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Mokhtar Dhouib ( ancien latéral droit international du CSS) : «A Rosario, une intense sensation de plénitude»
SOUVENIRS, SOUVENIRS...
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 04 - 2017

C'est incontestablement l'un des meilleurs latéraux droits tunisiens de tous les temps. Pour comprendre la dimension prise par l'enfant du Club Sportif Sfaxien, il n' y pas mieux que la coupe du monde 1978 en Argentine où il inscrivit le troisième but. Un véritable chef-d'œuvre.
Mokhtar Dhouib est toujours proche des milieux du football. C'est la cheville ouvrière de l'Association des anciens footballeurs tunisiens qui multiplie les actions en faveur des ex-joueurs dans le besoin, et, en même temps, le président de l'Association des anciens du CSS.
Le secret de la réussite phénoménale de la sélection 1878, Dhouib le résume ainsi: «Le sélectionneur Abdelmajid Chetali et son adjoint Taoufik Ben Othmane ignoraient toute complaisance, ne convoquant que les plus méritants, se rappelle-t-il. C'est ainsi que vous pouviez facilement trouver en sélection un joueur de l'Olympique du Kef (Kamel Ben Brahim), un du Sfax Railways Sports (Ridha Ellouze), un de l'Avenir Sportif de la Marsa (Amor Jebali), un du Stade Gabésien (Mokhtar Ben Hamida), un du Club Athlétique Bizertin (Khaled Gasmi), deux de la Jeunesse Sportive Kairouanaise (Khemais Laâbidi et Moncef Ouada) et même un évoluant souvent en Ligue 2 (Ali Kaâbi, du Club Olympique des Transports). A vrai dire, le team national ne provenait pas uniquement des quatre grands clubs du football tunisien. Mais les temps ont changé. Aujourd'hui, on n'hésite pas à appeler des joueurs expatriés qui font de la simple figuration, sans réel apport au onze représentatif».
Toutefois, il n' y a pas que la philosophie qui préside à la convocation des joueurs qui ait changé. «En notre temps, chaque semaine, nous passions trois jours en sélection, et le reste de la semaine dans nos clubs. C'est comme cela que l'entente et l'homogénéité s'étaient développées. L'esprit de famille et les vertus collectives ont été boostés grâce à un fin psychologue, Abdelmajid Chetali.»
Le pic de la carrière de Dhouib, ce fut le 2 juin 1978 à Rosario, en Argentine quand il clôtura à la 78e minute la marque (3-1) devant le Mexique pour la première victoire d'une sélection africaine dans un Mondial.
«Les sensations que j'ai éprouvées sur le coup, je ne peux pas vous les décrire, assure-t-il. Une intense sensation de plénitude. C'est surtout la passe millimétrée de Nejib Ghommidh qui a rendu ce but d'une telle beauté. Dans la surface, il me fallait éviter la sortie du gardien adverse. Je l'ai anticipé en frappant sous la lucarne. Dans deux matches au Mondial, j'ai été retenu dans la formation-type de la journée. Ghommidh et Temime furent retenus chacun une fois. Mais le plus important, c'est que cette représentation du continent noir par la Tunisie ait été derrière l'augmentation des nations africaines admises en phase finale du Mondial.
Nous avons balisé le terrain et fait preuve de précurseurs et de dignes ambassadeurs».
En fait, c'est Ameur Hizem qui le lança dans le grand bain de l'équipe de Tunisie, le 6 juin 1973 contre le Brésil (défaite 4-1)».
Le football d'aujourd'hui n'enchante plus tellement Dhouib qui trouve que les joueurs actuels manquent de concentration sur leur sujet, d'ambition et de discipline. «L'hygiène de vie compte énormément, soutient-il. Seul le travail paie. Notre génération jouait pour le plaisir. Quand il s'agit de porter les couleurs nationales, cela devenait une affaire de vie ou de mort. On donnait le maximum sans attendre grand-chose en échange. Il faut réhabiliter les vertus du travail pour réussir à relancer nos sélections représentatives. Et cela commence à partir des jeunes catégories. Il n' y avait pas la violence et l'animosité auxquelles nous assistons aujourd'hui. Et puis, dans chaque équipe, vous pouviez trouver un, deux voire trois piliers capables de vous faire gagner un match. A présent, c'est presque le néant».
S'il a goûté au plaisir des sacres en championnat 1970-71, 1977-78 et 1980-81, à la coupe de Tunisie 1971 et à l'extase propre à une participation au Mondial, l'enfant de Sfax, qui savoure à 65 ans une retraite paisible, aurait pu rater ces rendez-vous de l'histoire à cause d'une fracture de la colonne vertébrale contractée devant l'Etoile Sportive du Sahel en 1974-75.
«Sur le coup, j'ai même envisagé d'arrêter les frais et de tirer prématurément la révérence, se souvient-il. Mais Dieu merci, grâce au soutien du bureau directeur, j'ai pu reprendre. Après avoir été opéré, j'étais resté presque une saison entière sans jouer».
«J'ai muselé Temime»
Alors qu'il a signé pour le CSS à douze ans, Dhouib a été lancé dans le grand bain des seniors à seulement 17 ans par le Yougoslave Popadic, en même temps que Hamadi Agrebi qui a un an de plus que lui, et Abderrazak Soudani. «J'ai connu beaucoup de moments de bonheur, mais aussi de grosses déceptions. La plus grande reste incontestablement la finale de la coupe de Tunisie 1977 perdue (3-0) contre toute attente face à l'Avenir Sportif de La Marsa. Nous avons sans doute péché par excès de confiance. Nous avions, en effet, un effectif très fort.»
Il n'en reste pas moins que le Soulier d'or tunisien 1979-80 demeure un moment privilégié dans la carrière du latéral volant noir et blanc. «Il m'a été remis par le Premier ministre,Mohamed Mzali, et par le ministre des Sports, Foued Mbazaâ. Le trophée consiste en un soulier Adidas argenté.»Mon meilleur match, je l'ai disputé contre l'Espérance à Sfax en 1977, se rappelle-t-il. Le club sang et or pouvait compter sur Temime Lahzami, côté droit de l'attaque, et Abdelmajid Ben Mrad côté gauche. Notre entraîneur me demanda d'abandonner mon rôle habituel de latéral droit pour aller jouer latéral gauche afin de marquer de près Temime qui était insaisissable. Et c'est Abdelawahab Ben Ghazi qui devait évoluer côté droit. J'ai réussi dans cette entreprise, muselant parfaitement l'ailier de l'équipe de Tunisie. Une fois le match terminé, on s'embrasse et on rigole. Le foot, ce n'est pas la guerre.»
«Agrebi n'a pas son pareil»
Dhouib, qui a connu toutes les sélections des jeunes, a été formé par Rachid Daoud et Ahmed Ouannès. «Ces éducateurs hors pair étaient des pères pour nous.
Nous leur devons tout le succès que nous avons connu par la suite», reconnaît Dhouib. Lequel n'hésite pas longtemps lorsque nous lui demandons le nom du meilleur footballeur tunisien de tous les temps. «C'est Hamadi Agrebi, martèle-t-il. Il n'a pas son pareil. Il appartient à une race en voie de disparition».
D'ailleurs, Agrebi et lui ne vont pas se quitter, y compris dans leur aventure saoudienne puisqu'ils ont signé pour Annasr dans la foulée de l'épopée argentine. Avec Raouf Ben Aziza comme troisième joueur tunisien de ce club.
Dhouib n' y restera qu'une saison, avant de raccrocher les crampons en 1982 à l'issue d'un match CSS-CA.
«La carrière d'un footballeur est courte, constate-t-il. Il doit assurer une reconversion digne. Si j'ai engagé le pari d'aider dans la mesure du possible au sein de l'Association, que nous avons fondée mes collègues et moi, les anciens joueurs, et pas seulement les internationaux, c'est en raison de l'ingratitude qui marque le domaine du foot. Aujourd'hui, vous êtes porté au pinacle. Demain, personne ne se souviendra plus de vous.
Un vieux footballeur a droit à une vie digne et heureuse, une fois les crampons rangés. De notre temps, l'amateurisme régnait. Heureusement que l'Argentine nous a ouvert la voie du professionnalisme en Arabie Saoudite, ce qui a permis aux joueurs de se faire une situation. Mais le plus important, c'est l'amour des gens et leur sympathie. Ils nous respectent pour notre générosité et le plaisir donné. Sans oublier le fait que nous avons porté haut les couleurs de la Tunisie au ciel azur de l'Argentine».


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