Bien dans son corps, mieux dans sa vie ! Chiheb Ellili a été catégorique, ces dernières 24 heures. Le plus important depuis le début de semaine, jusqu'à ce matin, c'est de gérer la récupération avec tout ce que cela implique, volet alimentation, hydratation, bain de glace et repos actif. Il faut comprendre par là qu'outre le décrassage d'après-classico, il s'agissait d'agir dès la fin de l'effort. Surtout ne pas laisser la fatigue, les crampes ou les douleurs musculaires s'installer. Car après la débauche d'énergie face au CSS, il fallait avant tout se réhydrater pour éliminer les toxines et compenser les pertes en minéraux. Bref, en pratique, il fallait commencer à reconstituer ses réserves énergétiques. C'est ce à quoi s'est attelé le coach clubiste en parfaite intelligence avec ces pairs, le staff médical, les kinés, le plateau technique dans son ensemble. Car dans un tournoi relevé où les matches de haut niveau s'enchaînent, la récupération est indispensable à la progression des joueurs clubistes. D'où cette recherche de l'efficacité dans la gestion du groupe via un savant mélange de pratique sportive (variation de la qualité et de la quantité), d'hygiène sportive (étirements et récupération), de diététique (alimentation et hydratation) et de phases de repos. Chiheb Ellili le résume à l'envi : «La récupération physique est souvent déterminante, elle influence directement la qualité du prochain effort physique». Voilà qui est révélateur quant aux priorités clubistes du moment. Et au coach d'ajouter : «Il faudra être vigilant face à une Espérance qui carbure à plein régime, mais nous disposons d'une bonne marge de manœuvre. Nous avons eu jusque-là la justesse technique que nous n'avions pas connue par le passé». Il est clair que cette justesse technique s'est matérialisée grâce à une bonne entente entre le trident Rusike-Khelifa-Darragi. Ce trio a donné du fil à retordre aux arrières clubistes sfaxiens. Ce qui laisse présager une meilleure fluidité du jeu clubiste à l'avenir, volet construction et projection. Cependant, si un bon début de la phase du play-off a procuré un supplément d'âme et un regain de confiance au CA (surtout qu'il n'avait pas battu le CSS depuis un bail), ces trois précieux points glanés au forceps constituent à n'en point douter un luxe dont le staff technique devrait se servir aujourd'hui face à l'Espérance. Au cœur d'un hiver-printemps très chargé où l'entraîneur ne pourra faire tourner plus que de raison, le CA doit enchaîner et surtout garder le contact avec le podium. Il ne sera pas question de répit même ponctuel pour un club aussi appelé à disputer la Coupe de la CAF. Les organismes Clubistes n'ont qu'à bien réagir car ses concurrents sont aussi logés à la même enseigne. Rusike-Darragi, le facteur X Oussama Darragi rayonne à nouveau même s'il accuse encore un retard sur le plan physique et de l'endurance. Cependant, le coup de patte de « Picasso » a changé la physionomie du match face au CSS, permettant au CA de gagner sur le fil. Sur ce, si Darragi a entraîné le CA dans son sillage, il en est de même pour le Zimbabwéen Matthew Rusike. En pleine forme, l'avant-centre du CA peut faire basculer le destin clubiste quoiqu'il ait encore tout à prouver. On le disait surcoté, fragile, inconstant de réputation. Les qualificatifs n'ont pas manqué pour accabler ce buteur-né depuis son arrivée au Parc A. Il faut dire que vu le montant du transfert, les supporters ont sans doute le droit d'être exigeants. Et ce dernier le leur rend bien. Sur deux matches couperets (EST et CSS), il a apporté sa vélocité, sa mobilité et sa fraîcheur. Cerise sur le gâteau, il compte déjà à son actif un « assist » (passe décisive lors du derby) et un doublé face au CSS. Un bilan prometteur pour un percuteur de qualité. Bref, Rusike s'est vite acclimaté et adapté. Avec les retours en grâce de certains tauliers, tels que Wissem Ben Yahia, Bilel Ifa et Farouk Ben Mustapha, le CA a changé de visage, un visage désormais orienté vers l'animation offensive et la vivacité d'ensemble. Les passes parfaitement calibrées de Ghazi Ayadi (un jeune qui monte), la justesse de Khlil, la vélocité de Kchok, les déboulés de Belkhiter et la générosité de Fakhri Jaziri. On commence à apprécier cette capacité qu'ont les uns à faire briller ceux qui évoluent à leurs côtés. Confirmation attendue cet après-midi face à l'EST.