Pour le maître à bord de l'USBG, Chokri Khatoui, le manque de moyens financiers et les multiples défaillances de la formation constituent un sérieux frein dont souffre la majorité des techniciens tunisiens. «Franchement, la qualité de la formation et du recyclage destinés aux techniciens tunisiens est encore très loin du niveau escompté. La preuve, c'est que la plupart des entraîneurs qui sont en place sont largement dépassés par les nouvelles technologies utilisées dans les séances d'entraînement. Peut-être qu'on ne possède pas une véritable tradition de formation et de suivi au sein des instances fédérales. Peut-être aussi que c'est une question de moyens logistiques et financiers dont souffre la Fédération tunisienne de football en tant que premier responsable du secteur technique. Il faut aussi savoir que, généralement, l'organisation des cycles de formation et de recyclage dirigés par des instructeurs et des compétences internationaux coûte très cher à la FTF, même aux entraîneurs. C'est pour cette raison qu'on trouve parfois certains techniciens qui se chargent eux-mêmes des frais de déplacement en Europe pour bénéficier d'une formation suivant des normes internationales. Pour être clair, ce qui nous manque en Tunisie, c'est la qualité de la formation qui demeure un sérieux problème dont souffre la stratégie fédérale à tel point que certains observateurs trouvent que la plus grosse plaie de notre football réside à ce niveau et que la race des grands entraîneurs est en voie de disparition. Pour moi, un bon entraîneur est celui qui n'attend rien de quelqu'un. Il doit compter sur lui-même et sur son propre argent pour s'améliorer et être toujours à la page en vue de faire face aux exigences du football moderne. En Tunisie, malheureusement, les infrastructures sont mal organisées et les équipements des centres de formation ne sont pas renouvelés. Pour conclure, nous possédons de jeunes entraîneurs qui sont prêts à se sacrifier pour réussir, mais c'est souvent le niveau de la formation qui les empêche de s'épanouir.»