L'enseignement n'est pas unidimensionnel. Il ne s'agit pas de dispenser uniquement un savoir comme on a tendance à le croire. Particulièrement, en cette période où les sources des connaissances se sont diversifiées. Par ailleurs, les programmes d'activité proposés aux élèves ne répondent souvent pas à leurs attentes L'exigence, pour l'école, de se repositionner est, donc, une question d'actualité. C'est ce dont tout le monde est convaincu. La réforme du système éducatif, qui en est encore au stade de chantier, a tenu compte de cette dimension. D'où l'idée très intéressante de créer un Office des œuvres scolaires (Ooesco). C'est le ministère de l'Education qui s'en charge. Bizarrement, cette initiative n'a pas trouvé un écho favorable auprès du Sges (Syndicat général de l'enseignement secondaire). Quoiqu'elle soit aussi controversée, la création d'un tel office ne peut que servir les intérêts des élèves. Ils seront les premiers gagnants. Atteindre les objectifs Il suffit de voir dans quelles conditions vivent les élèves dans les régions de l'intérieur pour se rendre à l'évidence. Améliorer ces conditions devient une urgence. Le temps n'est pas à la polémique d'autant que l'idée de «privatisation de l'école» à travers cet outil, soulevée par le Sges, ne tient pas debout devant les évidences. Aujourd'hui, cet office est le seul mécanisme susceptible de répondre à de nombreux défis qui n'ont pas trouvé les solutions qui s'imposent. On peut citer plusieurs exemples de ces lacunes. Il y a, certes, le transport, la restauration, l'hébergement, l'encadrement social et psychologique. De plus, tous les efforts seront orientés vers la préparation d'un terrain favorable à tous les élèves et garantissant l'égalité des chances pour tous. C'est ainsi que l'Ooesco s'est fixé comme objectifs de contribuer à promouvoir un ensemble d'activités et d'actions allant dans ce sens. L'une des préoccupations majeures pour des milliers d'élèves des zones rurales demeure le transport. Des actions pour leur venir en aide sont au programme. L'intervention des autorités et des associations est en cours. D'autre part, les cantines sont à l'œuvre pour fournir des rations alimentaires aux élèves et leur permettre de suivre leurs études dans des conditions plus supportables. L'objectif essentiel consiste à renforcer le réseau des cantines. En matière d'hébergement, il s'agit d'améliorer les conditions d'accueil à travers une meilleure qualité de service. Le volet animation culturelle jouit, lui aussi, de l'intérêt requis. D'après les programmes établis au niveau des structures concernées, on constate qu'il y a, toujours, des activités tant au niveau national que régional. Durant les vacances de fin du premier semestre, le ministère a proposé plusieurs manifestations et rencontres sans que cela ait bénéficié de la médiatisation souhaitée. Les responsables se sont contenté, semble-t-il, des supports internet du ministère sans plus. Les activités à l'intérieur des établissements scolaires n'ont pas profité au plus grand nombre d'élèves pour plusieurs raisons. Soit que les élèves eux-mêmes n'aient pas été suffisamment informés, soit qu'ils n'étaient pas assez motivés. En tout cas, la diversification des programmes ne répondait pas à la réalité des attentes. On sait, également, que des festivals se sont déroulés un peu partout et ont intéressé des sujets parmi les plus actuels. Une rencontre sur le thème de l'image et du cinéma s'est tenue dans l'espace Mahmoud Messaadi, à Tunis. La musique et les arts plastiques bénéficient d'activités renforcées. En outre, les excursions dans des sites touristiques, archéologiques ou historiques ont figuré en bonne place ainsi que les rencontres de formation en faveur, par exemple, des cuisiniers exerçant dans les internats. Objectif: les préparer à offrir un menu sain et équilibré. On a organisé, à cet effet, un cycle de formation pour les cuisiniers des internats dans le Centre de formation touristique de Nabeul dans les techniques de préparation des plats ou dans celles de l'hygiène ou du stockage des denrées alimentaires. De même, le Cnte (Centre national des technologies en éducation) a bénéficié d'un grand intérêt à l'occasion de la réception de supports numériques. La visite de ce centre a, sûrement, constitué un événement. Le volontariat : pilier de l'action Mais il faut signaler que d'autres visites se poursuivent au profit de tous les élèves. Ce sont, surtout, celles qui ont trait au Musée de l'Education ou au Musée du Bardo. Toutefois, ces efforts demeureront insuffisants s'ils ne sont pas soutenus par un travail d'information et de communication. L'apport extérieur serait, lui aussi, sollicité à condition qu'il obéisse aux critères de qualité et d'objectivité. On pense, là, aux associations spécialisées dont certaines sont déjà à l'œuvre et qui assurent, entre autres, le transport scolaire ou l'encadrement social. Parmi les organisations les plus indiquées, il y a, bien entendu, les scouts. De par sa crédibilité et sa longue expérience dans le domaine de l'encadrement de la jeunesse, cette structure ne peut être que d'un bon secours. A côté de ce partenaire, il est utile de mieux coordonner les efforts entre les intervenants officiels à l'instar des ministères des Affaires culturelles, de la Jeunesse et des Sports ou d'autres acteurs officiels. Le but est de rationaliser l'exploitation des infrastructures dont chacun dispose pour en tirer le meilleur profit. Actuellement et au niveau des activités sportives, les élèves sont handicapés par le manque d'espaces couverts suffisants. Dans les écoles primaires, les collèges ou les lycées, les activités d'éducation physique s'arrêtent, automatiquement, dès qu'il y a des intempéries. Et la situation dure depuis des années. Or, ce sont des heures perdues pour tous les élèves. On ne peut pas ne pas évoquer la problématique incontournable du bénévolat dans ce domaine. En effet, pour mener à bien une telle entreprise, la disponibilité des ressources humaines et matérielles est indispensable. Rien ne peut être fait sans ces deux paramètres cruciaux. Il y a, évidemment, les agents du ministère concerné. Mais il doit y avoir, également, des bénévoles soit parmi les cadres enseignants (avec la couverture nécessaire) soit appartenant à d'autres ministères soit, même, à la société civile. Sur ce point, il existe des réticences. Même si certains agents sont prêts à se porter volontaires, ils sont gênés par le regard des autres. Autrement dit, en agissant en bénévole on risque d'être mal vu par ces personnes qui ne veulent rien faire et ne laissent personne travailler. C'est une mentalité qui devient un obstacle devant tous les efforts. L'apport des célébrités (sportives, du théâtre, du cinéma, des autres arts, des médias, etc.) est largement souhaité. D'une pierre deux coups : ce sont ces stars qui gagnent en notoriété et c'est l'école qui en profite pour l'animation. Pour tout dire, l'animation de la vie scolaire est un dossier très délicat qu'il faut manipuler avec précaution.