La ville nordiste a vécu une nuit de violence. Les dirigeants étudiaient, hier, la possibilité d'un retrait pur et simple du championnat. C'est à n'y plus rien comprendre! A l'issue du match UST-CAB, les supporters «jaune et noir» étaient heureux de cette victoire qui est venue à temps. Stupeur! On apprend plus tard que la rencontre n'est pas terminée et que l'UST a égalisé au moment où on fêtait l'évènement à Bizerte. Tout le monde est tombé de haut! Quelle ne fut la surprise des Bizertins! Mais quel sentiment d'injustice! Les réseaux sociaux ont alors fonctionné à merveille avec le bouche- à-oreille. Une marée humaine s'est constituée devant le pont mobile, du côté de la Banque Centrale, bloquant ainsi l'accès de la ville. Alors, petit à petit, la nouvelle a fait boule de neige et est arrivée à Zarzouna et aux quarties chauds de la ville. Les forces de l'ordre se sont renforcées et ont lancé des bombes de gaz lacrymogène pour disperser la foule de plus en plus dense et hétérogène. Le résultat est que Bizerte s'est réveillée dans un état de désolation. Sur le plan sportif, le fameux article 22 des règlements de la FTF a privé le passage du CAB à la poule du play-off. Les penalties imaginaires sifflés contre le CAB à Sousse en début de saison par Sadok Selmi, les nombreuses tractations dans les coulisses citées par plus d'un président de club, le CAB se voit de nouveau, au vu et au su de tout le monde, privé de sa victoire à Tataouine. La coupe est pleine. Le tout-Bizerte est remonté contre ces décisions injustes qui ne font que confirmer que notre sport est malade d'une manière générale, le football tout particulièrement. FTF, LNPF, responsables, arbitres... bref, tous sont mis dans le même panier! A Bizerte, on ne décolère pas. On désire se retirer du championnat, entend-on par-ci par-là de la bouche non pas du public nordiste seulement, mais de celle de certaines personnalités influentes. C'est que la blessure de l'entraîneur Lassaâd Dridi à la tête qui a causé sept points de suture a été de trop. Le comité directeur du CAB devait se réunir hier pour prendre des décisions spectaculaires, a-t-on appris de source proche du club. Tout le monde s'accorde à dire que c'est le moment ou jamais de mettre en terme à ces agissements qui restent incompréhensibles.