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Quel Islam voulons-nous pour notre pays ?
Ce changement qui déclenche l'ire des flagorneurs
Publié dans Le Temps le 16 - 11 - 2011

Seuls des esprits complètement bornés et plutôt opportunistes osent aujourd'hui encore, alors que la Tunisie traverse une des périodes les plus difficiles de son histoire sur le plan économique en particulier, réduire l'Islam à des élucubrations oiseuses sur le voile, la polygamie, la longueur de la barbe et les prétendues profanations des symboles sacrés de la religion.
L'Islam qui nous sortira vraiment d'affaire est celui qui appelle au travail assidu et utile à la communauté; c'est celui qui appelle à l'application en toute chose de la raison et de l'intelligence productrices des biens qui profitent à la majorité et non à une faible minorité; c'est un Islam socialiste et humaniste qui ouvre largement les portes du Savoir et de la recherche; c'est un Islam de l'intégrité, de l'honnêteté, de la franchise, de la probité qu'il nous faut pour surmonter nos crises, même celles qui ont trait à des questions spirituelles et très personnelles ; un Islam qui bannit les privilèges mal acquis, qui combat l'oligarchie, le favoritisme, la corruption, l'exploitation et l'exclusion ; qui reconnaît à tous le droit à une vie digne et qui ne favorise guère la servitude et la discrimination sous quelque nom que ce soit ; un Islam rassembleur, fédérateur, conciliateur et réconciliateur ; un Islam de l'équité et de la justice pour tous ; un Islam ennemi du régionalisme et du déséquilibre régional ; ennemi de la pauvreté et du chômage ; un Islam adepte de la coopération internationale qui préserve notre souveraineté ; un Islam qui forge le Tunisien tourné vers l'avenir et le progrès ; un Islam pragmatique qui sait ordonner les priorités ; qui nous élève tous en tant qu'individus et en tant que Nation.
Flagorneurs islamistes
Nous ne voulons donc pas de ces nouveaux chiens aboyeurs qui, dès avant le succès des Islamistes aux élections d'octobre, se sont mis à flagorner, à ramper aux pieds des leaders nahdhaouis, à s'élever de concert contre toute parole, tout acte, toute pensée susceptibles à leur yeux de froisser les vainqueurs des élections. Il n'est pas exclu que certains d'entre eux exécutent, en menant leurs campagnes de dénigrement systématique, les ordres d'un (ou de plusieurs) gourou(s). Mais il est possible aussi qu'il s'agisse de « bénévoles » qui, en toute circonstance, se rangent du côté du Maître du moment ! En répondant un jour à un journaliste qui accusait l'Espérance de corrompre les arbitres, Tarek Dhiab lui dit que ce n'était pas l'E.S.T. qui soudoyait les juges en noir, mais que c'étaient les arbitres qui courtisaient l'Espérance et se mettaient à plat ventre devant ses dirigeants. Notre race de flagorneurs islamistes rappelle en certains points les arbitres évoqués par la légende du football tunisien. Cette lignée de viles personnes hérite également les réflexes de son aînée du régime de Ben Ali et celle plus vieille encore de l'ère bourguibienne. Ces deux dernières générations de « ripoux » se composaient de troupes mercenaires dont les membres étaient prêts à tout contre quelques dinars et quelques privilèges de plus ; mais elles comptaient également parmi leurs rangs des « militants » d'une rare abnégation qui rendaient leurs services comme au Bon Dieu, sans attendre de récompense.
Quand l'Université donne le mauvais exemple !
Nous y voilà aujourd'hui : des journalistes sans carrière, qui sortent d'on ne sait où, se mettent depuis quelque temps à fustiger toute personne soupçonnée d'opposition au Parti d'Ennahdha, à ses programmes ou même à ses alliés. Leur victime, c'est parfois un animateur de Radio Kalima, une féministe tunisienne qui s'exprime sur un plateau de télévision locale ou sur les ondes d'une radio étrangère, un chef de parti qui émet des réserves sur l'action d'Ennahdha ou sur ses positions politiques, économiques, sociales ou culturelles, des professeurs de l'Université qui manifestent contre les agressions intégristes visant les enseignantes non voilées. A ce propos, une polémique fut déclenchée tout récemment entre la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) et le Secrétaire général de la section syndicale universitaire de Sfax. Ce dernier, manifestement pro-islamiste, s'en est violemment pris, dans un communiqué de presse, à ses collègues du Supérieur qui ont menacé d'observer une journée de grève en réaction aux incidents et les a accusés ouvertement de servir des « agendas suspects », de « vouloir troubler la stabilité du pays » après la réussite des élections d'octobre, dœuvrer contre la stabilité sociale en Tunisie et contre la liberté et l'indépendance des peuples arabes, tout cela (selon l'auteur du communiqué) en parfaite connivence avec des « filières » de l'impérialisme international !! Que de mauvais souvenirs ressuscitent en nous cette diatribe généreuse en accusations passibles de la peine capitale ! C'est hélas, lœuvre d'un ou de plusieurs universitaires censés préserver l'unité des enseignants et recourir entre eux à un langage moins inquisiteur.
Les lyncheurs-nés et l'avenir arabe
Les nouveaux «censeurs» s'illustrent aussi sur Internet, notamment dans leurs commentaires sur l'actualité nationale et internationale, rapportés notamment par la presse électronique. Que d'intolérance, que d'idioties, que d'insanités et que de fautes de langue ! Profitant lâchement d'un certain anonymat, ces « vigiles » dévoués, cette armée de « lyncheurs-nés » ne lâchent pas un seul article de ceux qui leur déplaisent sans en laminer l'auteur à grand renfort d'insultes et de grossièretés. Très souvent, cette joute d'invectives s'organise aussi entre les censeurs eux-mêmes qui se divisent alors en deux clans ennemis. Et comme l'on peut s'y attendre, le « tournoi » quotidien atteint des sommets de violence et de vulgarité lorsqu'il oppose pro et anti Nahdhaouis ou d'une manière générale des Islamistes rigoristes et des Internautes laïcs. Ce ne sont pas ces débats stériles qui nous feront voir le bout du tunnel ; les flagorneurs de toute obédience n'ont plus droit de cité si nous voulons reconstruire un Etat réellement fort, démocratique et prospère. En continuant à nous détourner de nos problèmes réels et en leur proposant trop naïvement des remèdes illusoires, nous rendons un fier service à l'impérialisme mondial et nous condamnons la Tunisie et tous les pays musulmans à patauger indéfiniment dans les marasmes économiques et dans le sous-développement culturel ! Aujourd'hui, l'Islamisme a des chances de triompher dans tous les Etats arabes. C'est déjà le cas chez nous, chez nos voisins libyens et très bientôt en Egypte. Mais n'est pas bon islamiste qui veut ! Sachons donc quel Islam adopter et à quels Islamistes confier notre avenir!


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