L'avènement de l'été confère à la ville de Mahdia un autre visage, en imprimant un rythme de vie inhabituel. D'où l'importance et l'urgence d'entamer des préparatifs tous azimuts C'est une évidence : la ville de Mahdia change carrément de visage durant l'été. Ainsi, sa population se multiplie par cinq, sinon plus. La vie devient trépidante ,les commerces de tous bords deviennent prospères. Les hôtels se secouent de leur léthargie et l'hibernation est jetée aux oubliettes. C'est le grand rush : les estivants, les touristes et les Mahdois essaimés ailleurs, le reste de l'année, s'empressent de regagner le bercail, dès les premières bouffées de chaleur, l'appel de la mer ,étant le plus fort. C'est dire, la somme des efforts à entreprendre pour rendre la ville plus accueillante, plus avenante, plus propre, et pour qu ‘elle soit à la hauteur de sa réputation croissante, même au-delà des frontières. Pour tout observateur attentif, il est facile de relever ce qui a été accompli et ce qui traîne au détriment de l'élan souhaité de la ville. Coup de cœur La rénovation entière du marché aux poissons, devenu spacieux, aéré et fortement éclairé est une réussite et un acquis de taille. L'on ne peut qu'applaudir cette réalisation qui fait la fierté des habitants de Mahdia. Pour rappel, une enveloppe de 410.000 dinars a été consentie à cet effet, grâce à une solide coopération avec la commission européenne. La Maison du pêcheur est un deuxième acquis, dans le sens où c'est une source d'attraction qui intéressera les visiteurs férus d'information d'ordre maritime : variétés de poissons, us et coutumes des marins-pêcheurs, variétés d'embarcations qui prennent le large...., ce qui mérite le détour. L'aménagement de la voie piétonne qui longe la mer est de même à saluer. Un montant de l'ordre de 728.000d a été déboursé . Le suivi permanent et méticuleux des travaux, en cours rassure quant au résultat de cet acquis qui, n'en doutons pas, va faire énormément plaisir aux estivants . Coup de gueule La corniche mérite un meilleur sort, il urge de stopper sa dégradation. La remise en état des bornes détériorées par les automobilistes,la réfection de la partie piétonne, le remplacement des bancs publics vieillis ,le remplacement des blocs de marbre qui ceinturent les pieds des palmiers, l'éradication des herbes folles aux alentours, la restauration du muret qui protège contre le débordement du sable sur la chaussée doivent faire l'objet de travaux de rénovation. Par ailleurs, le marché hebdomadaire qui se tient ,chaque vendredi , au centre-ville est une aberration. Il doit être transféré dans un meilleur endroit. Sur un autre plan, il est regrettable d'assister à la détérioration dangereuse des monuments historiques de la ville, sans la moindre réaction salvatrice. Le monument phare dénommé «Skifa el kahla» menace ruine, tout comme le fort ottoman juché sur un promontoire, face à la mer et dont les pierres se détachent une à une faute d'entretien. Les appels incessants pour une restauration rapide, sont demeurés sans écho. Dépoussiérer les dossiers qui moisissent dans les tiroirs La léthargie doit cesser, les atermoiements aussi, tout comme les promesses sans lendemain. Ainsi, le projet de réhabilitation et d'aménagement de la sebkha-lagune-de Ben Gueyadha doit être relancé. Son impact sur la vie socio-économique n'est plus à démontrer. Sur un autre plan les nids de poule dans les divers tronçons routiers doivent être comblés et réparés pour épargner aux automobilistes divers dangers et désagréments. De même, un meilleur effort est sollicité pour planter davantage de plantes d'ornement,dans tous les carrés de verdure et bacs à fleurs, pour l'heure gagnés par les ronces et les détritus. Sur le plan culturel , il faut penser à réhabiliter le festival de la soie. Le tissage de la soie a encore de beaux jours devant lui, tant cette activité est sollicitée à Mahdia, la soie faisant partie des matières nobles qui entrent dans la composition du trousseau des grandes cérémonies familiales dont les mariages. Quant à la Médina, dont le charme est unique, il urge de lui accorder plus d'égard, en matière de nettoyage et de propreté. L'Association de sauvegarde de la médina — ASM — doit transcender la léthargie dans laquelle elle se complaît, pour des raisons occultes, en agissant dans ce sens. Toujours dans le même sillage culturel, le festival «Nuits de Mahdia» — doit briller davantage afin de s'inscrire dans la durée et d'avoir ses fidèles. Des efforts doivent être entrepris pour changer et faire oublier ces plaques d'indication usées, gagnées par la rouille et qui sont devenues illisibles et hideuses .Bref, de l'action ,du pragmatisme et une volonté à toute épreuve : c'est ce dont a besoin la ville de Mahdia pour retrouver sa beauté de jadis.