Par Jalel Mestiri Au point où en est aujourd'hui le handball, il est vital d'abattre la forteresse de la nullité, de recomposer les priorités, de redéfinir les structures. Bref de s'appuyer sur de vraies valeurs On ne cessera jamais de penser que les possibilités et les limites de l'équipe nationale de handball sont en elle. Comme toujours, elles tiennent à l'adaptation au contexte dans lequel elle se trouve. Mais aussi et surtout à travers la présence de joueurs d'exception capables vraiment de faire la différence. Ceux-là même qui ont le pouvoir et l'art d'être là, au bon moment et au bon endroit. S'en remettre aujourd'hui au bon sens de la sélection telle qu'elle se revendique depuis la grande consécration de 2005, de ses hommes et de leurs prérogatives, est un exercice de haute voltige. Le handball a beaucoup perdu de sa verve, de son aura, mais surtout de sa crédibilité et de ses réelles aptitudes. Par rapport à qui était raté, ou encore gâché, il y a une bonne matière à réflexion. Les hommes vont, les hommes viennent et le handball est encore dans l'incapacité de rééditer ses anciens exploits. Rien n'a changé. Les promesses ne dépassent pas le stade des paroles. Le sport numéro 2 a besoin d'actes et d'actions et pas seulement de présages. Dans sa situation actuelle, il est aujourd'hui une source d'inquiétude et une crainte avérée pour ses amateurs, mais aussi pour tout le grand public. On aurait aimé que les exploits d'un temps aujourd'hui bien révolu puissent servir à l'émergence d'une nouvelle génération, de nouveaux champions. Qu'ils constituent une référence pour un sport qui ne peut plus désormais aspirer à une place sur l'échiquier international. Que ces exploits montrent la voie inspirent plus que qu'ils ne désolent... En même temps, l'on n'hésite pas à déduire que beaucoup de joueurs ont carrément perdu de leur éclat au point qu'ils n'arrivent plus à soutenir les exigences du haut niveau. Il y a certainement des leçons à retenir de la participation de la sélection au dernier Mondial. On ne saura en effet ignorer le fait d'avoir fait un fort mauvais usage des notions de jeu et notamment celles de la défense et de la reconversion. La sélection peut résister dans certains matches à la rivalité de plus en plus croissante, mais point en permanence. Certains dispositifs peuvent aussi être utilisés de temps en temps, mais pas au point d'en créer un système. Aujourd'hui, la question essentielle est de savoir si la sélection de handball a vraiment de l'avenir face à autant de défaillances, face à l'égarement de ses acteurs. Le chemin est encore long et les écueils sont nombreux. Il faudra certainement du temps, encore du temps, beaucoup de temps, pour qu'elle puisse vraiment se remettre sur la bonne voie. Au point où elle en est aujourd'hui, il est vital d'abattre la forteresse de la nullité, de recomposer les priorités, de redéfinir les structures. Bref de s'appuyer sur de vraies valeurs.