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Le parc Ichkeul est-il vraiment sauvé ?
Publié dans WMC actualités le 16 - 06 - 2008

L'Agence nationale de protection de l'environnement (ANPE) a mis à profit la célébration du 20ème anniversaire de sa création pour revenir sur une sucess story de l'écosystème en Tunisie : le retrait du parc Ichkeul de la liste du patrimoine mondial en péril (10 juin 2008).

Le site, qui recense environ 230 espèces animales et plus de 500 espèces végétales, est en effet reconnu comme une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la Méditerranée (avec Donana en Espagne, la Camargue en France et El Kala en Algérie).

Cette réserve, localisée à 75 km au nord de Tunis, est composée de trois entités paysagères (le lac, les marais, et la montagne), s'étalant sur 12.600 hectares, présente une richesse exceptionnelle en faune et en flore sauvage. Elle est l'un des rares sites au monde inscrit sur trois conventions internationales.

Il s'agit de la liste des sites naturels du patrimoine mondial de l'UNESCO (1979), la liste des réserves de la biosphère de l'UNESCO (1977) et la convention RAMSAR (1980) qui reconnaît le lac et les marais d'Ichkeul comme zone humide d'importance internationale en tant que lieu d'hivernage de milliers d'oiseaux d'eau migrateurs, parmi lesquels certaines espèces sont menacées.

Depuis 1996, date à laquelle le parc a été inscrit sur cette liste du patrimoine en péril, il a été constaté que les effectifs des hôtes du lac, canards et foulques hivernants ont baissé d'une moyenne de 200.000 individus à un niveau situé aux alentours de 50.000 individus. Les oies hivernantes, consommatrices de bulbes de scirpe, et dont les effectifs ont parfois dépassé 20.000 individus pendant les années 1980, n'atteignent pas actuellement un millier d'oiseaux.

Idem pour les espèces nidificatrices des roseaux. Hérons et aigrettes, mais également la sarcelle marbrée menacée au niveau mondial, et la poule sultane ont disparu comme nicheurs, et il n'y a pas depuis très longtemps d'observations d'érismature à tête blanche (également menacée au niveau mondial), pourtant présentée dans l'Ecomusée d'Ichkeul comme espèce caractéristique du site.

A l'origine de cette dégradation de l'écosystème dans le site, les difficultés qu'a connues le parc d'Ichkeul, durant les dernières années, difficultés liées essentiellement à la baisse du niveau d'eau douce et l'augmentation de la salinité du lac qui a provoqué une réduction du couvert végétal et le départ de plusieurs espèces d'oiseaux.

En fait, le parc a été victime d'une sous-évaluation par une étude menée au cours des années 1980. Un programme de recherches a été exécuté sous l'égide du ministère de l'Agriculture, avec la collaboration de University College London, du CNRS français et de la Société Sogreah de Grenoble. Le financement de ce programme a été assuré par la Direction Générale XII de la Commission européenne, dans le but d'évaluer l'impact des barrages sur les écosystèmes de l'Ichkeul.

Le Plan Directeur envisageait, dans sa version originale, la construction de six barrages sur les affluents d'Ichkeul dont les plus grands étaient les Barrages Joumine et Sejnane. Le Barrage Joumine (avec un bassin versant de 418 km2 et une capacité de 100 millions de m3 d'eau) est entré en fonctions en 1983, le Barrage Ghezala (de superficie de bassin versant de 48 km2 et de capacité de 15 millions de m3) en 1984, et enfin, le Barrage Sejnane (de superficie de bassin versant de 307 km2 et de capacité de 140 millions de m3) en 1994.

Conscientes des impacts de ces barrages sur le milieu naturel de l'Ichkeul, les autorités tunisiennes ont organisé en 1990 un séminaire international sur l'Ichkeul. Le principal résultat de ce séminaire fut la décision d'entreprendre une étude pluridisciplinaire, plus complète que les études précédentes, de tous les aspects biotiques et abiotiques du Parc National.

Entreprise entre 1993 et 1995 sous l'égide de l'Agence nationale de protection de l'environnement, cette étude, intitulée "Etude pour la Sauvegarde du Parc National de l'Ichkeul" (financée par un don allemand de la Kreditanstalt für Wiederaufbau - KfW), a été exécutée par un groupe d'experts multidisciplinaire et multinationale.

Vu le risque de changement de ses caractéristiques écologiques, l'Ichkeul a été inscrit en 1990 sur le Registre de Montreux de la Convention de Ramsar ("Registre des sites Ramsar dont les caractéristiques écologiques ont connu, connaissent ou sont susceptibles de connaître des modifications"), et en 1996, il a été inclus dans la Liste du Patrimoine Mondial en Péril. Le Comité du Patrimoine Mondial passe en revue à ses réunions annuelles la situation des sites en péril et a chargé une mission de présenter un rapport sur la situation de l'Ichkeul en février 1999.
La réhabilitation du parc Ichkeul est en fait à l'origine d'un ensemble de décisions correctives prises par les autorités tunisiennes. Parmi celles-ci figurent celle d'annuler la construction des trois barrages initialement prévus sur les affluents de l'Ichkeul (le Douimis, le Mellah et le Tine); la construction et la mise en fonctionnement de l'écluse sur l'oued Tinja; le classement d'Ichkeul par la Direction des Grands Travaux Hydrauliques du ministère de l'Agriculture parmi les consommateurs d'eau dans le cadre de la planification des ressources en eau, et la décision de garantir à l'Ichkeul un débit annuel d'eau; la fermeture des carrières d'exploitation de marbre sur la montagne d'Ichkeul; la décision de faire passer le tracé de la future autoroute Tunis-Bizerte loin de l'Ichkeul.

Pour M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement «la réhabilitation du parc national d'Ichkeul constitue un exemple concret de la capacité de l'homme d'être en parfaite harmonie avec la nature».

Ces mêmes réalisations n'ont pas empêché Mme Mounira Baccar, représentante du Patrimoine mondial, à cet 20ème anniversaire de l'ANPE de demander des éclairages et poser un ensemble de questions : «Qu'en est-il de la veille du bon usage de l'eau déversée depuis le barrage Sejnane ? Qu'en est-il de l'évaluation des effets de la construction envisagée de trois barrages supplémentaires sur l'Ichkeul ? Qu'en est-il enfin de la collecte des données scientifiques en un centre unique pour permettre l'analyse et plus particulièrement le recensement des populations d'oiseaux d'eau hivernant et aussi des oiseaux de montagne ?».

Alors, interrogeons-nous pour notre part : le parc Ichkeul est-il vraiment sauvé ?


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