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De quel état de grâce s'agit-il ?
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 03 - 2017


Par Rejeb Haji
« La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants. Quand le soleil décline à l'horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose. » (Victor Hugo)
Tout le monde reconnaît que notre pays est en crise et que les solutions urgentes tardent à venir. Il a été préférable de laisser du temps au temps et ne pas juger le gouvernement sur les cent jours, période considérée comme trop courte pour être concluante. Des ministres, dont le nombre n'est pas encore connu avec précision, sont le fruit d'un consensus entre partis dont certains peu représentatifs puisque leur audience, si l'on se réfère aux dernières élections, est négligeable.
Certains parmi eux, des ennemis irréductibles hier, doivent collaborer, voire soutenir les mêmes objectifs ! Après les six mois de plein pouvoir, ils doivent être en mesure de nous indiquer, aujourd'hui, le chemin. Les six mois sont révolus et on attend toujours leur plan d'action au sein de leur département : une feuille de route débattue au sein du Conseil des ministres, puis soumise à l'adoption du Parlement. Tel est le choix qui leur était proposé et qui semblait judicieux! Mais, honnêtement, qu'attendre d'une pléiade de ministres désignés par des partis politiques, sauf appliquer le programme de leurs mandants, en promettant plus de monts et merveilles ? La publication de leur curriculum vitae réel et la déclaration de leur patrimoine se font attendre ? Qu'ils les publient sur internet, à l'exemple du gouvernement français, ce serait à leur honneur ? Qu'ils donnent l'exemple dans la conduite des affaires de l'Etat et laissent fonctionner l'administration à son propre rythme? Cette administration souvent égratignée par des présomptions de corruption et de passe-droit, alors que dans sa grande majorité, elle mérite estime et considération. Qu'ils reconnaissent que notre pays a connu des déboires ces dernières années et que ceux qui ont eu la chance de le gouverner, par hasard, ont failli à leur tâche de le remettre sur les rails. Des nostalgiques de l'époque révolue du coup d'Etat médical, sortent ces derniers temps du trou. Chacun d'entre eux, racontant la destitution de Bourguiba, à sa manière, tout en se complaisant dans des chimères. Avec l'accès d'un « Bourguibien » comme il se dit lui-même, à la magistrature suprême, tout le monde s'attendait à l'ouverture d'un procès pour juger les comploteurs et leurs « ouailles ». Rien ne fut entrepris pour lever le voile sur ce coup d'Etat! Pire encore, l'un d'entre eux a même été invité à Carthage, au lieu d'être interrogé par un juge !
A se demander encore si un jour le gouvernement dit de la « Troïka », va-t-il nous faire le coup et faire lui-même surface, pour nous vanter lui aussi son inventaire et magnifier ses réalisations alors qu'il gouvernait mal, « par incompétence sans doute ».Aux aguets, une presse avide de sensations et de scandales est à leur service ! Ce serait encore « l'exception tunisienne », dira-t-on !
Pour revenir au vocabulaire médical et prescrire les remèdes adéquats, notre crise serait ainsi en pleine métastase. Le système politique, après avoir ignoré l'économie, le quotidien, l'imaginaire collectif, voilà qu'il s'acharne à détourner l'opinion publique de son devenir. On fait mijoter les résultats des prochaines élections municipales, alors toujours hypothétiques et sans date, au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes du vécu des citoyens (chômage, inflation, dettes...). Le jeu est habile à l'image de la propagande et de la surenchère colportées par les médias. Pourtant des organisations internationales prennent ouvertement en main notre destin et en font le diagnostic. Ils nous prescrivent même des remèdes. A ce sujet,-voir sur internet- la résolution du Parlement européen du 14 septembre 2016 sur les relations de l'Union avec notre pays est édifiante à plus d'un titre. Elle soutient que « la situation économique et sociale est désastreuse ». Elle « demande la mise en place de mécanismes de contrôle du respect des libertés fondamentales, de l'égalité entre hommes et femmes et d'autres questions liées au droit de l'homme, avec la pleine participation de la société civile. » Cette société civile dont on ignore les pourvoyeurs de fonds, les formes d'organisation et leur compatibilité avec la Constitution.
Cette Constitution « considérée comme la meilleure au monde » dont on ignore « les vrais auteurs » s'avère défaillante dans son application. Personne n'ose la remettre en question pour des besoins de la cause de ses prétendus auteurs qui détiennent encore les rênes du pouvoir. Parmi les quinze considérations évoquées dans le rapport, l'une d'elles considère que « l'économie tunisienne est très dépendante des investissements étrangers, du tourisme et de l'exportation des produits vers l'Union et qu'elle ne peut prospérer que si la démocratie peut continuer à se développer. »
A titre d'illustration de ces propos et pour les confirmer, il suffit de jeter un œil sur les « principaux faits saillants ayant marqué l'évolution des échanges commerciaux au cours des 9 premiers mois 2016 (exprimés en pourcentage)» (Origine BCT). Il en ressort que notre sort est étroitement lié à l'Europe et cela quel que soit l'avis de nos démagogues et de leurs idéologies tombées en désuétude. Le rapport est, à vrai dire, un catalogue de 47 conseils et recommandations que les gouvernants doivent regarder à la loupe. Il propose de « renforcer la coopération et de promouvoir l'éducation civique et l'engagement démocratique». On est tenté de le considérer suivant un lexique de la politique tunisienne qu'il faut l'adopter pour bénéficier des aides communautaires.
Un deuxième rapport —voir sur internet— avec une approche qui permet un regard différent mais non moins exact sur la situation de notre pays, celui des travaux d'une mission d'information française sur la coopération européenne avec les pays du Maghreb. Comme le précédent, il affirme que « les indicateurs socioéconomiques sont toujours dans le rouge », que « la société se désolidarise de plus en plus de ses dirigeants, que ce soit au plan économique, avec le développement exponentiel de l'économie informelle, ou au plan politique (faible participation aux élections, multiplication des manifestations de colère sociale » que « les facteurs principaux du soulèvement de 2011 n'ont pas disparu, au contraire». Il affirme que « le parti Ennahdha est aujourd'hui incontestablement la première force politique du pays. « C'est le premier groupe au Parlement et par conséquent un allié incontournable dans la mise en œuvre des réformes nécessaires au pays. C'est aussi la force politique la plus structurée, alors que Nida Tournès s'effrite. C'est enfin la mieux implantée localement, notamment dans les régions défavorisées ». Il pointe ainsi les alliés avec lesquels la France doit s'entendre dans le futur.
Enfin pour conclure, sans parler des ambassadeurs qui sillonnent notre pays à loisir pour rendre compte de l'amplification des difficultés, le chef de mission du FMI pour la Tunisie, déclarait, le 2 février 2017, que « de redoutables défis macroéconomiques subsistent. La dette publique a continué de s'alourdir, dépassant 60 % du PIB en 2016. Les mesures adoptées par les autorités dans le cadre de la loi de finances 2017 réduiront le déficit budgétaire global de manière modeste à 5,6 % du PIB, contre une estimation de 6 % en 2016, niveau supérieur à l'objectif visé initialement dans le cadre du Medc, en raison d'une croissance plus faible et de dérapages de la politique budgétaire. La masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB est parmi les plus élevées au monde et le déficit des transactions courantes reste considérable (voir communiqué de presse 16/238).»
Il est évident que les choses ne vont pas bien et que le pays a besoin d'un nouveau souffle. Il est dos au mur : la survie ou le déclin ! Le pilote n'est pas au point et le décollage semble difficile. Une nouvelle tendance à la contestation et à la revendication se manifeste par la rue, parce que le pouvoir est diffus et le parlement est faible. Il est temps que les fondamentaux bourguibiens réapparaissent dans la conduite des affaires de l'Etat. Ce sont les seuls capables d'affronter les défis et de créer le mouvement! Un remaniement restreint avec un gouvernement de quinze ministres indépendants où ces derniers ne seraient plus comme des professionnels mais comme des chargés de mission pour une durée fixée dans le temps, celle d'une élection parlementaire anticipée. Revenir au peuple pour un nouveau choix de ses représentants, serait, à notre avis, la voie de la raison !
R.H.
I.A.E (Paris I, 1973) ; Dr en statistiques (Paris VI,1973) ; Dr d'Etat ès sciences économiques (Aix, 1982) ; Summerschool à Harvard (USA, 1974) ; Certificat d'assiduité à Belgrade (Yougoslavie,1976 ), à l'Institut international d'administration publique (Paris, 1982) ; auteur de quatre manuels de statistique ... diplômé de l'Institut de défense nationale (4e promotion Tunis, 1987) ; ancien chef de cabinet (1973-1987) ; premier maire de Melloulèche(1985-1990)...
UE UMA Asie Autres
Exportation 71,7 9,3 3,6 15,4
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