A l'occasion de la prochaine rencontre féminine littéraire à La Marsa, Sonia Chamkhi revient sur sa participation à cette manifestation qui a comme objectif de faire connaître les auteures tunisiennes. Le 18 janvier dernier, près d'une quarantaine de personnes se sont donné rendez-vous dans la salle de la librairie Millefeuilles pour assister aux lectures de la troupe « Des vives voix ». Celle-ci chaperonnera ces rencontres jusqu'au mois d'avril. Un premier événement de taille pour ce noyau de passionnés de lecture. Chaque quinzaine, un membre de la troupe présentera l'invité d'honneur. Et, dernièrement, la première qui a ouvert le bal était Sonia Chamkhi, artiste polyvalente, universitaire, ancienne journaliste et, plus récemment, scénariste au parcours prolifique. Elle est revenue sur sa carrière, mais surtout sur ses propres ouvrages et ses influences littéraires, pendant au moins une heure, et ce, en se focalisant sur des passages appartenant à des écrivaines qui l'ont grandement marquée. Elle n'omet pas de mentionner, dès le départ, qu'elle souffre « d'amnésie » et que « longtemps, ça lui arrive d'écrire, de lire énormément, mais d'oublier». Une mémoire de poisson rouge ! Mais, au fur et à mesure, les figures littéraires féminines n'ont pas tardé à faire surface. Des noms d'essayistes et romancières, telle Agota Kristof et sa trilogie Le grand cahier, la preuve, le troisième mensonge était à l'origine même de son premier roman et de son désir d'écrire. Françoise Sagan et son titre Bonjour tristesse, lui ont appris que «l'égoïsme, l'inconscience et la désinvolture peuvent mener au suicide». Chamkhi a été à la fois fascinée et scandalisée par la liberté que proclamait Simone de Beauvoir. Sans oublier, Amélie Nothomb. Les rires et la bonne humeur que lui procure cette auteure l'ont beaucoup divertie et enrichie. Cette dernière oscille entre absurde, pertinence et impertinence. Et pour finir, elle a évoqué « Nina Bouraoui », l'écrivaine franco-algérienne incontournable, mais que Sonia « a choisi de quitter ». Toujours dans la même thématique des «Femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? », Chamkhi répond : « Pire, elles sont scandaleuses ! » et enchaîne avec d'autres sommités féminines, comme Catherine Millet, Marilyn French et l'iconique Marguerite Duras et sa trilogie. Les membres «Des vives voix» ont choisi des extraits de ses livres Leïla ou la femme de l'aube, Prix Zoubeïda-Bchir de la Création féminine, prix Comar du premier roman, entre autres, et de L'homme du crépuscule, pour les présenter à une foule de passionnés, venus nombreux, bravant le froid et les contraintes des heures de pointe. La prochaine rencontre littéraire, prévue pour le 1er février, à la même heure et au même endroit, sera consacrée à Rabaa Ben Achour- Abdelkefi qui reviendra sur son Borj Louzir et décortiquera cette thématique à sa manière.