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«Les fédérations et les clubs ne se situent plus au diapason de l'esprit de la révolution»
Mahmoud Bacha, ancien directeur technique national
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2011

Le passage de témoin à la tête de la Direction nationale technique après la démission de Mahmoud Ouertani apporte l'occasion d'évoquer les heurs et malheurs de cette structure névralgique avec Mahmoud Bacha, resté trois années à la barre de la DTN.
S'il y a un rouage mal compris et sujet à polémique au sein de la fédération, c'est assurément la Direction technique nationale. Et cela dure depuis la nuit des temps. Pourquoi toute cette ambiguïté entretenue autour de cette structure que vous aviez présidée durant trois ans ?
Partout dans le monde, la DTN sert de catalyseur et de locomotive. Elle assure trois fonctions fondamentales :
- Veiller à la promotion et à l'élargissement de la masse des pratiquants de football.
- Suivre de près la formation de l'élite future au sein des sélections des jeunes.
- Organiser le secteur des entraîneurs par le biais de la formation et du recyclage.
Malheureusement, il y a souvent méprise sur les prérogatives revenant au DTN, lequel, s'il doit contrôler et impulser la vie des sélections des jeunes, n'a pas en revanche à s'immiscer dans l'exercice du sélectionneur de l'équipe «A». Cela a été ma ligne de conduite durant les règnes de Roger Lemerre et de Humberto Coelho. Les lignes rouges, je me suis constamment employé à ne pas les franchir. Autrement, bonjour les dégâts !
En fait, la DTN est un peu le «poumon» de la structure fédérale. Sur un demi- siècle, il y eut un gâchis d'au moins une trentaine d'années. Entre la DTN et la commission technique, il y eut régulièrement un certain manque de confiance, sinon un état de guerre larvée. Dans la foulée de Mahfoudh Benzarti, qui résista néanmoins cinq bonnes années à ces fonctions, Abdelmajid Chetali n'y resta pas plus d'un an, Ameur Hizem, non plus. Feu Ahmed Ammar ne s'y était pas éternisé. La mort allait cruellement l'emporter. Un peu à cause de la peine que lui causa la disparition mystérieuse d'un de ses plus importants dossiers au siège même de la FTF. Ce dossier lui avait été en effet dérobé !
Qu'est-ce qui vous a le plus déçu au cours des trois années de DTN de la fédération de football?
Dès que vous entrez au siège de la FTF, le premier que vous y croiseriez va se plaindre de ceci ou de cela. Pour une raison ou une autre. Et cela va continuer ainsi tout le temps. Vous en sortez un peu sonné, carrément déprimé. C'est que chez nous, c'est une interminable complainte à laquelle vous devez faire face. Ailleurs, croyez-moi, cela ne se passe pas ainsi. Au séminaire des sélectionneurs et DTN de l'Uefa (Union européenne de football) organisé il y a deux ans en Belarus, je n'ai rencontré que des gens sereins, affables, qui tentent de positiver, qui vont de l'avant et qui regardent loin devant. Pleurnicher et s'apitoyer sur son sort, cela n'appartient pas à leur vocabulaire. C'est une différence d'attitude devant la vie, de philosophie de l'existence.
Je n'ai ciré les pompes de personne pour obtenir les faveurs de quiconque, ou une quelconque promotion.
Qu'est-ce qui reste du mandat de Bacha à la tête de la DTN ?
J'ai essayé de toucher le football de base et de donner sérieux et crédibilité à la formation des cadres. Ces deux axes-là ont représenté mes priorités. J'ai laissé à mon départ 98 centres de formation parrainés par des écoles primaires, ce nombre ayant sensiblement augmenté. C'était un peu mon cheval de bataille.
On a pu, par ailleurs, bénéficier de la collaboration du British Council par l'entremise de la Premier League pour booster la formation des formateurs. Près d'une quarantaine parmi ceux-ci ont été recyclés. Il fallut également relancer les six centres sectoriels, en plus du Centre national de Borj Cédria.
Nous avons accordé un soin particulier au développement de la qualité de deux postes souffrant d'un certain manque : ceux de gardien de but et d'attaquant. J'avais proposé d'interdire en Ligue 2 de recruter des joueurs étrangers. Seulement, ma proposition n'a pas été retenue par l'assemblée générale de la FTF.
Face aux conflits d'intérêt, le soutien du président fédéral est sauvent vital ?
Oui, Tahar Sioud m'a soutenu à fond : il me répétait souvent : «Faites ce qui vous paraît le mieux en votre âme et conscience. Mai, je me charge du reste !».
Le bureau fédéral en place vous semble-t-il légitime?
Il est d'ores et déjà irrémédiablement condamné ! S'il comprend vraiment des compétences capables de servir le foot national, eh bien, celles-ci n'ont qu'à se représenter aux prochaines élections. Personnellement, je verrais bien Mahmoud Hammami conduire un nouvel exécutif fédéral.
Je dois reconnaître qu'aussi bien les instances que les clubs ne se situent plus au diapason de l'esprit de la révolution de la liberté et de la dignité. L'ancien président de la FTF a passé deux mois à l'étranger, alors qu'il fallait, dans la foulée du 14-Janvier, prendre une décision sur les compétitions des jeunes.
Les fédéraux attendaient qu'une décision politique leur indique s'ils devaient faire redémarrer ou pas ces compétitions-là. Au bout du compte, ils se retrouvent dépassés par les événements. Quel mal et quel risque aurait pu vraiment comporter la reprise des championnats des jeunes. Je n'en vois aucun. Bien au contraire, c'est plutôt leur suspension qui comporte une note salée sur la progression des jeunes et sur le processus de leur formation.
L'état actuel de la sélection nationale «A» vous rassure-t-il ?
Lorsqu'on avait fait appel à Faouzi Benzarti pour succéder à Umberto Coello et pour driver les Aigles de Carthage à la CAN 2010, en Angola, j'ai personnellement insisté afin qu'il soit engagé pour une durée de quatre ans. Les membres fédéraux Wadii El Jari et Mounira Ben Fadhloun avaient soutenu ma démarche. Dans mon esprit, il était l'homme de la situation. Le seul capable de relancer les affaires de l'équipe de Tunisie.
Malheureusement, on a privilégié l'intérêt de son club au détriment de celui de la sélection.
Qu'est-ce qui fait, à votre avis, que le jeune footballeur tunisien accumule tout ce retard par rapport à son rival d'Afrique Noire, pour ne pas évoquer celui européen?
Cinq ou six entraîneurs, parfois même huit interviennent dans le processus de formation du jeune footballeur entre dix et dix-huit ans. C'est bien évidemment un peu trop. Ce nombre comprend des techniciens formés, d'autres non.
Malheureusement, notre jeune joueur ne reçoit pas une formation d'un seul bon formateur. La raison est simple : les clubs ne réussissent pas à garder longtemps un bon formateur parce qu'ils ne veulent pas y mettre le prix : 500 à 700 dinars dans les grands clubs, 300 dinars pour les autres. Cela n'incite pas naturellement à donner un maximum. Un technicien de Ligue 2 perçoit en moyenne 6.000 dinars pas mois. Ne parlons pas alors de celui de L1. Forcément, la tentation est forte d'aller voir ailleurs que parmi les catégories des jeunes.
La même remarque vaut pour les sélections nationales des jeunes, dont les entraîneurs restent très mal payés.
Enfin, où en est la plainte déposée contre vous par Nabil Maâloul?
J'ai été condamné au bout de l'appel à une amende de cinq cents dinars pour «diffamation sportive». Pourtant, je continue à penser que le bonhomme a été pour beaucoup dans l'élimination aux quarts de finale de la CAN 2008 et du Mondial 2010. Il a œuvré pour se substituer au sélectionneur national. Il a été soutenu dans son entreprise par deux membres fédéraux.
D'ailleurs, les dépassements des organes fédéraux ont été légion avant la révolution. Chaque centre de promotion bénéficiait d'un budget alloué aux stages mis sur pied pendant les vacances scolaires. Je me demande où étaient passés tous ces subsides réservés à ce chapitre.
Peut-être seules les fédérations de handball et de basket-ball organisaient régulièrement ces stages. Et le reste des «fédés», alors?


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