Du 23 au 28 mars, 35 longs-métrages et 94 films courts seront projetés entre les six espaces de la ville de Sousse, qui accueille la 10e édition du Fifej. Le directeur du Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse de Sousse (Fifej), Hassen Alileche, a tenu, hier, à la Maison de la culture Ibn Rachiq, la conférence de presse annonçant la 10e édition du festival bisannuel. «Nous avons renoncé à faire du festival un événement annuel par manque de moyens», a déclaré Alileche dans la première partie de la conférence, qu'il a consacrée aux difficultés financières que rencontre le festival, prévu du 23 au 28 mars à Sousse dans six espaces différents. Cette année, le directeur affirme que l'équipe ne connaît même pas le chiffre correspondant au budget du festival. Depuis sa naissance en 1991, la manifestation est organisée sous l'égide du ministère de la Culture, dont une commission va se réunir dans le courant de cette semaine pour décider de ce chiffre. En attendant, l'équipe tient le coup grâce à une aide du délégué régional à la culture de Sousse, ainsi que d'une subvention de 7,5 mille dinars accordée par le ministère de l'Education. Hassen Alileche n'a pas manqué d'évoquer les difficultés que rencontrent de nombreuses associations culturelles depuis la promulgation de la nouvelle loi les concernant, selon laquelle elles ne peuvent obtenir de subvention que d'une seule source publique. Cela a diminué leurs ressources et causé l'annulation de nombreux événements. Le directeur du Fifej a tenu, en cette occasion, à rappeler l'importance du festival, de par son thème, son apport à la scène culturelle tunisienne et son ouverture au monde. «C'est ici qu'a eu lieu la première mondiale de Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot », a-t-il déclaré. L'importance du Fifej réside aussi dans son enjeu majeur : l'éducation à l'image et sa vulgarisation. Cela se manifeste à travers l'organisation, cette année, de 12 ateliers sur des thèmes comme le scénario, le documentaire et la direction d'acteur, auxquels participent de jeunes tunisiens et trente jeunes étrangers venant d'Italie, du Maroc, du Yémen et de Grèce. De plus, une rencontre sera dédiée au thème de l'éducation à l'image, le 25 mars, en présence d'associations culturelles et du directeur du centre national du cinéma et de l'image, Adnène Khedher. Elle sera suivie, le lendemain, d'une deuxième rencontre sur les nouvelles législations du secteur cinématographique. Cette édition comporte également «L'école de cinéma», une série d'ateliers artistiques destinés aux jeunes de Sousse. Le film d'ouverture est une réalisation de Mohamed Malass, un film intitulé Echelle pour Damas. Le réalisateur sera également l'invité du festival. Les films de la compétition officielle dans ses quatre catégories (long-métrage enfant; long-métrage jeune, court-métrage enfant; court-métrage jeune) seront appréciés par un jury composé de Jalila Baccar (dramaturge tunisienne), Kai S.Pieck (réalisateur allemand) , Myriam Sassine (productrice libanaise), Nikos Theodosiou (cinéaste grec) et Marcel Maïga (organisateur de festival malien). Cette compétition comporte en tout 26 films de différentes nationalités. Ces derniers seront également jugés par un jury de cinq jeunes tunisiens. «Le festival essaye de donner de la visibilité aux films tunisiens», affirme Hassen Alileche. Le cinéma local destiné aux jeunes et aux enfants est présent dans la compétition officielle, mais aussi à l'occasion de la section «Panorama des films tunisiens», où 13 œuvres cinématographiques entre fiction et documentaire seront projetées au public. La section hommage est, cette année, consacrée au cinéma du Venezuela avec, au programme, huit courts et longs-métrages datant des cinq dernières années. Les amateurs du 7e art peuvent également assister aux cinq master class proposé au Fifej cette année. Malgré les difficultés financières, l'équipe du festival a tenu à inviter des professionnels tunisiens et étrangers, afin d'enrichir la rencontre des jeunes entre eux, et d'assurer au festival un rayonnement dans la continuité.