La pratique d'un sport, et plus particulièrement le football, expose l'ensemble de ses pratiquants à des blessures en lien avec les conditions de pratique. Que l'on soit footballeur de haut niveau ou simple pratiquant, les blessures sont les mêmes, mais les prises en charge sont beaucoup plus spectaculaires pour le professionnel avec une médiatisation de sa gravité et de son temps d'arrêt de pratique du football. Souvent pour les champions, les médecins sont à la limite du respect du secret médical obligatoire. Mais on peut reprendre quelques cas de joueurs qui nous ont fait rêver et qui ont dû soit arrêter leur carrière pendant un temps toujours trop long, soit mettre définitivement celle-ci entre parenthèses pour ne pas avoir pu reprendre après leur blessure leur niveau antérieur. Zlatan Ibrahimovic, accident musculaire A la 67e minute d'un match de coupe d'Europe contre Chelsea, seul lors d'un démarrage il s'est fait une élongation, plus un claquage des ischio-jambiers. Just Fontaine, double fracture de la jambe Avant-centre de l'équipe de France des années 50, il est toujours le meilleur buteur de tous les temps d'une phase finale de Coupe du monde avec 13 buts en 6 matchs en Suède. Il est victime, le 20 mars 1960, lors d'un match contre Sochaux, d'une double fracture de la jambe. Traité à l'époque par les meilleurs spécialistes, il n'a pas pu reprendre son niveau et s'est orienté dans la carrière d'entraîneur. Il fut d'ailleurs pendant un petit temps sélectionneur de l‘équipe de France. Zinedine Zidane, déchirure du quadriceps L'ancien capitaine et champion du monde avec la France en 1998 s'est blessé le 26 mai 2002, lors d'une rencontre amicale contre la Corée du Sud, en match de préparation de la Coupe du monde. Il ressentit une douleur vive à la cuisse gauche, avec déchirure du quadriceps. Cette lésion musculaire, qui est l'une des plus fréquentes dans la pratique du sport et du football, a été médiatisée avec la réalisation d'un certain nombre d'examens inhabituels en lien de toutes les façons avec l'importance que représentait ce joueur pour l'équipe de France. Tout le staff médical fit son maximum pour soigner cette déchirure, sachant que les examens habituels échographiques et IRM ne purent que finalement constater la gravité de l'accident et espérer une reprise sportive relativement prématurée, ce qui fut fait contre le Danemark, mais le joueur n'étant pas complètement rétabli et l'équipe de France n'ayant pas retrouvé sa cohésion, cette blessure eut la conséquence fâcheuse de déstabiliser et d'éliminer la sélection dès la phase qualificative. Robert Pires, lésion du ligament croisé antérieur du genou droit Le 23 mars 2002, lors d'un quart de finale de la Cup en Angleterre, Robert Pires effectue un petit saut anodin au-dessus d'un défenseur pour éviter un tacle. En retombant sur sa jambe droite, son genou pivote ; le diagnostic presque immédiat du staff médical d'Arsenal est unanime : il s'agit d'une lésion brutale du ligament croisé antérieur du genou droit. Il est confirmé par une IRM, et après quelques hésitations de prise en charge, le joueur est finalement opéré en France, devenant indisponible pour la Coupe du monde en 2002. La rupture du ligament croisé antérieur est fréquente chez les footballeurs, même si chez les professionnels, elle semble être moins grave. Les techniques de prise en charge ont évolué, permettant une reprise espérée dans les 6 mois, ceci au prix d'une rééducation spécifique bien adaptée et souvent effectuée en centre de rééducation sportif spécialisé. Franck Ribéry, pubalgie Le milieu de terrain international français, né à Boulogne-sur-Mer, passa de Marseille au Bayern de Munich. Victime d'une pubalgie il devient en novembre 2009 indisponible des terrains pendant plusieurs mois. La pubalgie se traite par le repos, la rééducation spécifique doit quelquefois bénéficier d'un traitement chirurgical. De nombreux joueurs, dans les années 70-80, ont été victimes de pubalgies. C'est à la suite de ces véritables épidémies de pubalgies que l'on a mis en place, médecins, préparateurs physiques et staff technique, des méthodes de préparation et de gainage afin d'éviter l'apparition de la pubalgie qui est la tendinite chronique la plus fréquente en football. Franck Ribéry a repris progressivement son niveau de jeu, grâce à une réhabilitation à l'effort permettant un rééquilibrage des différents muscles du bassin. Son niveau lui avait permis d'être sélectionné par Raymond Domenech pour la Coupe du monde 2010. Mickaël Landreau, lésion d'un ménisque Gardien de but professionnel depuis 1996, Mickaël Landreau fut gardien de but du Football Club de Nantes pendant très longtemps. Le 11 octobre 2003, il ressent une douleur vive au niveau du genou, accident certes grave mais finalement bénin puisqu'il s'agit banalement de la lésion la plus fréquente chez les footballeurs : une lésion d'un ménisque. Opéré, il pouvait reprendre très vite avec beaucoup d'efficacité et de brio son poste de gardien de but. Arrivant au LOSC en juin 2009, il se blesse lors d'un entraînement avec rupture de ligaments croisés du genou droit. Opéré en urgences après la réalisation d'examens d'imagerie confirmant la lésion par les meilleurs spécialistes du genou, il entama une rééducation très intensive lui permettant de reprendre très vite le chemin des filets en regagnant petit à petit sa place de titulaire, ce qui le conduisit à être finalement sur la liste des 30 désignés par Raymond Domenech pour la Coupe du monde de 2010. Il s'agit d'une performance remarquable mettant en avant à la fois les progrès de la chirurgie, de la rééducation, de la préparation physique et permettant d'associer le mental exemplaire de ce gardien de grande classe. David Trezeguet, entorse tibio-tarsienne Joueur très efficace de l'équipe de France, il en était devenu un maillon fort. Victime le 4 juin 2004 d'une entorse tibio-tarsienne à l'entraînement, il a été tenu à l'écart des terrains suite à ce que l'on peut appeler le «pied du footballeur», c'est-à-dire une répétition de mini-entorses handicapantes. Le pied du footballeur est sollicité par choc, par tacle, variation de course, et au shoot dans le ballon. Il peut se former une arthrose précoce, intitulée le «pied du footballeur». Il faut différencier les entorses répétitives par lésion des ligaments et les douleurs répétitives par phénomène dégénératif de type usure. Toutefois, alors que les entorses fréquentes dans le football étaient systématiquement plâtrées, voire opérées il y a une vingtaine d'années, aujourd'hui le traitement a totalement évolué avec une prise en charge beaucoup plus dynamique et une tolérance d'instabilité qui évite de nombreuses opérations. Eviter les effets secondaires, c'est pratiquer une très bonne rééducation, dont une technique appelée de « proprioception » pour retrouver ses sensations et éviter de se retordre le pied. Changer souvent de structure de terrain peut occasionner la survenue d'entorses répétitives par manque de repères et par sollicitation normale du pied. Les chaussures gardent toute leur importance, il faut pouvoir jouer avec des crampons adaptés à la surface. Ces quelques cas de joueurs qui nous ont fait rêver ne doivent pas faire oublier les nombreux cas de blessures qui surviennent sur tous les terrains, toutes les semaines, à n'importe quel joueur, quel que soit son niveau. Toutefois, même si le joueur professionnel peut obtenir des examens très rapidement, ils sont pratiquement les mêmes pour tous, en sachant que l'on va privilégier l'échographie à l'IRM pour les lésions musculaires et la radiologie au scanner pour les accidents osseux. En tout état de cause, le médecin du sport fera le diagnostic à partir des mêmes éléments de compétence, les examens par acliniques seront prescrits et le traitement proposé sera de toute évidence le même.