La hausse du tarif du gaz et de l'électricité permettra, entre autres, de compenser les pertes considérables enregistrées par la Steg en 2015, estimées à 200 millions de dinars et dues à la manipulation des compteurs Comme prévu, la facture de la consommation de l'électricité et du gaz a légèrement augmenté pour les uns et elle a doublé pour les autres suite aux nouveaux tarifs imposés depuis le début de 2017. La facture a été salée, surtout pour les propriétaires de logements équipés de gaz de ville. On savait que les tarifs pour le gaz ont augmenté de 7%, ce qui explique la flambée des factures. Le constat est consternant pour le citoyen qui ne voit arriver que les augmentations des prix. Les tarifs de l'eau ont aussi connu une hausse et le citoyen ne fait que constater les dégâts. Plusieurs consommateurs ont, ainsi, relevé que le montant de leur facture a presque doublé. La mercuriale flambe et le pauvre citoyen ne sait plus où donner de la tête, d'autant plus que le délai de paiement des factures de la Steg et de la Sonede ne lui laisse aucune chance de récupération. Le citoyen sert toujours de bouc émissaire L'Organisation tunisienne de défense du consommateur avait appelé le chef du gouvernement, dans un communiqué qu'elle avait publié le 17 janvier dernier, à intervenir en urgence pour le report de la hausse des tarifs de l'électricité et du gaz en raison des incidences négatives sur les consommateurs, mais aucune réaction de la part du gouvernement. Les tarifs ont augmenté de 5% pour l'électricité et de 7% pour le gaz pour renflouer le budget de l'Etat, avait déclaré à la TAP la directrice de la communication de la Steg, Amel Thabti, en janvier 2017. Elle a beau expliquer que les consommateurs à basse tension appartenant au palier économique seront exemptés de cette décision, plusieurs citoyens se plaignent déjà de cette hausse des prix qui se fera sentir encore plus quand les climatiseurs se mettront en marche pour faire face à la canicule estivale . L'autre raison non annoncée de cette augmentation, et qu'on peut comparer au secret de Polichinelle, ce sont les pertes de l'ordre de 200 millions de dinars que la Steg avait subies en 2015 en raison de la recrudescence du phénomène de manipulation des compteurs par des consommateurs sans scrupules. Ainsi les honnêtes gens paient-ils, malheureusement, pour les coquins ? L'alternative des compteurs intelligents Les mêmes déclarations des responsables de la Société tunisienne d'électricité et du gaz se répètent à intervalle de temps. A deux reprises, en 2012 et en 2015, et suite aux réclamations des citoyens, l'annonce de la suppression de la facture intermédiaire a été avancée. Ce projet est en phase d'étude depuis 2012, avait déclaré l'ancien PDG de la Steg lors d'un point de presse. En 2015, Mohamed Mgazzen, exerçant à la Steg, a repris les mêmes propos sur les ondes d'une radio privée, mais c'est toujours la facture intermédiaire qui persiste. Une étude qui perdure depuis 2012, mystère et boule de gomme ! Pourquoi la Steg n'opte-t-elle pas pour une tarification dynamique avec des compteurs intelligents qui permettent de mieux sensibiliser les citoyens et adapter les prix à la consommation. En optant pour l'augmentation pure et simple des tarifs de l'électricité et du gaz, la société a opté pour une solution qui risque d'alourdir la charge du contribuable.