisiens sont majoritaires dans notre compétition Recruter un entraîneur étranger n'est pas l'apanage de n'importe quel club. Seules les équipes les plus nanties avaient cette chance. On pense automatiquement au carré habituel du championnat, Club Africain, Espérance Sportive de Tunis, Etoile Sportive du Sahel et Club Sportif Sfaxien. Ces quatre clubs ont fait l'expérience aussi bien de l'entraîneur étranger que du Tunisien. Chaque type d'entraîneur a ses caractéristiques. Les étrangers, qui ont défilé dans notre championnat étaient pour la plupart des formateurs. Bien qu'ils aient remporté des titres, leur mission était aussi de laisser leur empreintes au club. Former des joueurs et les éduquer pour en faire des hommes était leur principal objectif. «On vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître», chantait Aznavour. Autrement dit, ces entraîneurs, dont nous voulons nous souvenir étaient Fabio Rocchegiani, André Nagy, Kristic, aujourd'hui disparus et, bien entendu, Tony Piechniczek, Amarildo et nous en oublions sûrement. Ces grands entraîneurs percevaient à l'époque ce qu'on appelait de gros salaires, mais leurs émoluments étaient quand même raisonnables par rapport au coût de la vie en ce temps-là. Ce n'est plus le cas malheureusement aujourd'hui. Le complexe de l'étranger Si la tendance a continué durant quelques années concernant ces entraîneurs étrangers, c'est uniquement à cause du comportement de quelques présidents de clubs obstinés. Le complexe de l'entraîneur étranger n'a pas voulu quitter leurs mémoires. Dès lors, nous avons vu défiler toutes sortes d'entraîneurs qui ont coaché dans les divisions inférieures, même dans leurs pays respectifs. A défaut de résultats probants, ils ont vite plié bagages. Aujourd'hui, nos dirigeants sportifs ont finalement compris qu'il y a sur la place de bons entraîneurs tunisiens. Jadis, le marché était le monopole de trois ou quatre noms connus. Nous citerons parmi eux Mokhtar Tlili, Youssef Zouaoui, Mrad Mahjoub et Faouzi Benzarti, bien entendu, encore en exercice. La nouvelle vague est bien sûr arrivée avec Ciheb Ellili, Maher Kanzari, Nabil Kouki, Mohamed Kouki, Lassaâd Diridi et nous en oublions. Les clubs commencent à leur faire confiance. Ils accaparent la scène bon gré, mal gré. Même si les résultats ne suivent pas, ces jeunes entraîneurs font parler d'eux. Ils maîtrisent leur sujet. Leur seul tort peut-être, est de ne pas se recycler continuellement. Ce qui est certain par contre, c'est que ces jeunes entraîneurs tunisiens commencent à marquer leur territoire. On commence à croire en eux et on fait souvent appel à leurs services. Si bien qu'ils sont aujourd'hui majoritaires dans notre championnat national. La principale raison de leur recrutement touche la communication avec les joueurs. Ils connaissent leur mentalité et savent les galvaniser. Il y a aussi le côté financier. Nos entraîneurs ne sont pas aussi gourmands que les étrangers. Pour le même résultat d'ailleurs, sinon mieux. Consommons tunisien alors!