Des spécialistes en santé publique et experts en biotechnologie ont appelé ce jeudi à la mise en œuvre de mesures urgentes pour faire face à la recrudescence des maladies liées aux changements climatiques, lors d'une journée scientifique organisée sous le thème "Climat et santé". Le professeur Hachmi Louzir, expert en biotechnologie et santé, a déclaré que les participants ont formulé une série de recommandations visant à limiter l'impact sanitaire du réchauffement climatique, en particulier dans le cadre du programme national pour l'accélération de la création d'un Observatoire Climat-Santé. Des maladies déjà visibles en Tunisie Selon Louzir, le changement climatique, désormais une réalité mondiale et nationale, est à l'origine de la propagation croissante de maladies infectieuses, respiratoires, cardiovasculaires et mentales, ainsi que de nouvelles pathologies émergentes. Il a révélé que plusieurs maladies sensibles aux variations climatiques sont déjà présentes en Tunisie, parmi lesquelles : la leishmaniose, la fièvre de Malte (brucellose), la fièvre du Nil occidental et la rage. "Ces maladies nécessitent une stratégie nationale de prévention et de lutte adaptée aux nouveaux risques environnementaux", a-t-il affirmé. Un appel à la coordination et à l'innovation Les experts recommandent la création d'un réseau national de surveillance et de détection précoce des maladies climatiques, ainsi qu'un renforcement des laboratoires de référence spécialisés dans l'analyse et la veille épidémiologique. Ils insistent également sur l'importance d'une coordination étroite entre les différents acteurs du secteur de la santé et les décideurs publics, afin de garantir une réponse rapide et efficace. Enfin, le soutien à la recherche et à l'innovation est jugé indispensable pour développer de nouveaux médicaments et vaccins capables de lutter contre les maladies émergentes favorisées par le réchauffement climatique.