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L'art est résistance ou n'est pas
Affaire de la pièce: AlHakom Ettakathor
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 02 - 2017


Par Samira DAMI
Suite à la polémique, que l'on sait, provoquée par l'affiche de la pièce chorégraphique «Fausse couche» de Néjib Khalfallah ou plus précisément par son titre en langue arabe «Alhakom Attakathor», voilà que le syndicat national des imams et des cadres religieux soutient cette création artistique produite par le Théâtre national tunisien (TNT).
Mieux, le SG de ce syndicat, Fadhel Achour, a déclaré, lundi dernier, dans l'émission «Politica» sur Jawhara-FM que «l'utilisation d'un verset coranique pour intituler un livre ou une œuvre artistique n'est pas contraire à la religion et ne porte aucune atteinte au livre sacré». Ajoutant que «certaines parties s'érigent en défenseurs du Coran, sans le comprendre comme il se doit, et dans un but de servir des intérêts personnels, certifiant que le syndicat national des imams et des cadres religieux, ne voit aucune objection à intituler une pièce théâtrale par un verset du Coran». Cela, tout en exprimant son étonnement «de voir le metteur en scène de la pièce renoncer au titre en langue arabe après la polémique qu'il a suscitée».
Fadhel Achour, a, ensuite, expliqué qu'il existe des problèmes au sein du secteur des imams qu'il a qualifiés de «dangereux», dont notamment, a-t-il précisé, «les prêches extrémistes et politisés qui sont, jusqu'à présent, prononcés dans nos mosquées et qui s'acharnent à s'attaquer aux artistes, aux syndicalistes et autres». Voilà un avis tout à fait opposé à celui du conseil national syndical des imams et cadres des mosquées relevant de l'organisation tunisienne du travail qui a exigé, le jeudi 16 février, par le biais d'un acte huissier, le retrait sous 24 heures de l'affiche du spectacle estimant que le titre en langue arabe constitue «une atteinte au sacré».
Un acte relayé par un appel à la mobilisation lancé par le fondamentaliste Ridha Jaouadi sur son compte facebook.
Cet ancien imam limogé de la mosquée Sidi Lakhmi à Sfax, qui a ameuté le procureur de la République, les autorités et les responsables du ministère de la Culture et a chauffé ses troupes, n'a pas,bien sûr, vu la pièce.
Après les déclarations de Fadhel Achour dans «Politica» qui sont venues consolider les positions de tous ceux qui ont, entre gens de la profession, activistes, journalistes, internautes et autres, critiqué l'abdication du chorégraphe et de la direction du TNT, faut-il donc comprendre que ces derniers n'ont pas assez résisté et ont vite fait de capituler sous la pression des censeurs fondamentalistes en optant pour la supression du titre en langue arabe de la pièce ?
N'ont-ils pas, ainsi, renoncé à cette liberté d'expression garantie par la Constitution ? Pour beaucoup, c'est le cas car l'art est résistance ou n'est pas ! Mais la directeur du TNT a un autre point de vue qu'il a expliqué dans un communiqué indiquant «qu'il a choisi de ne pas invoquer le droit constitutionnel garantissant la liberté de création artistique afin d'éviter l'instrumentalisation politique de cette affaire de la part de fanatiques..., notamment en perspective des prochaines élections municipales».
Fallait-il céder aux pressions?
C'est donc, selon Fadhel Achour, en accord avec le chorégraphe et le ministère des Affaires culturelles que la décision a été prise de marquer d'un x noir cachant le titre en langue arabe de la pièce sur l'affiche. Cela dans le but final de désamorcer la mobilisation des fondamentalistes. Le directeur du TNT a appelé à serrer les rangs entre artistes et à un débat de fond sur «la censure religieuse» qui sera organisé, prochainement au sein du TNT, tout en annonçant sa décision de poursuivre Ridha Jaouadi en justice.
Mais il n'empêche que cette abdication constitue un précédent qui donnera des ailes aux censeurs de tous bords. Il fallait, donc, à notre avis, faire preuve de résistance d'autant que «Alhakom Ettakathor» est, selon le penseur Youssef Seddik, une expression qui existait bien avant le Coran.
De plus, rien n'interdit l'utilisation d'un verset coranique dans une œuvre artistique, cela a été fait auparavant et surtout que le communiqué de la direction du TNT et les déclarations de Néjib Khalfallah lui-même précisent que «La pièce ne vise d'aucune manière la question religieuse ni au niveau du mot ni au niveau du jeu d'acteur».
On peut lire, également, dans le communiqué «qu'il s'agit d'une tentative odieuse et planifiée pour faire échouer un projet artistique moderne et progressiste allant à l'encontre d'une pensée réactionnaire sous couvert du religieux et du sacré».
Or, en cédant à ces pressions, le chorégraphe et le directeur du TNT ont authentifié cette pensée conservatrice, voire obscurantiste. Et c'est d'autant plus regrettable que l'artiste et la direction du TNT ont bénéficié du soutien et de la mobilisation de l'ensemble du monde progressiste entre artistes, religieux éclairés, personnalités politiques, membres de la société civile, activistes et autres amoureux des arts et de la création. La résistance artistique doit continuer.


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