Malgré les échangeurs et les ponts qui ont été construits dans certains axes stratégiques du Grand-Tunis pour décongestionner toute la zone, la capitale étouffe. Au cours des vingt dernières années, le Grand-Tunis a connu une augmentation vertigineuse du parc automobile. Cette tendance à la hausse va encore se poursuivre au cours des années à venir, ce qui va rendre la circulation plus dense au centre-ville. Déjà, à l'entrée sud de la capitale, des embouteillages monstres se constituent aux heures de pointe : des véhicules particulières, des louages, des taxis collectifs et individuels ainsi que des camions transportant des marchandises et des voitures utilitaires se côtoient à l'entrée sud de Tunis et roulent au pas pendant plusieurs minutes. La rue Saad-Zaghloul à Tunis, par exemple, est encombrée presque toute la journée. C'est aussi le cas pour l'avenue de la Liberté, Saint-Gobain, La GP1 et bien d'autres artères. Malgré les ponts réalisés comme celui de l'avenue de la République ainsi que les échangeurs, la circulation est loin d'être fluide. Avec l'importation des nouvelles voitures populaires, la situation du trafic sera encore plus difficile. Mais les autorités publiques espèrent, avec l'entrée en fonction du réseau ferroviaire rapide (RFR), une utilisation moins prononcée de la voiture particulière au profit du transport collectif en commun. Ce projet a, certes, connu un retard important, mais ses avantages sur la circulation sont multiples. Vivement la décentralisation ! Des projets sont, en tout cas, programmés par le ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire, dont certains vont se poursuivre au cours de cette année, alors que d'autres seront lancés. L'objectif est d'éviter dans la mesure du possible, pour les véhicules qui se rendent du sud au nord et de l'est à l'ouest, d'entrer en plein centre-ville, et ce, pour alléger un tant soit peu l'encombrement constaté. Ainsi, parmi les projets programmés dans le Grand-Tunis, on peut citer la réalisation d'une liaison entre Borj Cédria et l'autoroute A1. Un pont est prévu également dans le gouvernorat de l'Ariana pour rendre la circulation automobile plus fluide. Cette région connaît, elle aussi, une évolution du trafic et des goulots d'étranglement sont constitués sur plusieurs axes routiers. Mieux encore, il sera procédé à la poursuite de la réalisation du programme des routes dans le Grand-Tunis, démarré en 2012 et qui concerne notamment l'édification de 6 échangeurs, ce qui va contribuer à fluidifier la circulation dans les axes stratégiques. Comme toutes les grandes métropoles, la ville de Tunis connaît une concentration des administrations publiques, des institutions et des entreprises. Même les habitants de l'intérieur du pays sont obligés de se rendre de temps à autre au centre-ville pour effectuer certaines procédures administratives, déposer des doléances ou prendre rendez-vous avec un responsable. A la faveur de la décentralisation prônée par l'Etat, les habitants de l'intérieur n'auront plus besoin de venir à Tunis, puisqu'ils pourront faire toutes les procédures sur place au niveau des autorités régionales qui auront des prérogatives plus larges. Les conditions climatiques peuvent également contribuer à rendre la circulation plus difficile, voire impossible, surtout quand la pluie tombe à torrents. Certaines routes deviennent tout simplement impraticables. D'où l'importance du programme de lutte contre les inondations qui prévoit plusieurs projets, dont ceux qui concernent Hammam-Chatt, Douar Hicher et Tunis-Ouest. Passages pour piétons Il s'agit d'assurer une bonne évacuation des eaux pluviales en mettant en place les canalisations nécessaires. Par ailleurs, un programme important relatif à l'aménagement des routes, démarré en 2012, sera parachevé. Il s'agit de mettre à niveau ces pistes — pour renforcer la sécurité routière — au niveau de la route nationale numéro 1 reliant Tunis à Ezzahra et Hammam-lif, ainsi que la route numéro 1 dans les zones de Fouchana et Mhammedia. Des passages aériens pour piétons seront, de même, construits à Tunis et Ben Arous. C'est que les piétons sont la cause, parfois, d'accidents de la circulation graves et mortels. Certaines personnes essayent de traverser les autoroutes sans être prudents, ce qui constitue un risque réel, d'autant plus que les véhicules y roulent à vive allure. D'ailleurs, des ralentisseurs conformes aux normes techniques seront mis en place dans certains axes stratégiques pour obliger les conducteurs à ralentir et éviter au maximum les accidents de la circulation qui ont coûté la vie à plusieurs personnes. Dans le cadre du programme des routes du Grand-Tunis, il est prévu aussi l'édification d'un échangeur au niveau de la route X2 et de la route nationale numéro 9 au niveau de Kheïreddine-Pacha. L'aménagement des routes structurées va concerner 12 gouvernorats, dont celui de La Manouba où un pont sera construit. Dans le Grand-Tunis, il sera procédé à la consolidation de 34,4 km de routes structurées et la réalisation d'un échangeur à Tunis doté de deux ouvrages qui relient l'avenue Mohamed V à l'avenue des Berges du Lac au niveau de la zone Cyrus Le Grand et la rue du Ghana. Un autre ouvrage technique sera édifié au-dessous du rail en vue d'assurer la liaison entre la route nationale numéro 1 et la route Z4 au niveau de la ville de Mégrine. Le programme prévoit aussi la consolidation de 9,5 km et l'aménagement de 6 km de routes structurées dans les gouvernorats de Tunis, Ben Arous et La Manouba. L'aménagement concernera aussi la route régionale numéro 31 et la sortie ouest de la capitale sur une longueur de 15 km.