La première ligne va relier la route de Gabès à Sidi Mansour via Taparura. Des journées de consultation publique seront organisées au fur et à mesure de l'avancement des études, indique le PDG de la Société du métro léger de Sfax Depuis la mise en place de la Société de métro léger, l'étude globale ayant été réalisée, c'est au tour de la finalisation des études relatives à chaque tronçon d'être menée, dans un contexte marqué par l'engagement tangible de l'Etat à assurer la réalisation du projet, mais également par l'ouverture de la société sur les critiques et les propositions de la société civile. Mais où en est-on au juste concernant le projet du métro léger ? Le Pdg de la Société du métro léger, Rachid Zaier, précise à ce propos. «Le cahier des charges relatif à la première partie de la première ligne qui s'étend sur une longueur de 13,5 km sur un total de 22,8 km, en l'occurrence le tronçon reliant l'aéroport à la Chihia, route de Téniour, est actuellement soumis à l'examen de la commission des marchés publics pour approbation, ce qui signifie que l'appel d'offres sera publié dans quelques jours. Il y est question également de l'étude de faisabilité d'un pôle multimodal et de la liaison routière entre Taparura et le centre-ville. En d'autres termes, l'étude va déterminer le lieu exact d'implantation du pôle d'échange multimodal aux environs de la gare ferroviaire». Bailleurs de fonds européens Concernant le financement du projet du métro léger à Sfax, notre interlocuteur déclare : «En ce qui concerne ce chapitre, il y a des opportunités de financement par des bailleurs de fonds européens ». Et à défaut, qu'en sera-t-il ? «Le ministère a prévu un plan A et un plan B. Dans le cadre du plan B, nous disposons des fonds nécessaires au ministère des Finances pour entreprendre les études. Donc même au cas où l'on viendrait à constater la longueur du processus auprès des institutions étrangères, l'Etat va prendre en charge les dépenses estimées à 10 millions de dinars, et ce, pour respecter les délais impartis. Aujourd'hui il y a un engagement ferme de la part de l'Etat pour faire avancer ce projet. » Et le Pdg de la société du métro léger à Sfax de poursuivre que le projet de construction du métro dans l'ensemble comprend deux lignes de tramway et trois lignes de bus à haut niveau d'exploitation (Bhns) . Dans une première étape, il sera procédé à la mise en place d'une première ligne de métro léger qui sera mise en service d'ici la fin 2021, tandis que les Bhns seront exploités ultérieurement. Une mise en place par étapes Le réseau du métro léger se décline en cinq axes structurants, à savoir une première ligne de métro d'une longueur de 22,8 km qui relie la cité El Ouns à l'aéroport via la route de Téniour, le centre-ville et la route de Soukra. Elle compte 38 stations et desservira une population d'environ 250 000 habitants avec une capacité de transport de 83 000 passagers par jour. La seconde ligne ferroviaire, de 10,7 km de longueur, relie le centre-ville à la route de Gremda. Jalonné de 18 stations, le parcours couvrira une zone de 128 000 habitants et assurera le déplacement de 55 000 voyageurs par jour. Par la suite, interviendra en troisième phase la mise en place de trois lignes de bus à haut niveau de service. Il s'agit d'un matériel roulant doté de confort, d'un site propre, et d'un haut niveau de vitesse commerciale, de fréquence et d'amplitude horaires. Le parc roulant sera surtout doté d'un système d'aide à l'exploitation et d'information performant au service des voyageurs. La première ligne va relier la route de Gabès à Sidi Mansour via Taparura. Longue de 22,9 km, elle desservira 35 stations ce qui permettra à 160 000 habitants d'accéder au réseau du transport public sachant, par ailleurs, que la capacité de transport est de 50.000 voyageurs par jour. La deuxième ligne qui reliera la route de Menzel Chaker au centre-ville est d'une longueur de 6 km. Elle est ponctuée de 10 stations. Quant au nombre de voyageurs par jour, il est estimé à 15 000 pour une population d'environ 68 000 habitants. La dernière et troisième ligne va relier la route de Mahdia, au centre-ville. Cet itinéraire de 7,5 km de longueur et qui comprend 14 stations sera doté d'une capacité de transport d'environ 25 000 usagers pour une population de 95 000 habitants. Si les coûts estimatifs de réalisation de la totalité des lignes, soit 70km de longueur, sont estimés à 2 800 millions de dinars, la réalisation de la première tranche aura nécessité une enveloppe de 686 millions de dinars. L'itinéraire jugé incomplet par la société civile Il y a lieu, cependant, de rappeler les griefs formulés par l'Association de développement durable à Sfax, soutenue par le consortium d'un certain nombre d'associations œuvrant dans le domaine du développement durable dans la région : l'itinéraire, jugé incomplet, doit être révisé, parce que le tronçon de Sakiet-Ezzit est ignoré par l'étude de faisabilité, et que, de plus, il comprend une tranche difficile à réaliser, en l'occurrence au niveau de la route de Téniour. Le deuxième reproche porte sur le mode de transport et le type de métro retenus par l'étude de faisabilité, ce qui nécessite une réflexion plus approfondie. Quant au troisième grief, il concerne la rentabilité du projet du métro léger. A ce propos, Pierre Marx, chef du projet et représentant de la société Egis Rail, avait souligné, il y a quelques semaines l'impératif de démarrer, dans les meilleurs délais, les travaux de réalisation du projet et avait révélé que l'étude de faisabilité permet de répondre à une multitude d'interrogations relatives au choix de l'itinéraire et au respect des spécificités de la ville. Le Pdg de la Société du métro léger à Sfax, répond pour sa part : «On a défini les grands axes par lesquels va passer le métro léger de Sfax. Donc toutes ces questions vont être traitées lors des études qui vont être réalisées, en 2017 et 2018». Rachid Zaier enchaîne : «En ce qui concerne la faisabilité de certains itinéraires, les experts ont répondu que c'est possible. Il reste, toutefois, à améliorer la communication avec la société civile parce qu'il faut expliquer aux activistes des ONG comment ça va être fait, comment on va insérer ce mode de transport à Sfax, comment va être organisée la circulation. On va travailler en étroite collaboration avec la société civile, faire des focus groupe, communiquer avec les habitants, prendre leur avis, les consulter, tenir compte de leurs remarques et autres suggestions, prendre en compte leurs remarques et actualiser au fur et à mesure. A cet effet, des journées de consultation publique seront organisées au fur et à mesure de l'avancement des études ».