Organiser des activités ludiques au sein des établissements scolaires pendant les vacances permet aux élèves de vaincre l'oisiveté et joindre l'utile à l'agréable. Mais beaucoup reste encore à faire dans ce domaine L'activité culturelle en milieu scolaire contribue à l'épanouissement de l'élève et à l'éclosion de ses dons cachés. C'est dans ce contexte que des clubs de spécialité ( lecture, environnement, musique, cinéma, multimédia, dramaturgie, informatique, peinture, dessin, créativité, santé, théâtre, poésie, etc.) ont été créés dans plusieurs établissements éducatifs du gouvernorat de Kairouan avec notamment pour objectifs de donner un nouveau souffle à la vie scolaire et protéger les élèves des risques de délinquance, de la drogue, de l'extrémisme et du phénomène du suicide. Ainsi, au niveau du primaire, on compte 242 clubs encadrant 4350 écoliers au sein de 82 écoles. Et au niveau du secondaire, il existe 310 clubs et plus de 5.000 adhérents encadrés malgré les nombreux problèmes. Mme Sawssen Jaadi, professeur de français et responsable d'un club de cinéma et de multimédia au lycée Okba, nous parle de son bonheur de voir des élèves motivés, ouverts aux autres cultures et désireux de produire des courts métrages et des séquences vidéo : «L'inconvénient, c'est que nous manquons de matériel et d'appareils de projection. Ce qui nous oblige souvent à nous débrouiller par nos propres moyens et nos connaissances. Il serait donc souhaitable que les responsables encouragent davantage les clubs de spécialité, ce qui donnera la chance aux jeunes talents de s'épanouir et de vaincre les mentalités rétrogrades». Quant à Mme Imen Badreddine, professeur d'anglais et responsable d'un club de créativité et de photographie au lycée de Sidi Amor Bouhajla, elle renchérit : «J'ai beaucoup apprécié le travail de mes élèves, de plus en plus nombreux au sein de ce club, et qui ne cessent de dévoiler des dons en musique, en dessin, en chant, en poésie. Mais pour promouvoir davantage ces activités multidisciplinaires à dimensions ludique et culturelle, il faudrait mettre davantage de moyens et d'équipements au sein des différents clubs de spécialité, notamment celui consacré au jeu dramatique, dépourvu de plancher bien aménagé, ce qui est dangereux pour les répétitions avec des risques de fracture». Beaucoup reste à faire Notons que, pour ces vacances d'hiver, beaucoup de responsables de ces clubs, avec la collaboration du commissariat régional à l'éducation, ont concocté un programme culturel varié qui intéresse les jeunes vacanciers et qui vise à promouvoir les loisirs en milieu rural et citadin, l'objectif étant que le produit culturel et récréatif soit à la portée du plus grand nombre d'élèves. Ainsi, des excursions ont été organisées vers le sud tunisien, ce qui a permis à certains de découvrir, pour la première fois, les charmes des oasis, des dunes de sable, des palmiers et des dromadaires. D'autres écoles ont programmé des ateliers de dessins animés et de photo numérique, des compétitions culturelles, des jeux éducatifs et des expositions documentaires autour du thème «La Tunisie à travers l'histoire». A l'école El Habib ( El Ala ), à l'école de la cité Azaza ( Nasrallah ) et au lycée pilote de Kairouan, plusieurs activités ont été organisées dont des expositions d'arts plastiques et de productions de jeunes, des journées de formation en informatique, des projections de films suivis de débats, des caravanes de jeunes pour les zones rurales très éloignées. En outre, on a organisé des chantiers de volontariat relatifs à la protection de l'environnement. M. Romdhane Saddem, directeur de l'école Ennabch, nous précise que ses élèves ont eu le plaisir de planter des arbustes, une façon de leur inculquer l'éducation verte et les principes de citoyenneté. N'oublions pas, par ailleurs, que des responsables de club de lecture, à l'instar de celui du lycée Ibn Rachik, ont distribué des œuvres littéraires à leurs élèves, afin qu'ils répondent, par la suite, à des tests d'évaluation. Des prix intéressants sont prévus pour les lauréats.