Ahmed Sghaier est son oncle. Son frère est Fethi Skhiri qui prit sa relève au poste de latéral droit. Taoufik Skhiri raconte comment il a conseillé son frère cadet qui allait devenir entraîneur des jeunes et adjoint au Stade Tunisien. «Alors que je suis né en 1948, mon frère Fethi a vu le jour deux ans plus tard. J'ai attrapé le virus du football. Je crois que Fethi m'a largement dépassé dans cette passion maladive pour le sport-roi. On a joué ensemble au quartier, puis en première année juniors avec Rachid Turki. J'allais ensuite accéder aux seniors du ST. Fethi va prendre ma relève au poste de latéral droit une fois que je suis parti en Allemagne. Il était milieu de terrain, mais Ammar Nahali en fera un latéral droit. Nous étions pourtant différents: lui, c'est le genre technique; moi, j'étais fort physiquement. Je lui ai conseillé d'ajouter la dimension physique à ses dons techniques incontestables. Je lui ai inculqué le sens de la souffrance et du sacrifice, les valeurs nobles du sport, le respect de l'adversaire, comment donner pour recevoir...Fethi était en fait très doué. Ameur Hizem l'avait convoqué en sélection. Malheureusement, il a attrapé une angine mal soignée qui allait développer un rhumatisme articulaire aigu. Lors d'une visite médicale effectuée par les postulants au maillot national, Dr Léger lui a conseillé d'arrêter sa carrière. Autrement, il pouvait à tout moment avoir un sérieux problème cardiaque. Fethi a dû se soigner. Dieu merci, il l'a échappé belle. Il va bien maintenant. «Le sac d'Ahmed Sghaier» Oui, avoir un frère dans un même sport constitue un avantage et pour l'un et pour l'autre. Le soir, en rentrant à la maison, nous faisons notre autocritique. Je lui dis qu'il aurait dû faire tel geste, se positionner à un tel niveau...Et vice versa. Notre père Mohamed Salah allait souvent voir notre entraîneur cadets, Amor Mejri, pour lui dire : «Fethi et Taoufik sont tes frères cadets, fais avec eux le nécessaire». Il faut dire que notre frère Naceur nous a beaucoup influencés. Il a été joueur de basket-ball au ST. Avant de devenir entraîneur et officiel de table. Mais c'est indiscutablement de mon oncle maternel Ahmed Sghaier, l'ancien défenseur international de l'UST et père de Salouane, ancien joueur du ST, que je tiens ce virus. Il a évolué en sélection nationale de 1960 à 1965. Il venait de Manouba qui n'a pas pourtant voulu le libérer. Malgré tout, le sélectionneur Kristic continuait de le convoquer avec l'équipe de Tunisie. Je me rappelle que je lui portais le sac jusqu'à la Rue de Rome où un bus attendait les internationaux pour aller en stage avec l'équipe nationale. Cela me permettait de voir de près mes idoles Chetali, Taoufik, Cherif.... Ahmed Sghaier venait manger chez nous. Il disait à mon père : «Laissez vos enfants pratiquer le foot s'ils en ont envie». Ma mère me racontera plus tard que je lui disais souvent: «Vous allez voir, je vais être encore meilleur que mon oncle Ahmed».