La présence de nombreuses ruines puniques et romaines témoigne de l'importance accordée au lac Ichkeul par les nombreuses civilisations qui ont vécu dans notre contrée. Les valeurs paysagères peu communes du parc national Ichkeul avec sa capacité d'accueil de flux d'oiseaux d'eau migrateurs surtout d'Europe centrale lui ont valu son inscription conjointe dans pas moins de quatre conventions internationales : En 1977 : afférente à la biosphère retenue par l'Unesco En 1978 : relative aux Parcs nationaux et réserves analogues, établie par la Commission des Parcs nationaux et des Aires protégées En 1979 : son inscription à la Convention du patrimoine par l'Unesco. En 1980 : sa considération comme étant une zone humide d'intérêt international (Convention Ramsar 1971). Trois composantes et entités paysagères se sont conjuguées pour faire le charme et la beauté féerique de ce site. L'alternance de l'équilibre écologique Il s'agit d'abord du lac s'étendant sur 8.500 ha. Il est caractérisé par un plan d'eau permanent alimenté par les mouvements alternés dans deux sens inverses, entre le bassin versant, par ses apports d'eau douce, grâce aux eaux pluviales de l'hiver, d'une part, et, d'autre part, à ses apports d'eau de mer en été à partir du lac de Bizerte à travers Oued Tinja. Ce plan d'eau et cet éternel mouvement naturel de permutation et d'alternance entre les eaux douces et celles de mer font la richesse halieutique du lac (surtout en anguilles...). Ceci non sans perpétuer et parfois même accroître sa capacité d'accueil des populations d'oiseaux d'eau de catégories diverses, y immigrant pour s'assurer la nourriture leur convenant parfaitement sur l'herbier aquatique s'étendant sur 3.500 ha. D'ailleurs, nous disent les experts ès qualités rencontrés sur les lieux, c'est grâce à l'abondance et à la qualité de cet herbier que les populations d'oiseaux migrateurs séjournent davantage dans ce lac aux dépens d'autres sites à l'extérieur de nos périmètres. Une immigration tributaire de la végétation Autre composante du parc, constituant un atout et non des moindres, il s'agit des marais, c'est-à-dire la nappe d'eau stagnante superficielle recouvrant les étendues envahies par les végétations. Ces marais, occupant environ 2.750 ha, s'étalent sur les côtes ouest et sud du parc par le lac pendant les hautes eaux. Ces marais, internationalement classés depuis 1983, se distinguent par une richesse floristique, dont essentiellement la végétation de scirpe. Il s'agit d'une plante herbacée aquatique qui croît dans les terrains humides. Cette végétation, outre qu'elle constitue la principale nourriture des oies cendrées, est une ressource nutritionnelle majeure pour les troupeaux, source de survie des familles fixées depuis toujours au sein du parc, dont nombre d'éléments exercent de père en fils au sein du personnel affecté au parc, tant à titre permanent qu'occasionnel. En parfaite osmose La troisième composante du parc est le jbel qui parfait la beauté panoramique du site. D'une superficie de près de 1.400 ha, il s'agit d'un massif culminant à plus d'un demi-kilomètre. Le massif de l'Ichkeul, de par ses particularités rarissimes, constitue jusqu'à présent, pour les experts les plus chevronnés, un phénomène géologique énigmatique. Dominant majestueusement le lac et les marais, ce beau massif est en parfaite osmose avec le reste du site. Il offre, en outre, une biodiversité floristique parmi laquelle on découvre des espèces rares, dont l'une est endémique à l'Ichkeul.