Rentrée sereine et dans des conditions normales, promet l'autorité de tutelle, en dépit des difficultés qui s'annoncent et des menaces de grève. Le ministre de l'Education annonce, par ailleurs, des nouveautés dont la suppression définitive du bonus (20%) accordé aux candidats du Bac, la généralisation (et l'obligation) progressive sur 4 ans des classes préparatoires pour les enfants en âge préscolaire et la création d'une nouvelle filière littéraire dans les lycées pilotes à Sfax, Sousse et Tunis Au cours de son point de presse, hier, à l'occasion de la rentrée scolaire 2016-2017 qui démarre aujourd'hui, M. Néji Jalloul, ministre de l'Education, a tenu à rendre hommage à toute la famille de l'éducation et à l'ensemble des parties qui ont offert leurs services pour la réussite des actions entreprises par son département. Démarrage de la réforme Il a rappelé que la rentrée précédente était placée sous le signe de la discipline et de la lutte contre la violence et que cette année le mot d'ordre sera celui de « l'école citoyenne ». Aussi, assisterons-nous à une rentrée sereine et dans des conditions normales en dépit des difficultés qui s'annoncent par-ci, par-là. L'objectif essentiel étant d'assurer un meilleur rendement de l'école et une valorisation des ressources humaines disponibles. Il est évident que cette année sera une année charnière dans la mesure où elle devra servir à la mise en place des principaux points d'accord au sujet de la réforme du système éducatif. Cette mise en œuvre des recommandations et des propositions issues des consultations se fera par étape et en complète harmonie avec les différentes parties qui ont contribué à l'élaboration de cette réforme. Les préparatifs de cette rentrée ont commencé, en réalité, depuis le mois de février dernier par l'élaboration d'un plan de travail détaillé. Plusieurs axes en ont constitué les principaux centres d'intérêt dont, notamment, les nouveautés de la rentrée, des manuels scolaires, l'Office des œuvres scolaires, le programme national « l'Ecole récupère ses enfants », la réforme du système éducatif et l'entreprise amie de l'école ainsi que le «Mois de l'école 2 ». Plus de 2 millions d'élèves Concernant les aspects proprement statistiques, il faut noter que 1.093.000 élèves du primaire regagneront les bancs de l'école aujourd'hui 15 septembre. Soit une augmentation de 14.000 élèves par rapport à l'année passée. Ils seront encadrés par 64.350 instituteurs. Là, aussi, il faut noter une baisse des effectifs de près de 594 enseignants. Au niveau des collèges et des lycées, le nombre des élèves atteindra les 905.600 avec une hausse de 5.400 par rapport à 2015-2016. Le nombre des professeurs sera de 77.260 et une baisse de 183 enseignants par rapport à l'année dernière. L'augmentation des effectifs des élèves du primaire s'explique par la natalité galopante de ces dix dernières années, tandis que celle des collégiens et des lycéens serait due au grand nombre d'inscrits en septième année et des redoublants dans tous les autres niveaux. S'agissant du coût d'un élève, le ministre a précisé qu'un élève du primaire revient à l'Etat à 1.171 dinars. Un collégien ou un lycéen coûte 2.414 dinars. En moyenne, un élève vaut 1.738 dinars. Au sujet de la polémique engagée autour des collèges techniques, il a souligné que le coût d'un élève est de ... 15 millions de millimes. Puisqu'on trouve des classes de deux ou trois élèves encadrés par près de 7 professeurs ! 97 % du budget destinés aux salaires En tout cas, il est prévu de supprimer ces établissements dès cette année. Dans ce même ordre d'idées, d'autres suppressions sont au menu : celle des laboratoires de langue, de la réalisation de projet dans les matières optionnelles. N'oublions pas, non plus, la suppression définitive du fameux bonus (20%) accordé aux élèves du Bac. Dès la prochaine édition 2017, les futurs bacheliers ne pourront plus compter que sur les résultats qu'ils obtiendront dans les épreuves de cet examen national. Les classes à sections, elles aussi, n'existeront plus. A leur place, il y aura regroupement d'écoles. Par contre, il y aura création d'une nouvelle filière littéraire dans les lycées pilotes à Sfax, Sousse et Tunis. De même, on va opter pour la généralisation (et l'obligation) progressive sur 4 ans des classes préparatoires pour les enfants en âge préscolaire. Car on a constaté que ce phénomène influe sur l'égalité des chances pour des élèves arrivant en première année primaire après avoir suivi une classe préparatoire alors que d'autres entrent à l'école pour la première fois de leur vie. Le ministre a, en outre, insisté sur les efforts consentis par le pays dans l'opération éducative. Il suffit juste de savoir que 97 % du budget du ministère sont destinés aux salaires. Les 3 % restants vont servir à réaliser tous les programmes ambitieux (infrastructures, équipements) ! Est-ce logique ? Au niveau de l'infrastructure, on recense environ 6.070 établissements scolaires dont 4.562 écoles primaires (16 nouvelles écoles pour cette année), 1.508 collèges et lycées (11 nouvelles unités) et 3 nouveaux internats. Des extensions ont, également, eu lieu dans 516 établissements dont 299 écoles, 198 collèges et lycées et 19 internats d'une valeur totale de 50 millions de dinars. Ces extensions concernent la construction de salles, de laboratoires, de permanences, de blocs sanitaires, de dortoirs, de cantines, de cuisines... D'autres travaux d'entretien et de maintenance sont en cours dans 555 établissements. Le coût de l'opération s'élève à 110 millions de dinars. Pour terminer, on signalera les résultats enregistrés par la campagne « l'école récupère ses enfants ». À ce propos, on notera le retour de 20.000 élèves aux bancs des écoles.