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Chronique non-validée par Ridha Jaouadi
Publié dans Business News le 19 - 02 - 2017

Le syndicat des imams a envoyé un huissier notaire au cours de la semaine dernière à la troupe « Le Théâtre national » la sommant de changer le nom de sa dernière création « Alhakomou attakathorou » jugé blasphématoire et touchant au sacré d'une manière inconvenable et inconcevable pour ces imams.
Cette initiative a vite fait son effet, puisqu'il n'a pas fallu beaucoup de temps aux artistes et aux créateurs pour faire marche arrière et ôter le nom en arabe de leur pièce de théâtre, comme il n'a pas fallu beaucoup de temps au pays pour retrouver ses vieux démons et les risques rampants d'une société, toujours divisée hélas, entre ses désirs d'émancipation et de modernité d'une part, et ses réflexes d'archaïsme et de passéisme teintés d'ignorance et de fausse religiosité d'autre part.

Mais comme préambule, deux mots à l'adresse de Fadhel Jaibi, directeur du Théâtre national en sa qualité de producteur de l'œuvre « Alhakomou attakathorou » et de Néjib Khalfallah, réalisateur de la pièce : l'art et la création artistique sont par essence le domaine de la liberté, de l'insoumission et du non-conformisme.
Pour ce faire, l'artiste doit être courageux, capable de bousculer les tabous et faire reculer les lignes rouges. Seul ce courage lui permet d'accepter de partager, d'étaler sa douleur créatrice et puis de se soumettre aux regards extérieurs. Seulement le courage a deux caractéristiques. La première c'est qu'il est inné. Il ne s'apprend pas dans les écoles et ne s'achète pas dans le commerce. La seconde caractéristique du courage, c'est qu'il est intermittent selon l'âge, les circonstances, les intérêts, la position sociale et le degré d'engagement. Rares sont ceux qui sont courageux d'une manière continue et permanente. On les appelle les héros.

Pour revenir à l'initiative malheureuse du syndicat des imams, notons que ces prédicateurs ont stigmatisé l'affiche de la pièce de théâtre avant même de voir le contenu de la pièce. Cela rappelle étrangement le comportement de l'un de leurs aînés, cheikh Salah Ben Mrad, qui avait écrit un livre pour dénigrer l'œuvre de Tahar Haddad en faveur de l'émancipation de la femme, avant même d'avoir eu connaissance de son contenu.

Cela démontre que les imams du 21ème siècle n'ont pas progressé d'un iota par rapport aux prédicateurs des siècles obscurs de l'islam, responsables du déclin de la civilisation arabo-musulmane.
Le salafisme et le fondamentalisme dont ils se réclament n'est autre que la pire forme d'un savoir momifié et archaïque qui a servi uniquement les intérêts des imams et des califats ignorants et despotiques. Les phases reluisantes de l'histoire politique de l'islam sont liées aux moments de grande liberté de pensée, de tolérance et de cohabitation pacifique entre les ethnies et les religions. Elles ont permis de nous faire parvenir les œuvres universelles d'Abou Nawas, d'Al Hallaj ou d'Abou Atahya et Al Maârri.

L'initiative de ce syndicat guidé par l'imam Ridha Jaouadi dépasse la simple réaction face à une affiche. C'est une tentative, qui n'est pas la première, d'imposer une mainmise du religieux sur les différentes sphères de la vie publique.
Il y a quelques années, ils ont essayé en saccageant des salles de cinéma, en interdisant des films ou en détruisant des œuvres d'art. Ils avaient trouvé une résistance de la part de la société civile. Ils ne font aujourd'hui que revenir à la charge. Ce sont ces mêmes illuminés qui se sont prononcés, il y a deux semaines, contre les droits des femmes et contre l'approche genre au cours d'une conférence de presse qui a tourné vers une représentation tragi-comique.

Si on les laisse faire, ces charlatans au nom de Dieu, ces templiers autoproclamés s'immisceront dans les détails de notre vie quotidienne : ils interdiront aux femmes maquillées et aux hommes qui ne font pas la prière d'invoquer le nom d'Allah. Ils nous indiqueront comment nous devons manger, nous habiller ou nous aimer. Ils contrôleront jusqu'à nos écrits et nos lectures. Ces imams sont autant, sinon plus dangereux que Hizb Ettahrir ou Daech. Eux aux moins, ils annoncent qu'ils veulent notre peau. Ceux du syndicat des imams sont trop lâches pour le dire.


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