Démarrage de la 3e session des assises de la culture organisée par le Centre culturel international d'Hammamet et la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts, aujourd'hui, (dimanche 29 janvier) à partir de 10h00, à Dar Sébastien. A l'ère de la culture pour tous, et en quête d'efficacité et de professionnalisme en matière d'action culturelle, la Tunisie en ce XXIe siècle doit forcément s'informer de ce qui se fait autour de nous et savoir tirer profit des expériences des autres pays, en tenant compte de nos spécificités socioculturelles et géopolitiques. Les enjeux sont tels qu'il est absolument vital de trouver des pistes pour des solutions fiables. Un projet culturel, quel qu'il soit, ne peut exister que grâce à ceux qui sont chargés de le mettre en application. De ce fait, le Centre culturel international d'Hammamet (Ccih), après avoir entamé la réflexion sur la nature de ce projet, propose de se pencher sur le type et la qualité de la formation destinée aux opérateurs culturels. La 3e session des assises est placée sur le thème : «Quel projet de formation pour les opérateurs culturels ?». La nouvelle optique de l'établissement d'une politique culturelle qui réponde de manière réaliste et rationnelle aux besoins actuels nécessite la création d'une structure de formation hors des sentiers battus et capable de se renouveler. Selon les organisateurs : «Après la démocratisation de la culture, il a été question de démocratie culturelle. Les concepts se suivent en s'opposant les uns aux autres en quête de modernité et de modernisation. En ce qui concerne la Méditerranée, d'autres questions se posent et une autre vision s'impose, d'où la nécessité de dépoussiérer un secteur longtemps frileux face à la nouveauté ou au renouvellement et enlisé dans un cercle vicieux qu'il a lui-même créé. Les dirigeants, les cadres et les agents du domaine culturel sont désormais acculés à concevoir un fonctionnement affranchi du carcan de la bureaucratie et capable d'affronter les nouveaux enjeux de la mondialisation et de l'essor technologique fulgurant». Cela dit, il est question aujourd'hui non plus d'administration, mais de «management culturel». Il ne s'agit pas de débarrasser la culture de son rôle instructif ou éducatif, mais de l'organiser au mieux. Mais sans actions concrètes, le discours sur la culture risque de se perdre encore longtemps dans les limbes de la théorisation gratuite et d'être lettre morte, comme c'est, malheureusement, le cas dans la plupart des pays du tiers-monde. C'est dans ce sens que les assises de la culture proposent, alors, d'organiser un débat autour des thèmes suivants : «Est-il nécessaire d'organiser les "Etats généraux" de la culture, des métiers de la culture et de la formation académique et professionnelle des opérateurs de la culture en Tunisie ?», «L'importance des enjeux que représente la qualité de la formation dans le secteur de la culture», «Comment définir ou concevoir des formations types pouvant répondre aux besoins locaux, régionaux et nationaux ?». Et étant donné que le Ccih est habilité selon son statut à concevoir des programmes de formation complémentaires dans le domaine culturel, «quelles mesures doit-on prendre pour activer cette fonction qui reste jusque-là une décision simplement formelle ?». Participeront à cette journée qui débutera, aujourd'hui, de 10h00 à 16h00 à Dar Sébastien à Hammamet, l'universitaire Sana Tamzini, le directeur général de l'action culturelle au ministère des Affaires culturelles, Mahmoud El Majri, le directeur de la formation au sein du ministère, Fathi Babai, et le directeur de la salle Le Rio, Habib Belhedi. Outre les interventions, deux ateliers de réflexion sont prévus autour des thèmes : «Quelle formation pour les opérateurs culturels du service public ?» et «Quelle formation pour les opérateurs culturels privés ?». Nous y reviendrons.