La ville de Mahdia se projette dans l'avenir en mettant le cap sur 2030. Une société civile dynamique et décidée a pris les choses en main pour œuvrer dans ce sens. Mahdia va-t-elle, enfin, secouer sa torpeur en cherchant un meilleur horizon ? Le forum d'idées organisé, dimanche dernier au siège du Cercle mutuel — ou Nadi ettaaoun fondé en 1920 —, à Mahdia, a laissé très peu d'indifférents,tant les idées étaient nombreuses et souvent passionnées, mais aussi pertinentes ou alors carrément futuristes. Les langues se sont déliées pour donner libre cours à un flot de pensées ayant trait à l'état des lieux de la ville, en s'attardant sur les aspirations de ses habitants et en traçant des perspectives autour de l'an 2030. Plusieurs intellectuels, universitaires,représentants de la société civile et experts de tous bords y ont pris part pour pointer du doigt l'investissement, le développement durable ou la promotion de l'image de la ville de Mahdia, en tant qu'ancienne capitale fatimide, lieu culturel et archéologique de renom, pôle touristique et ville universitaire. Ce brain storming arrive à point nommé à un moment où l'on s'apprête à fêter le 1100e anniversaire de cette ville à l'histoire mouvementée. Par ailleurs, l'on a souligné l'importance des atouts dont se prévaut Mahdia sur tous les plans,mais aussi ses points faibles qui ont freiné son essor. L'on cite dans cet ordre d'idées sa position enclavée loin de l'axe routier, l'absence d'une zone industrielle digne de ce nom, l'encombrement et le manque de stratégie, tout comme son réseau de transport défectueux, ses projets d'envergure qui sommeillent en moisissant dans les tiroirs. On cite à ce propos avec amertume le grand projet relatif à l'aménagement de la sebkha — lagune de Ben guelladha — qui n'a pas bougé d'un pouce depuis des lustres, sans la moindre explication. Délimiter le périmètre communal En revanche, Mahdia se prévaut d'un certain nombre d'atouts à même de la hisser à une meilleure place dans le concert des grandes villes du pays, en témoignent son riche patrimoine et sa diversité culturelle. Une médina unique en son genre, car peuplée de ses propres habitants, soit des pêcheurs professionnels, une mer superbe,un site touristique enviable,une richesse archéologique qui réclame d'être mise à jour et dévoilée, un artisanat authentique,des ressources humaines et une population accueillante. Les présents ont souligné les menaces qui guettent la ville de Mahdia du fait de l'envahissement de la zone agricole par le béton, tout comme la surpêche et le non-respect du renouvellement des variétés de poissons qui pullulent aux environs de la péninsule mahdoise. Ils se sont attardés de même sur la nécessité de délimiter le périmètre communal de Mahdia. Ils ont également relevé le fait que la ville ne sort de sa léthargie qu'en été,en précisant que ses habitants, qui essaiment ailleurs, ne reviennent que pour faire trempette ou s'approvisionner en poissons frétillants.