Chiheb Ellili est tombé dans le traquenard de Mohamed Kouki. Dans un match très vivant, le public n'aura pas eu le temps de s'ennuyer. Car les Clubistes ont joué avec un visage résolument offensif. Des occasions mais aussi des actions litigieuses que l'arbitre Jeridi aura quasiment toujours sifflées à l'avantage des Miniers, à tort ou à raison. Que d'occasions rêvées mais manquées ! La domination territoriale et outrageuse du CA est cependant demeurée stérile. Sur ce match, les intentions clubistes étaient claires : gagner, mais aussi faire basculer sa différence de buts dans le positif ! Volet conditions d'avant-match, plus d'un observateur a affirmé qu'affronter l'ESM de Mohamed Kouki est devenu un véritable «traquenard» en référence au «contentieux» entre les deux équipes. Il faut avouer que Métlaoui est une équipe qui a réussi rapidement à construire une confiance collective qui lui permet, même dans un temps faible, d'être pragmatique et efficace. Elle sait exploiter la moindre défaillance adverse et c'est le propre des clubs bien rodés. Bloc bas, pressing de zone, projection et reconversion, l'ESM a bien joué le coup. Pour le CA, au-delà du revers subi, le onze tel qu'aperçu dispose désormais d'une ligne directrice. Il doit forcément s'y accrocher. L'échec n'existe pas ?! Il n'y a pas d'échec seulement des expériences, dit le dicton ! L'échec n'existe pas ! Cette pensée positive cadre-t-elle avec ce CA-là ? Un CA déterminé, persévérant malgré tout. Au coup de sifflet final, on aurait aimé dire qu'il ne s'agissait pas d'un échec retentissant mais d'une nouvelle expérience qui rapprocherait le CA de son objectif. L'objectif de se remettre en question, de reconstruire, de séduire, de s'impliquer et jouer avec le cœur et les tripes. En clair, il n'y a ni échec ni réussite! Juste un aboutissement. Parfois, nous arrivons au résultat escompté, et d'autres fois pas ! Maintenant, il faut savoir en tirer pleinement parti. Ce revers rageant offre l'opportunité de se repositionner afin de trouver l'attitude juste, celle qui peut conduire au but. Des satisfactions, il y en a eu à profusion. Ghazi Ayadi, au milieu, a compensé son manque de vitesse par un bon placement et un physique intéressant dans les duels. Très discipliné. Belkhiter, en pleine bourre, s'est montré très actif sur son côté droit. Sa vélocité est vraiment son meilleur atout. Ben Yahia, beaucoup plus productif et efficace qu'à l'accoutumée, s'est montré actif au milieu de terrain. Plus sobre que d'habitude aussi, son jeu s'en est retrouvé plus posé. Khlil : voilà le genre de match que l'on attend de la part du jeune clubiste. Il ne s'est pas confiné dans la récupération mais a systématiquement cherché le ballon avec peu de déchets à la clé. Beaucoup de travail de sape aussi et une prestation finalement très mature. Idem pour Srarfi. Intenable, il a fait souffrir les Miniers. Il a été récompensé de ses efforts. Il a tenu une grosse activité tout au long du match sur son couloir. Chenihi, très en jambe, n'a cessé de provoquer son adversaire direct, souvent pris en défaut. En effet, son couloir fut un véritable boulevard avec à la clé de très bons centres. Tel un félin, il n'a pas relâché ses efforts ensuite, et a tout déclenché suite à un coup de reins. Quant à Khelifa, il a alterné... Il a certes joué intelligemment entre le milieu et la défense adverses. Mais il a surtout fait jouer les autres. Enfin, Fakhri Jaziri semble avoir gagné ses galons de titulaire aux dépens d'un certain Seïf Tka. Techniquement très rodé, tout en maîtrise, il compense une certaine lenteur par son engagement et sa bonne lecture du jeu. Il a rempli son rôle malgré la défaite. En mal de valeurs refuges en ces temps d'incertitude, ce CA pourrait incarner pour les supporters ces valeurs qui font le succès du Club Africain d'antan. Une équipe de choc et de charme qui n'a pourtant pas été récompensée par la providence. Du coup, l'on se rappelle à l'envi ce CA moins structuré, mais authentique, glamour et artisanal. Tout l'opposé du CA froid et désincarné. Car la cote du club de Bab Jedid, c'est sa cote d'amour ! En oscillant sans cesse entre rigueur et improvisation, entre classe et vulgarité, entre professionnalisme lucratif et amateurisme désolant, le CA est un peu à l'image de notre football et de ce qui fait son charme !