La campagne de récolte et de transformation des tomates industrielles dans le gouvernorat de Nabeul, lancée le 20 juin dernier, s'est officiellement achevée avec une production d'environ 260 000 tonnes, soit une moyenne de 45 tonnes à l'hectare, sur une superficie estimée à 6 000 hectares, a annoncé samedi 16 août 2025 Mohamed Ben Hassan, secrétaire général de l'Union régionale des producteurs de tomates destinées à la transformation. Selon lui, la saison a été marquée par une baisse de rendement de 30 à 40 % par rapport à l'année précédente, en raison de la propagation du mildiou, une maladie fongique qui a affecté de vastes superficies, notamment dans les délégations de Mida et Korba, entraînant une forte chute de la productivité. Les producteurs ont également souffert de la hausse du coût de production, estimé à plus de 15 000 dinars par hectare, ainsi que de l'accumulation des dettes, liées aux emprunts contractés en début de saison. À cela s'ajoutent le manque de main-d'œuvre, son coût croissant, et des pratiques abusives de certaines unités de transformation, qui appliquent des réductions arbitraires allant jusqu'à 30 % sans les mentionner dans les factures. Face à cette situation, l'Union régionale renouvelle son appel à boycotter la culture de la tomate pour la prochaine saison, à moins qu'un plan d'urgence ne soit mis en place pour réduire les coûts de production, améliorer la qualité des intrants et protéger les droits des agriculteurs. L'organisation appelle en outre à l'ouverture d'un dialogue national sur l'avenir du secteur agricole en Tunisie. Par ailleurs, Ben Hassan a alerté sur la crise que traverse actuellement la filière du piment rouge destiné à la transformation, touchée par des maladies destructrices, des plants de mauvaise qualité malgré des prix élevés et un prix d'achat dérisoire fixé à 800 millimes/kg, alors que le coût de production dépasse les 20 000 dinars/hectare. Il a également signalé des pertes massives causées par une prolifération exceptionnelle de rats, accentuant la précarité des producteurs. Il convient de rappeler que la région de Nabeul, qui compte 14 unités de transformation, représentait jusqu'à 65 % de la production nationale en 2017, avec plus de 11 000 hectares cultivés. Cette contribution a chuté à environ 30 % cette année, sur seulement 6 000 hectares, en raison de la baisse continue des rendements, désormais estimés entre 30 et 40 tonnes à l'hectare.